**Analyse de l’Initiative de la RDC pour Améliorer le Climat des Affaires : Entre Promesse et Réalité**
Le 8 juin 2025, à Kinshasa, l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) a tenu un atelier de formation consacré à l’utilisation d’un outil numérique visant à évaluer les assignations ministérielles. Dans un pays où les enjeux du climat des affaires sont cruciaux pour le développement économique, cette initiative mérite d’être examinée avec attention. Si elle témoigne d’un engagement des autorités, elle soulève également des questions sur les modalités de mise en œuvre et les résultats attendus.
### Un Contexte Économique Délicat
La République Démocratique du Congo (RDC), riche en ressources naturelles, a longtemps peiné à transformer cette richesse en croissance économique durable. Des facteurs structurels, historiques et politiques ont souvent entravé le développement d’un environnement des affaires attrayant. Selon des études de la Banque Mondiale, le climat des affaires en RDC se caractérise par des défis tels que la bureaucratie, l’insécurité juridique, et un accès limité aux financements. Dans ce cadre, l’initiative de l’ANAPI est symbolique d’un désir de redressement et de réformes.
### L’Objectif de cette Formation
La formation dispensée par l’ANAPI a été conçue pour outiller les points focaux des différents ministères avec des outils numériques destinés à suivre et évaluer les directives gouvernementales. Le Vice-Premier ministre, Guylain Nyembo Mbwizya, a souligné l’importance de cette initiative, l’inscrivant dans une vision plus large de développement économique portée notamment par le Président Félix-Antoine Tshisekedi. En effet, l’amélioration du climat des affaires est souvent citée comme une condition préliminaire à l’attraction d’investissements étrangers.
### Un Outil Stratégique, Mais des Questions Restent
Bien que l’usage d’outils numériques puisse faciliter la transparence et l’efficacité dans l’administration publique, plusieurs questions se posent sur la mise en pratique de ces enseignements. S’agira-t-il d’une solution ponctuelle ou d’un véritable changement de culture au sein des administrations ? Les points focaux, formés à l’usage de ce tableau numérique, bénéficieront-ils d’un soutien continu dans leur gestion quotidienne ?
Il est essentiel de garder en tête que les outils numériques, bien qu’efficaces, ne peuvent à eux seuls transformer le terrain. Ils doivent être intégrés dans une stratégie plus globale, incluant la formation des agents, la simplification des procédures administratives et le renforcement de la transparence dans la gestion des ressources.
### Le Rôle Central de l’Accompagnement
Le soutien de la cellule du Climat des affaires de la Présidence apparaît comme un élément clé pour garantir un accompagnement structuré. Cela soulève aussi la question de la continuité et de l’engagement des différents acteurs. Une fois la formation terminée, comment s’assurer que les connaissances acquises soient mises en application de manière proactive ? Une évaluation régulière de l’outil pourrait être envisagée pour mesurer son efficacité et son utilité dans le contexte congolais.
### Conclusion : Vers une Mise en Œuvre Efficace
L’initiative de l’ANAPI est un pas dans la bonne direction, mais elle doit être accompagnée d’une réflexion plus large sur les défis structurels que rencontre la RDC. La formation des points focaux, bien que prometteuse, devra se traduire par des actions concrètes sur le terrain. Des résultats tangibles ne pourront se matérialiser que si l’État et les partenaires privés parviennent à instaurer un véritable dialogue et à bâtir un écosystème favorable aux investissements.
Dans un pays où l’engagement à la réforme est souvent mis à l’épreuve, les prochains mois seront déterminants pour juger de l’impact réel de cette formation. L’heure est venue d’allier ambition et pragmatisme pour que la République Démocratique du Congo puisse enfin tirer profit de ses immenses potentialités.