L’arrivée de matériel pour le transport de l’énergie marque un tournant pour l’électrification du Kasaï Oriental en République Démocratique du Congo.

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**Kinshasa, 29 mai 2025 : Un pas vers l’autonomie énergétique au Kasaï Oriental**

L’annonce de l’arrivée d’un premier lot de matériels pour le transport d’énergie provenant de la centrale autonome de Bena Mpoyi, dans la province du Kasaï Oriental, marque une avancée significative pour la République Démocratique du Congo (RDC). Selon l’ingénieur Reagan Ngoto, directeur général de l’entreprise ONYO-BT, il s’agit d’une étape importante dans le projet d’approvisionnement énergétique non seulement pour la société minière de Bakwanga (Miba), mais également pour les ménages de la région.

**Contexte et portée de l’initiative**

La centrale électrique de Bena Mpoyi se présente comme un projet innovant qui vise à augmenter la capacité de production d’électricité dans une région souvent délaissée en matière d’infrastructures énergétiques. Avec une capacité annoncée de 610 Mégawatts, elle pourrait potentiellement contribuer à répondre aux besoins croissants d’une population en quête de développement. La promesse d’alimenter Mbuji-Mayi et la zone élargie du grand Kasaï témoigne d’une vision qui va au-delà des seules considérations économiques.

La priorisation de la Miba comme première bénéficiaire souligne cependant la complexité des enjeux. Cette entreprise minière, bien que cruciale pour l’économie locale, a également suscité des questionnements sur l’impact environnemental et les relations de dépendance économique qu’elle entretient avec la région. Serait-il possible de considérer des alternatives qui bénéficieraient à un plus large éventail de la population ? L’inclusion d’autres partenaires énergétiques, tout en assurant une gestion durable des ressources, pourrait offrir de nouvelles opportunités.

**La place des infrastructures dans le développement local**

L’ingénieur Ngoto a mentionné des ajustements nécessaires aux infrastructures existantes, signalant une préoccupation pour l’adéquation entre les systèmes en place et les besoins énergétiques actuels. Ce constat nous amène à réfléchir sur l’importance d’une planification rigoureuse et d’une évaluation des installations dès le départ. Les efforts pour développer une capacité de transport efficace sont essentiels pour garantir que les bénéfices de la centrale soient ressentis à travers toute la région, et pas seulement par une poignée d’acteurs économiques.

L’idée d’un déploiement qui ne se limite pas à un fournisseur unique, mais qui inclut des interconnexions avec d’autres réseaux, pourrait renforcer l’accessibilité et la résilience du système énergétique. Cela soulève des questions sur la manière dont les investissements sont priorisés et sur la nécessité de maximiser les retombées positives pour la communauté.

**Une approche collaborative pour l’avenir**

Le partenariat avec la Miba, bien que justifié dans le contexte immédiat, ne devrait pas occulter l’importance d’inclure les voix et les besoins des habitants dans cette évolution. Une question fondamentale demeure : comment garantir que les bénéfices apportés par cette nouvelle centrale profitent à la population locale, au-delà des droits acquis par des entreprises existantes ? Le dialogue entre les différentes parties prenantes—gouvernements, entreprises, et communauté—devrait être encouragé pour assurer une répartition équitable des ressources.

Des initiatives passées en RDC ont parfois été entravées par des tensions socio-économiques, dont il serait sage de tirer parti des leçons. Ce projet pourrait n’être que le début d’une série d’initiatives visant à établir un équilibre durable entre la production industrielle et les besoins locaux.

**Conclusion**

L’arrivée de matériels pour la centrale de Bena Mpoyi représente un espoir tangible pour l’électrification du Kasaï Oriental, mais elle appelle également à une réflexion approfondie sur la durabilité et l’inclusivité du projet. Alors que la RDC continue de naviguer entre ses richesses naturelles et les défis de son développement, des choix éclairés et des dialogues ouverts seront la clé pour transformer cette initiative en un succès partagé. Pour que cette promesse énergétique se traduise par des bénéfices réels, la vigilance, l’engagement, et la transparence seront essentiels.

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