Godefroy Kaleba appelle à intégrer l’intérêt général dans la gouvernance en République Démocratique du Congo pour une réelle réforme de l’État de droit.

La question de l
### La notion d’intérêt général et la reconstruction de l’État de droit en RDC : un impératif sociétal

Le débat autour de la notion d’intérêt général, présenté par Godefroy Kaleba lors d’une conférence à Bunia, revêt une importance capitale pour la République Démocratique du Congo (RDC). En effet, ce concept, au cœur de la discussion sur la gouvernance et la responsabilité publique, apparaît comme un facteur clé dans le processus de reconstruction de l’État de droit, particulièrement dans un contexte marqué par des décennies de conflits, de corruption et d’instabilité.

#### L’intérêt général : un fondement pour la nation

Godefroy Kaleba insiste sur le fait que l’intérêt général doit être le socle de l’action publique. Selon lui, les responsables de la gestion des services publics devraient orienter leurs efforts vers le bien-être de la communauté plutôt que de céder à des intérêts personnels. Dans son intervention, il déplore le fait que cette notion n’ait pas vraiment pris racine dans la culture politique et sociale de la RDC, ce qui a conduit le pays à une crise systémique où les richesses sont souvent pillées par une élite déconnectée des réalités gain auxquelles fait face la population.

Cette observation soulève une question cruciale : pourquoi l’intérêt général n’est-il pas davantage valorisé et intégré dans le fonctionnement des institutions congolaises ?

#### Un contexte historique complexe

Pour comprendre cette lacune, il est indispensable de se plonger dans l’histoire politique et sociale de la RDC. Depuis l’indépendance en 1960, le pays a traversé des périodes de régime dictatorial, de guerres civiles et de conflits armés. Ces situations ont engendré un climat d’insécurité propice à une gouvernance fondée sur la violence et le favoritisme. De plus, la présence de ressources naturelles abondantes n’a pas joué le rôle de moteur de développement escompté; au contraire, elle a souvent alimenté des logiques de prédation plutôt que de redistribution équitable des richesses.

Cela a, à son tour, façonné une mentalité axée sur l’égoïsme, où la survie individuelle prime sur l’intérêt collectif. Ce constat met en évidence la nécessité de réformer les mentalités dès le plus jeune âge, en intégrant l’intérêt général dans les programmes éducatifs et les valeurs familiales, comme l’a suggéré Kaleba.

#### Sensibilisation et éducation : des leviers potentiels

La proposition de Kaleba d’initier des campagnes de sensibilisation sur l’intérêt général à tous les niveaux de la société est d’une grande pertinence. Des initiatives peuvent être mises en place dans les écoles, les églises et d’autres structures communautaires pour ancrer ce concept dans l’esprit des Congolais. Une telle démarche pourrait jouer un rôle préventif, en formant une génération consciente de ses responsabilités et capable d’agir pour le bien commun.

Les efforts pourraient se concentrer sur des programmes qui renforcent la culture civique et encouragent une participation citoyenne active. Cela pourrait inclure des formations sur la transparence, la reddition de comptes et la manière dont les décisions politiques influencent la vie quotidienne des citoyens.

#### Les défis à surmonter

Néanmoins, promouvoir l’intérêt général en RDC n’est pas sans défis. Il est crucial de reconnaître que changer les mentalités et les comportements ancrés dans des années de corruption et de mauvaise gouvernance demandera du temps et un engagement sincère de la part des acteurs concernés.

De plus, la mise en œuvre de réformes contemporaines doit être accompagnée de mécanismes de contrôle rigoureux pour garantir que les promesses d’amélioration ne restent pas lettres mortes. L’exigence de responsabilité au sein des institutions publiques doit également être soutenue par des initiatives de veille citoyenne, afin de prévenir les abus de pouvoir et d’assurer une gestion saine des ressources.

#### Conclusion : une voie vers l’État de droit

La renaissance de la RDC passe inéluctablement par une revalorisation de la notion d’intérêt général. En intégrant ce concept au cœur des pratiques de gouvernance et des comportements individuels, il est possible de poser les bases d’un État de droit véritable, où les avenues de la justice et de l’équité peuvent enfin s’ouvrir.

L’appel de Godefroy Kaleba pour une prise de conscience collective n’est qu’une première étape. La route sera ardue, mais chaque avancée vers cette idéal d’intérêt général pourrait contribuer à construire un avenir plus stable et équitable pour tous les Congolais. La responsabilité incombe à chacun de nous de participer à ce dialogue et d’œuvrer pour un changement durable.

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