Des scientifiques formés à l’étranger dénoncent le refus de leur nomination comme professeurs associés en République Démocratique du Congo.

**Nommer les professeurs associés : tensions au sein de l’Enseignement Supérieur et Universitaire**

Récemment, un climat de mécontentement a émergé parmi un collectif de scientifiques détenteurs de diplômes obtenus à l’étranger, qui dénoncent le refus de la ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) de les nommer comme professeurs associés. Cette situation soulève des questions profondes sur les pratiques de recrutement dans l’enseignement supérieur en République Démocratique du Congo, ainsi que sur la reconnaissance des compétences des diplômés du monde entier.

Les préoccupations formulées par ces scientifiques ne se limitent pas à une simple revendication personnelle ; elles mettent en lumière des mécanismes administratifs complexes qui régissent le recrutement des enseignants dans les universités et instituts supérieurs. Selon la législation en vigueur, le processus de nomination nécessite un examen minutieux des diplômes étrangers par la direction des services académiques de l’ESU, suivi de la validation par les conseils des universités concernés. Ce cadre juridique, bien qu’il vise à garantir la qualité des enseignements, semble susciter des frustrations parmi ceux qui se sont conformés à ces exigences.

Une des récriminations principales émises par ce collectif est l’apparition d’une commission nommée par la ministre, qui aurait été instituée pour réévaluer et redéfinir les critères d’évaluation des diplômes étrangers. Cette démarche est perçue par certains comme un manque de confiance envers les processus déjà établis, une situation qui pourrait miner la légitimité des instances académiques en place et exacerber les tensions entre les différents acteurs du milieu universitaire. Ces experts soulignent également que la loi stipule qu’une fois franchi un certain délai d’attente pour les promotions, les nominations deviennent automatiques, un mécanisme qui semble avoir été ignoré récemment.

D’un autre côté, il convient d’évaluer la position de l’ESU et l’argumentation fournie par ses porte-paroles. Foncesca Mansianga, responsable de la gestion de carrière des enseignants, rappelle que chaque diplôme obtenu à l’étranger doit attendre un arrêté d’équivalence du ministère avant toute nomination. Cela souligne un aspect nécessaire de régulation et de qualité dans la formation académique, bien que cela puisse également être interprété comme un frein à la carrière de nombreux diplômés qualifiés.

Cette tension entre les attentes des diplômés internationaux et les procédures institutionnelles en place invite à la réflexion. Comment assurer une équité dans le traitement des candidats tout en maintenant des standards académiques élevés ? La question de la reconnaissance des diplômes étrangers, en particulier dans un contexte où les échanges internationaux sont de plus en plus fréquents, mérite un débat ouvert et constructif.

La communauté académique pourrait-elle bénéficier d’une réévaluation des méthodes de recrutement, développant des processus plus inclusifs et transparents qui reconnaissent à la fois les compétences locales et internationales ? La recherche d’un équilibre entre la préservation de normes rigoureuses et l’ouverture à la diversité des parcours pourrait être la clé d’un enseignement supérieur plus dynamique.

En conclusion, la situation actuelle à l’ESU illustre des problématiques récurrentes dans les systèmes éducatifs aux prises avec des exigences réglementaires et des attentes croissantes pour une qualité académique reconnue sur le plan international. Affronter ces défis de manière constructive, en écoutant les préoccupations des scientifiques tout en clarifiant les objectifs institutionnels, pourrait ouvrir la voie à un dialogue plus productif et à des réformes bénéfiques pour l’ensemble du secteur universitaire. Des convocations régulières entre les parties prenantes, ainsi qu’une communication améliorée, sont des pistes à envisager pour désamorcer les tensions et favoriser un environnement académique propice à l’apprentissage et à l’épanouissement de tous.

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