Les chefs d’État de la CEEAC appellent au retrait des troupes rwandaises de la République Démocratique du Congo lors de leur 26ème session ordinaire à Malabo.

**La 26ème Session Ordinaire de la CEEAC : Enjeux de l’intégration régionale et tensions persistantes en Afrique centrale**

Le sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) qui s’est tenu le 7 juin dernier à Malabo, en Guinée Équatoriale, soulève des questions essentielles sur la dynamique régionale et les défis qui se posent à la stabilité de cette partie du continent africain. Le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a pris part à ces assises, dont le thème « Consolider les acquis de la réforme de la CEEAC pour accélérer l’intégration régionale » résume bien les ambitions de l’organisation régionale tout en exposant ses vulnérabilités.

### Un enjeu de sécurité dans l’Est de la RDC

Au cœur des discussions, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC a été mise en exergue. Les dirigeants de la CEEAC ont reconnu « l’agression » dont la RDC serait victime, qualifiant même le retrait des troupes rwandaises du sol congolais comme une nécessité. Ce constat, même s’il reflète une volonté de solidarité régionale, pose des questions sur la capacité de la CEEAC à jouer un rôle de médiation efficace dans des conflits dont les racines sont souvent complexes et profondes. Comment l’organisation peut-elle réellement atteindre un consensus sur des accusations si graves, alors même que les tensions entre les États membres perdurent ?

La mention du M23, un mouvement armé qui, selon la CEEAC, reçoit des soutiens rwandais, témoigne d’une dynamique de méfiance croissante. La gravité de ces allégations nécessite une gestion tactique, afin d’éviter une escalade davantage conflictuelle.

### La présidence tournante et ses implications

La question de la présidence tournante de l’organisation constitue un autre point sensible. La décision de maintenir la Guinée Équatoriale à la tête de la CEEAC jusqu’à résolution de la crise avec le Rwanda a engendré une réaction immédiate de Kigali, qui a décidé de se retirer de la CEEAC. Ce geste s’inscrit dans une série de tensions croissantes où le Rwanda s’estime lésé par l’inaction de l’organisation face à ce qu’il perçoit comme des violations de ses droits. Cette situation soulève un débat fondamental : comment garantir une gouvernance respectueuse des droits de chaque État membre tout en maintenant une cohésion sur des points aussi délicats que ceux liés à la sécurité régionale ?

### Un appel à la réflexion

Face à cette situation complexe, il est essentiel de se demander comment la CEEAC peut évoluer vers une organisation plus résiliente et efficace. L’engagement des États membres à travailler ensemble pour une résolution pacifique des conflits est indispensable. Cependant, quel modèle de coopération serait le plus adapté pour assurer cette stabilité, tout en respectant les prérogatives de chacun des États membres ?

Les déclarations du Rwanda concernant son retrait font ressurgir une crainte de délitement de la solidarité régionale. CelaInvite à réfléchir sur l’avenir de la CEEAC en tant que plateforme d’intégration régionale. Les tensions actuelles ne diminuent-elles pas la capacité de l’organisation à jouer son rôle de facilitator? Si l’histoire a montré que les organisations régionales ont souvent été des moteurs de paix, elles peuvent aussi devenir le théâtre de rivalités exacerbées lorsqu’elles ne parviennent pas à gérer des conflits internes.

### Conclusion

La 26ème session de la CEEAC à Malabo ne constitue qu’un chapitre d’un récit plus large sur la quête d’une intégration régionale en Afrique centrale. Avec des enjeux aussi multifacettes, il apparaît crucial que la CEEAC ne se contente pas de réagir aux crises, mais qu’elle prenne également des mesures proactives pour prévenir les conflits. La route vers une intégration réussie, portée par une communauté de destin, nécessite une réflexion en profondeur sur les valeurs de coopération, de respect mutuel et d’engagement sincère des États membres. Cette démarche éclairée pourrait, à terme, contribuer à forger une paix durable dans la région.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *