**L’Autonomisation Économique des Femmes : Un Pas Vers l’Égalité à Kinshasa**
Le 2 juin 2025, une initiative notable s’est déroulée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), visant à promouvoir l’épargne et l’autonomisation économique des femmes. Lors d’une journée de formation organisée par l’association « amis de Maman Liliane Bemba » en partenariat avec Interweave Solution MBS, des femmes issues des communes de Mont-Ngafula et Ngaliema ont été sensibilisées sur l’importance de la gestion financière. Cet événement soulève des questions cruciales sur l’inclusion financière et l’émancipation des femmes dans un contexte où les inégalités de genre demeurent profondément ancrées.
**Des Fondations Pour l’Autonomie : L’Épargne Comme Outil de Mobilisation**
Myrtille Leta Epaka, formatrice lors de la sensibilisation, a souligné l’importance vitale de l’épargne pour les femmes, en mentionnant que « cette initiative vise à encourager l’inclusion financière et l’autonomisation des femmes ». En effet, l’épargne ne se limite pas à la simple accumulation de ressources ; elle est une pierre angulaire du pouvoir économique des femmes. L’idée que les femmes puissent appréhender de manière proactive leur gestion financière marque un tournant dans les dynamiques de pouvoir au sein des foyers.
L’éducatrice a décrit des cas concrets où l’apprentissage du budget a permis aux participantes de sortir d’une dépendance financière. Auparavant, le modèle économique traditionnel dans lequel les femmes attendaient un soutien de leurs maris pour leurs dépenses quotidiennes semble moins durable, et des compétences en gestion budgétaire apparaissent comme une voie vers l’indépendance. Cependant, cette autonomisation doit être comprise dans une perspective plus large, intégrant les contraintes sociales et culturelles qui pèsent encore sur le rôle des femmes dans la société.
**Les Normes Sociales et la Santé : Des Liens Indissociables**
Comme l’a souligné Mme Leta Epaka, l’autonomisation économique est étroitement liée aux normes sociales concernant la santé, l’éducation et la planification familiale. Il est crucial de considérer que l’émancipation des femmes ne peut être atteinte qu’avec des avancées dans ces domaines complémentaires. Par exemple, sans accès à des soins de santé appropriés ou à éducation de qualité, les efforts pour accroître l’épargne et favoriser l’autonomisation économique peuvent rester limités. Cela soulève la question de la nécessité d’une approche globale qui lie les différents aspects du bien-être des femmes.
**Une Formation Vers l’Autonomie Pratique**
La formation reçue par les participantes ne s’est pas limitée à l’épargne, mais a également inclus des compétences pratiques, telles que la fabrication de produits de nettoyage. Cela représente une trouvaille pragmatique dans la lutte contre la pauvreté et l’égalité des genres. En alliant savoir-faire technique et enseignement de la gestion économique, l’association œuvre à donner aux femmes des outils leur permettant de créer des activités génératrices de revenus.
Cependant, il est légitime de se demander si ces formations suffisent à elles seules pour instaurer un changement significatif. Les femmes formées ont maintenant les compétences nécessaires, mais comment seront-elles intégrées dans le marché de l’emploi plus large qui, dans de nombreux cas, demeure inhospitalier pour les entrepreneuses ? La question de la valorisation de ces compétences sur le marché reste primordiale pour garantir le succès de telles initiatives.
**Vers une Économie Inclusive : Un Défi Collectif**
Le chemin vers l’autonomisation économique des femmes à Kinshasa et dans toute la RDC est semé d’embûches. Les programmes comme ceux organisés par l’ASBL « amis de Maman Liliane Bemba » représentent des efforts louables pour corriger les inégalités de genre, mais ils doivent être soutenus par des politiques gouvernementales, des engagements du secteur privé et un changement de mentalité au sein de la société.
L’expérience de ces femmes au cours des formations pourrait servir de modèle pour d’autres communes, mais elle appelle également à une réflexion profonde sur les mécanismes qui entravent l’intégration des femmes dans tous les secteurs de la vie économique et sociale. L’accompagnement et les ressources nécessaires pour concrétiser leurs apprentissages en succès tangibles sur le terrain seront déterminants.
En conclusion, le travail accompli à Kinshasa mérite d’être salué, mais il n’est qu’une première étape dans un processus plus vaste d’émancipation de l’ensemble des femmes. Il nous appartient, collectivement, de soutenir ces initiatives et d’enrichir le dialogue sur les solutions permettant de bâtir un avenir plus équitable et prospère pour tous, où chaque femme peut devenir actrice de son propre destin.