**La digitalisation de l’enregistrement des naissances à Masina : un projet porte-d’espoir au cœur de Kinshasa**
À Kinshasa, la commune de Masina se prépare à devenir un phare d’innovation en matière d’enregistrement des naissances. Le projet, qui sera lancé début juin 2025, vise à numériser le processus d’enregistrement grâce à des tablettes numériques fournies aux bureaux de l’état civil, marquant ainsi un pas significatif vers la modernisation des services administratifs en République démocratique du Congo (RDC). Cet effort, bien que louable, soulève des questions sur sa mise en œuvre, son soutien et son impact à long terme.
**Une démarche nécessaire et novatrice**
La digitalisation des services d’état civil, comme le souligne Félicitée Musanda, préposée de l’état civil à Masina, est une initiative qui promet de faciliter l’enregistrement des nouvelles naissances, en assurant que « aucun enfant ne nous échappe ». C’est un constat essentiel puisque, selon des données de l’UNICEF, la RDC a longtemps souffert d’un taux élevé de non-enregistrement des naissances, ce qui peut affecter l’accès des enfants à l’éducation, à la santé et à d’autres droits fondamentaux.
En reliant les maternités aux bureaux de l’état civil via des applications numériques, ce projet vise à effacer certaines barrières qui dissuadent les parents de faire les démarches nécessaires. Ainsi, il s’agit non seulement d’une avancée technologique, mais aussi d’un pas vers une plus grande inclusion sociale et administrative.
**Des défis à relever pour une mise en œuvre efficace**
Cependant, la réussite de ce projet dépendra largement du soutien technique et financier qui lui sera accordé. Musanda a explicitement demandé une aide de la part des autorités supérieures, soulignant les défis liés à la formation des agents de l’état civil et à la nécessité de motiver ces opérateurs. Sans ce soutien, le risque de stagnation, voire d’échec, est tangible.
Il sera crucial d’assurer que les personnes en charge de l’application des nouvelles technologies soient bien formées et préparées. Cela inclut non seulement des formations techniques sur l’utilisation des tablettes, mais aussi des programmes axés sur la communication et l’accueil des usagers. Tout échec dans ce domaine pourrait freiner l’impact positif que cette initiative cherche à générer.
**Le rôle de la coopération dans la pérennisation des initiatives**
L’expérimentation de l’enregistrement numérique à Masina s’inscrit dans une logique de coopération, tant au niveau national qu’international, comme l’a illustré le projet précédent de digitalisation à Kintambo. Cette dimension coopérative est essentielle, car elle reflète une volonté de surmonter les défis qui sont fréquents dans la mise en œuvre de projets similaires en Afrique.
Il est à noter que le soutien international doit se faire dans le respect du contexte local. Les acteurs locaux, notamment les responsables des bureaux de l’état civil et les autorités communales, doivent exercer un pouvoir décisionnel afin de garantir que les solutions apportées répondent aux véritables besoins de la population.
**Vers une transformation durable des services d’état civil**
Le cas de Masina pourrait donc constituer un modèle à suivre pour d’autres communes de Kinshasa et au-delà, à condition que les leçons tirées soient partagées et adaptées. La digitalisation des transferts d’informations, lorsqu’elle est mise en œuvre avec soin, pourrait transformer positivement le paysage administratif en RDC.
À mesure que le pays avance vers l’adoption de nouvelles technologies, il sera nécessaire de continuer à évaluer l’impact de ce projet, non seulement en termes d’efficacité administrative, mais aussi en tant qu’outil de promotion des droits des enfants et des familles. La collaboration entre acteurs locaux, national et international, sera déterminante dans cette quête.
En fin de compte, la digitalisation de l’enregistrement des naissances à Masina n’est pas seulement une avancée technique ; c’est une occasion de redéfinir et d’améliorer les rapports entre l’administration et les citoyens, en plaçant le bien-être des enfants au centre des préoccupations. Ce projet mérite donc une attention soutenue, afin qu’il puisse se déployer dans les meilleures conditions et donner des résultats tangibles et durables pour l’ensemble de la population.