**Le Discours de Joseph Kabila : Réflexions sur la Mémoire Collective et les Défis Actuels de la RDC**
Le 28 mai 2025, l’ancien Président congolais Joseph Kabila a suscité de vives réactions avec sa dernière intervention médiatique. Honoré Mvula, avocat et président du parti « Force des patriotes », a qualifié ce discours de « manipulateur et complice », en soulignant un déni de responsabilité face aux enjeux actuels du pays. Cette déclaration ouvre une réflexion sur l’héritage de Kabila et sur le rôle des anciens dirigeants dans la construction d’un avenir pacifique pour la République Démocratique du Congo (RDC).
### Un Silence Qui Interroge
Mvula met en avant le silence de Kabila concernant les tragédies qui se déroulent dans l’Est de la RDC, où les combats entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les groupes armés, dont le M23, causent la mort de nombreux civils. La position de Kabila, en tant qu’ancien chef de l’État et suprême des armées, soulève une question cruciale : comment un responsable politique peut-il se contenter d’observer sans réagir face à de tels événements ? La mémoire des victimes de violences passées, notamment au travers des massacres survenus sous son régime, accentue encore plus cet appel à la responsabilité. Il semblait essentiel, dans ce contexte, d’évaluer les implications de son silence. Est-ce une stratégie de communication ou un véritable déni de l’angoisse nationale ?
### Une Évaluation de l’Héritage Kabila
Tout au long de ses 18 ans au pouvoir, Kabila a été accusé de gouvernance entachée de graves manquements, avec des accusations allant de la négligence des droits humains à la gestion opaque des ressources naturelles. Mvula fait également état de préjudices infligés à la nation, citant des actifs miniers cédés à des intérêts privés et des crimes contre l’humanité. Cette évocation des souffrances du passé soulève une problématique délicate : comment le pays peut-il se réconcilier avec une histoire marquée par tant de douleur et de divisions ? Au-delà de la critique, il peut être constructif de s’interroger sur les mécanismes qui pourraient favoriser un dialogue inclusif sur ces sujets.
D’autre part, la remédiation de l’état de l’armée, à travers l’augmentation des soldes et des efforts de prise en charge des familles, semble être un axe que le président actuel, Félix Tshisekedi, met en avant pour redonner dignité aux forces armées. Il est crucial de se demander si de telles réformes peuvent instaurer une véritable cohésion sociale et une fierté nationale, ou si elles ne font que masquer des problèmes structurels plus profonds.
### Vers une Réflexion Collective
Néanmoins, le débat autour du discours de Kabila et de son héritage soulève une question de nature plus large : comment la RDC peut-elle aborder les défis de l’avenir tout en s’attaquant à ses blessures historiques ? Cela nécessite sans doute un effort collectif qui englobe non seulement les anciens dirigeants, mais aussi les nouvelles générations et les acteurs de la société civile. Sensibiliser à la nécessité d’un dialogue tolérant et constructif, centrant les discussions sur la réconciliation et le développement, pourrait être un pas vers une société plus sereine.
### Conclusion : L’Importance d’un Échange Constructif
La réponse à la provocation verbale de Kabila ne doit pas nourrir la division, mais plutôt encourager un échange de vues franc et respectueux sur l’avenir du pays. Pour aller de l’avant, il paraît indispensable d’explorer les enjeux sous-jacents des discours politiques, et d’encourager une mémoire collective qui ne soit ni amnésique ni vengeresse, mais qui favorise un véritable processus de guérison. À cette fin, engageons-nous à débattre de manière posée, à écouter les voix du passé tout en aspirant à des lendemains meilleurs pour la République Démocratique du Congo.