Renforcement de la collaboration entre la population du Maniema et les FARDC pour améliorer la sécurité dans la région.

Le 9 juin 2025, lors d
**La Collaboration entre la Population et les FARDC à Kindu : Vers une Sécurité Durable ?**

Le 09 juin 2025, à Kindu, un message fort a résonné dans l’enceinte des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le lieutenant général Jacques Tchaligondja Ndulu, chef d’état-major général-adjoint en charge des opérations et des renseignements, a appelé la population du Maniema à une collaboration renforcée avec les forces armées locales. Ce discours, porteur d’une volonté de restaurer la sécurité et l’autorité de l’État dans une région souvent saisie par l’insécurité, suscite une réflexion nuancée sur les enjeux d’une telle démarche.

**Un Contexte Sécuritaire Préoccupant**

La province du Maniema, comme d’autres régions de l’est de la République Démocratique du Congo, est confrontée à un climat d’insécurité exacerbée par des conflits armés, des luttes de pouvoir entre groupes armés, et des tensions sociales. Dans son discours, le général Tchaligondja a souligné l’importance cruciale d’une mobilisation collective pour dénoncer les individus ou groupes qui mettent en péril la sécurité. Cette demande de vigilance citoyenne est compréhensible dans un écosystème où les preuves de complicité au sein des communautés peuvent amplifier l’instabilité.

**Les Limites de l’Appel à la Collaboration**

Cependant, il est pertinent de se demander si un tel appel à la collaboration est suffisant pour instaurer une paix durable. Historiquement, les relations entre les forces armées et la population peuvent parfois être teintées de méfiance – une méfiance qui peut découler de comportements passés des militaires ou de sentiments d’abandon par l’État. En demandant aux citoyens de dénoncer les coupables, ne risque-t-on pas de raviver des tensions et de nuire à la confiance nécessaire à une coopération authentique ? La collaboration ne devrait-elle pas être fondée sur un socle de confiance mutuelle plutôt que sur la peur des représailles ?

**Les Objectifs Legitimement Ambitieux de la FARDC**

Il est à noter que le lieutenant général a également reconnu le travail effectué par les militaires présents à Kindu, exprimant sa satisfaction quant à l’équipement et aux effectifs. Cette reconnaissance peut être vue comme un encouragement aux forces armées, mais elle soulève aussi la question de la professionnalisation de ces dernières dans le cadre de leur mission régalienne. La professionnalisation des forces de sécurité est fondamentale non seulement pour assurer leur efficacité, mais également pour réduire la méfiance de la population. La réussite de la mission de la FARDC dépendra largement de la capacité à établir un dialogue constructif avec les citoyens.

**Une Responsabilité Partagée pour la Sécurité**

L’un des axes de réflexion à considérer concerne la manière dont les acteurs de la sécurité, y compris les FARDC, peuvent mieux impliquer les communautés dans les processus de sécurité sans les transformer en partenaires d’une surveillance potentiellement intrusive ou partisane. Quels mécanismes peuvent être mis en place pour favoriser un partage de la responsabilité de la sécurité entre la population et les militaires, tout en veillant à protéger les droits de chacun et à garantir un équilibre entre sécurité et liberté individuelle ?

Le discours du général Ndulu évoque la nécessité de s’investir concrètement dans les secteurs de la sécurité et de la défense. Cela peut inciter de jeunes Congolais à envisager des carrières dans ces domaines. Mais cela soulève également des questions sur les conditions de travail et de formation des membres des FARDC. Assurer une formation adéquate et des conditions de travail dignes est primordial pour gagner la confiance des citoyens.

**Conclusions et Perspectives d’Avenir**

En définitive, l’appel du lieutenant général Tchaligondja met en lumière des enjeux cruciaux pour la République Démocratique du Congo, notamment la nécessité d’un partenariat solide entre les forces de sécurité et la société civile. La route vers une sécurité durable passe par la construction de relations basées sur le respect, la transparence et l’engagement mutuel. Les réponses à l’insécurité doivent également être pensées en termes de prévention et de développement socio-économique, pour lutter efficacement contre les racines profondes des tensions.

La situation à Kindu et dans toute la province du Maniema appelle à une réflexion approfondie sur les moyens d’instaurer un climat sécuritaire propice à la paix, où chaque membre de la communauté, qu’il soit militaire ou civil, puisse jouer un rôle actif et positif. Ce chemin, bien que semé d’embûches, offre une avenue prometteuse pour l’avenir de la sécurité en République Démocratique du Congo.

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