**Matadi : Recommandations et continuité au sein de l’Office Congolais de Contrôle**
Le 17 juin 2025, une cérémonie marquant la fin de carrière de Charles Alulea M’Mengulwa, chef de division provinciale de l’Office congolais de contrôle (OCC) au Kongo Central, a été l’occasion de réaffirmer l’importance de principes tels que la discipline, l’engagement et le sens du service public. Ce moment a également mis en lumière les enjeux cruciaux liés à l’efficacité des services publics dans un contexte socio-économique souvent fragile.
### Un appel à la solidarité et à la continuité
Au cours de son discours, M. M’Mengulwa a insisté sur la nécessité de maintenir un esprit de solidarité et de respect mutuel parmi les agents. Cette exhortation, bien que classique dans le domaine public, soulève des questions essentielles sur la façon dont ces valeurs peuvent être mises en œuvre de manière concrète, surtout dans un environnement où les défis sont nombreux. L’attention portée à la spiritualité, symbolisé par l’appel à garder « Dieu au centre de toutes vos actions », renvoie aussi à la complexité socioculturelle de la République Démocratique du Congo, où la spiritualité joue un rôle significatif dans la vie quotidienne.
L’engagement à poursuivre les réformes entamées apparaît comme une nécessité pour assurer la continuité des projets structurants, tels que la construction de nouvelles infrastructures, notamment une chambre froide pour la conservation des échantillons. Ces initiatives, tout en étant louables, soulèvent des interrogations sur le financement et la durabilité de telles réalisations. En effet, l’observateur averti pourrait s’interroger sur les mécanismes en place pour pérenniser ces efforts et éviter les dérives souvent observées dans le secteur public.
### Le rôle des successeurs et des agents
Le nouveau chef de division adjoint, Jérémie Lunga, a partagé son engagement à renforcer les acquis de son prédécesseur et à favoriser un climat de travail convivial. Cette volonté de collaboration est essentielle dans un contexte où les relations interpersonnelles peuvent être affectées par de multiples facteurs, allant de la hiérarchie à des motivations individuelles. Quelles stratégies concrètes peuvent être mises en œuvre pour garantir une écoute active et un travail d’équipe efficace? La nature humaine et les dynamiques de groupe nécessitent en effet une attention particulière pour favoriser une atmosphère collaborative.
Il est également à noter l’encouragement du maire de Matadi, Dominique Nkodia Mbete, à ce que le successeur de M’Mengulwa devienne un « délégué syndical » pour défendre les intérêts des agents. Cette suggestion, bien que pédagogique, éclaire les tensions potentielles existant au sein du personnel. Comment peut-on établir un dialogue constructif entre les attentes des agents et les objectifs institutionnels? Le rôle des syndicats et la participation des agents dans les processus décisionnels s’avèrent cruciaux pour répondre aux préoccupations liées à la défense de leurs droits et à l’amélioration de leur cadre de travail.
### Etat des lieux et perspectives
Il est indéniable que les discours axés sur les valeurs humanistes et le service public jouent une fonction importante dans le paysage politique et administratif congolais. Cependant, il est également essentiel d’examiner les contingences économiques et politiques qui peuvent affecter la mise en œuvre des idéaux avancés. Par exemple, les questions de financement et de budget pour les projets publics restent des préoccupations majeures dans un contexte marqué par des besoins sociaux croissants et des ressources limitées.
La quête d’une paix sociale durable, mentionnée par M. Lunga, est intimement liée à des performances tangibles et palpables des services publics. Les agents doivent sentir que leur travail a un impact direct sur la vie quotidienne des citoyens. Comment créer un lien tangible entre le discours sur la solidarité et les actions du quotidien au sein de l’OCC? Quels indicateurs peuvent permettre d’évaluer l’efficacité des mesures prises en perspective de la satisfaction des usagers?
### Conclusion
La cérémonie du 17 juin à Matadi, bien plus qu’un simple adieu à un leader sortant, illustre les défis inhérents au monde du service public en République Démocratique du Congo. Les valeurs de discipline, d’engagement et d’amour pour le service public sont fondamentales, mais leur mise en œuvre requiert une concertation sérieuse, des ressources pérennes et une volonté collective. Le chemin tracé par les acteurs en place aujourd’hui devra réussir à concilier aspirations individuelles et missions collectives, pour véritablement transformer les discours en actions concrètes au bénéfice des citoyens. Dans un pays en quête de renouveau, le service public doit se redéfinir sans cesse, gardant en ligne de mire l’amélioration continue, tant dans la gouvernance que dans la vie quotidienne des Congolais.