L’actualité en RDC est assez mouvementée ces derniers temps. Si on en juge par la liste d’articles publiés sur le blog Congoprofond.net, les sujets les plus brûlants sont la gestion du territoire rwandais par l’armée congolaise, le lancement d’un nouveau parti politique, l’audit externe du fichier électoral et le licenciement collectif des agents de la Direction de la Communication de la présidence congolaise.
Concernant ce dernier point, les agents de la Direction de la Communication de la présidence de la République, ayant fait l’objet d’un licenciement massif et brutal, ont formulé quelques observations sur la décision de compression du personnel de la cellule de communication. Ils ont noté que la lettre de licenciement se limite à évoquer « des nouvelles dispositions prises », sans plus de précisions, ce qui les laisse perplexes.
Les agents concernés estiment avoir été remerciés « pour avoir accompli avec succès les tâches qui leur ont été confiées à la Cellule de Communication du Président de la République » et ne comprennent pas la décision brutale de les licencier. Selon eux, la gestion de l’emploi à la Présidence de la République devrait se faire différemment des autres institutions, car c’est le cabinet de la Première Institution du pays.
De ce fait, les agents soutiennent que la hiérarchie est censée savoir que lorsqu’on quitte une telle institution, même avec ou sans félicitation, on n’a peu de chances, voire aucune de trouver rapidement un emploi ailleurs. Et cela est dû à un facteur clé : les couleurs politiques dont on devient forcément porteur.
Le Parti présidentiel en République Démocratique du Congo, l’Udps, promeut le Progrès Social, ce qui sous-entend que tout licenciement, qui ne peut que l’engager directement ou indirectement, doit obéir à certaines règles de bienséance, aviser six ou trois mois avant l’agent à mettre en congé, de façon à le préparer à une sortie honorable.
Les agents de la Communication de la Présidence de la République congolaise estiment qu’un licenciement brusque et brutal ne reflète nullement le contenu de la lettre de Son Excellence le Directeur de cabinet, qui mettait en évidence les bons et loyaux services rendus, ainsi que la promesse de recourir à l’expertise des agents concernés en cas de nécessité.
Ils se contentent des rumeurs concernant des restrictions budgétaires comme motif de leur licenciement. À cela, ils rappellent que pour 23 agents avec une moyenne de 1.250 dollars par mois, l’enjeu budgétaire susceptible d’être évoqué est de 28.750 dollars, et avec des indemnités de sortie représentant six mois de salaire, l’enjeu budgétaire est de 172.500 dollars. Sachant que ces six mois correspondent au laps de temps séparant la date de licenciement de la date de lancement de la campagne électorale.
Ils s’interrogent sur la pertinence de licencier des agents compétents et reconnus pour leur expertise, pour des fins budgétaires qui n’ont pas vraiment lieu d’être, évoquant la perspective d’un nouveau recrutement au sein de la Direction de la Cellule de Communication.
En somme, ces réactions des agents de la Direction de la Communication de la présidence congolaise mettent en exergue la nécessité de suivre une certaine bienséance en cas de compression du personnel, surtout lorsqu’il s’agit d’un cabinet présidentiel. Mais le gouvernement avait-il vraiment des restrictions budgétaires ? Cela reste une question en suspend et l’espoir est que les licenciés pourront faire valoir leurs droits auprès de la Très Haute Hiérarchie pour éviter un précédent pouvant faire jurisprudence.