Le projet d’aménagement urbain à Kinshasa vise à réguler les activités informelles tout en améliorant la qualité de vie urbaine.

Le projet d’aménagement urbain à Kinshasa, récemment examiné par le ministère de l’Économie nationale de la République démocratique du Congo, met en lumière une problématique complexe : l’intersection entre la régulation des activités informelles et l’amélioration de la qualité de vie en milieu urbain. Alors que les travaux de l’économie informelle représentent une part considérable des emplois à Kinshasa, environ 70%, ils sont également à l’origine de défis environnementaux notables, notamment en matière de gestion des déchets. Ce projet, inscrit dans un plan d’aménagement spécifique des zones commerciales, soulève des questions sur la manière de concilier les besoins économiques des travailleurs avec les impératifs d’un urbanisme durable et harmonieux. Aborder ces enjeux nécessite un dialogue entre les différents acteurs locaux, ainsi qu’une réflexion sur des solutions inclusives et adaptées aux réalités du terrain.
**Kinshasa : Vers une Régulation des Activités Informelles pour un Aménagement Urbain Structuré ?**

Le 28 mai 2025, le ministère de l’Économie nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a examiné un projet visant à identifier les activités informelles dans les grands axes de Kinshasa. Ce projet, d’une importance particulière, s’inscrit dans le cadre d’un plan d’aménagement spécifique des zones commerciales (PASZC). À première vue, cette initiative semble prometteuse pour améliorer l’urbanisme et la qualité de vie à Kinshasa, mais elle soulève également des questions cruciales concernant la réalité socio-économique de la population engagée dans l’économie informelle.

**État des Lieux des Activités Informelles à Kinshasa**

Kinshasa est une métropole en pleine expansion, mais elle est aussi le reflet des contradictions économiques et sociales du pays. Les activités informelles y jouent un rôle économique majeur, représentant environ 70% des emplois, selon certaines estimations. Ces activités, qui vont des petits vendeurs ambulants aux ateliers artisanaux, témoignent d’une résilience face à un marché du travail formel souvent inaccessible.

Cependant, cette vitalité économique s’accompagne de défis considérables. Les déchets générés par ces activités, estimés à plus de 14 000 tonnes par mois, posent de réels problèmes d’hygiène et d’insalubrité. Le coût d’évacuation de ces immondices, supérieur à 13 millions de dollars par mois, met en lumière le besoin urgent de trouver des solutions adaptées. Quel équilibre pourrait être trouvé entre la nécessité de trouver des emplois et la préservation d’un environnement propre et sain ?

**Le Projet d’Aménagement : Un Pas vers une Gestion Durable ?**

La réunion qui a eu lieu à Kinshasa a réuni des acteurs clés, incluant le Vice-Premier ministre et les ministres chargés du Plan, de l’Intérieur et de l’Urbanisme, pour explorer les implications de ce projet. L’une des promesses faite par le Vice-Premier ministre est l’accompagnement du gouvernement central dans l’embellissement de la capitale, et la mise en place d’une coordination entre les différents ministères pour une approche intégrée.

Cette coopération pourrait renforcer les capacités de régulation des activités informelles tout en tenant compte des véritables besoins des populations concernées. En effet, la formalisation de l’économie informelle ne doit pas se faire sur le dos de ceux qui en dépendent, mais plutôt à travers une stratégie inclusive qui protège les intérêts économiques des travailleurs tout en facilitant leur intégration dans le cadre légal.

**Réponses Durables et Inclusives : Quelles Perspectives ?**

Les défis de la gestion des activités informelles sont complexes et multifactoriels. Tout projet d’aménagement doit prendre en compte l’héritage socio-économique des quartiers informels, leur rôle en tant que sources de revenus et leur impact sur la culture locale. Il est donc essentiel d’adopter une approche systémique, qui aborde à la fois les questions de santé publique, de sécurité économique et d’aménagement urbain.

Les élus et autorités locales pourraient envisager divers mécanismes, tels que la création de marchés structurés ou la mise en place de formations pour aider les travailleurs informels à acquérir de nouvelles compétences. De plus, un dialogue ouvert avec les communautés locales est fondamental pour assurer que les solutions mises en place soient réellement adaptées à leurs besoins.

**Conclusion : Un Chemin Semé d’Embûches mais Potentiellement Riche**

La mise en œuvre d’un plan d’aménagement spécifique à Kinshasa sera sans aucun doute un défi, mais elle offre également l’opportunité de repenser et de redéfinir le rôle de l’économie informelle dans la capitale. Une approche équilibrée peut non seulement contribuer à l’embellissement de la ville, mais aussi garantir que la voix de chaque acteur impliqué dans l’économie soit entendue et prise en compte. Le chemin à parcourir nécessite une coordination efficace, un engagement fort des autorités et une volonté d’aller au-delà des modèles traditionnels de régulation. Les décisions prises aujourd’hui auront des répercussions durables sur la vie des Kinois et méritent une attention soigneuse et réfléchie.

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