**Vers une compréhension mutuelle : La diplomatie francophone face à la crise en République Démocratique du Congo**
Kinshasa, 27 mai 2025 – L’actualité de la République Démocratique du Congo (RDC) ne cesse de soulever des interrogations quant à son avenir, particulièrement dans le contexte de la crise sécuritaire persistante dans l’est du pays. La récente rencontre entre une délégation de parlementaires francophones et le président congolais Félix Tshisekedi interpelle sur les enjeux géopolitiques, les dynamiques régionales et le rôle d’organisations internationales comme la Francophonie.
### Un contexte historique complexe
La RDC, riche en ressources naturelles, est également le théâtre d’une instabilité chronique exacerbée par des conflits armés, souvent liés à des rivalités ethniques et à des influences extérieures, notamment du Rwanda. Ce dernier, fidèle à son passé tumultueux, est souvent accusé par Kinshasa d’agression sur son territoire. Cette accusation soulève des questions délicates concernant la souveraineté nationale et les responsabilités internationales.
La rencontre entre les parlementaires de la Francophonie et le président Tshisekedi survient dans un contexte où la RDC exprime un besoin criant de soutien et de solidarité. L’absence de mentions explicites des douleurs congolaises lors d’événements internationaux, comme le récent sommet de la Francophonie en France, suscite une frustration palpable au sein de la délégation congolaise. Les mots du président Macron, qui n’ont pas inclus la crise de l’Est congolais, mais qui ont largement abordé d’autres crises mondiales, témoignent d’une diplomatie qui, à bien des égards, peut sembler déconnectée des réalités congolaises.
### Un appel à l’attention et à la solidarité
Les interpellations des diplomates congolais soulèvent un thème majeur : la perception internationale de la crise en RDC. La francophonie, en tant que communauté linguistique et culturelle, est perçue par certains comme un espace potentiel de solidarité. Toutefois, les mots doivent être accompagnés d’actes. Tout soutien devra aller au-delà de la simple reconnaissance verbale des souffrances vécues par des millions de Congolais.
La déclaration d’un membre de la délégation congolaise, selon laquelle la RDC attend des « signes de solidarité et non la pitié », ouvre la porte à une réflexion plus large. Comment les nations francophones peuvent-elles véritablement contribuer à un changement positif dans la région ? La question est complexe, mais elle est indispensable dans un contexte où les crises humanitaires demeurent sans réponse adéquate.
### Débattre de la responsabilité collective
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), sous la direction d’une femme d’origine rwandaise, doit naviguer avec attention au sein de cette dynamique. Sa position sur la crise en RDC apparaît comme un défi non seulement pour le Rwanda et la RDC, mais également pour les membres de la Francophonie. Cela soulève des questions sur la manière dont la solidarité peut être exprimée dans un environnement où les positions sont souvent polarisées.
Le dialogue entre les nations membres de la Francophonie doit travailler à renforcer une approche collective et inclusive. Cela implique non seulement de reconnaître le passé douloureux, mais aussi de construire des ponts pour un futur meilleur. La diplomatie doit jouer un rôle crucial dans l’établissement de canaux de communication ouvert, surtout dans un environnement où la méfiance est souvent omniprésente.
### Vers l’avenir : la quête d’une paix durable
Sans doute, la rencontre de Kinshasa s’inscrit dans une volonté de recherche de paix, mais il est essentiel de comprendre que la paix est un processus. Elle nécessite des engagements à long terme, une écoute attentive des populations concernées, et des interventions qui vont au-delà des mots – des actions concrètes et soutenues.
Il en va de la responsabilité non seulement des gouvernements, mais aussi des organisations internationales, des entreprises, et des acteurs de la société civile, de favoriser un climat où le développement et la paix deviennent une réalité durable pour le peuple congolais. Ainsi, la francophonie en tant que communauté doit retourner à son mission première : s’unir pour défendre les droits humains, la dignité et la justice sociale pour tous les peuples.
### Conclusion
La situation complexe et délicate de la RDC appelle à une réflexion approfondie et à un engagement renouvelé de la communauté internationale, y compris des États francophones. Pour aller de l’avant, il est crucial d’adopter une approche qui privilégie l’écoute, le respect des réalités locales et la solidarité véritable. En fin de compte, la paix et le développement ne pourront s’épanouir que si toutes les parties prenantes acceptent de dialoguer, non seulement pour résoudre des crises, mais aussi pour bâtir des sociétés plus justes et équitables.