**Vers une dynamique d’apaisement en République Démocratique du Congo : la mission de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie**
Le 26 mai 2025, une étape significative s’est amorcée à Kinshasa avec la réception de l’opposition parlementaire, dirigée par le député national Christian Mwando, par la mission des bons offices de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF). Cette démarche s’inscrit dans un contexte régional particulièrement complexe, avec des enjeux de paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et les Grands Lacs.
La mission de l’APF s’ajoute aux efforts déjà déployés pour instaurer un dialogue constructif entre les différentes forces politiques congolaises. C’est dans cette optique qu’un appel a été lancé par l’opposition pour le respect des procédures parlementaires et la libération des prisonniers politiques. Les propos de M. Mwando soulignent une volonté d’instaurer un dialogue intercongolais, considéré comme un élément crucial pour surmonter les crises internes et renforcer la cohésion. Cette approche de dialogue interne est essentielle, car elle peut permettre de bâtir un consensus national sur des questions vitales tout en assurant que la voix du peuple soit entendue.
Néanmoins, la position de M. Mwando à propos de la participation du Congo aux organisations internationales mérite réflexion. En déclarant qu’un retrait ne rendrait pas le pays plus fort, il engage un débat pertinent sur l’importance de la représentation internationale de la RDC. Dans une époque où la diplomatie et les relations internationales jouent un rôle clé dans la résolution des conflits, le maintien d’un lien actif avec les organisations telles que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) peut offrir des plateformes pour faire valoir les intérêts nationaux et obtenir des soutiens extérieurs. Cela pose la question de la manière dont les acteurs politiques congolais peuvent optimiser leur influence au sein de ces organisations tout en répondant aux attentes de leurs concitoyens en matière de gouvernance et de droits humains.
Les objectifs de la mission de l’APF, notamment en matière de suivi des engagements pris dans le cadre des accords de paix et de protection des droits des civils, s’alignent avec des préoccupations largement partagées. Ceux-ci rappellent l’importance d’une approche multidimensionnelle pour le retour de la paix, qui ne saurait se limiter à des actions militaires ou politiques, mais doit également tenir compte des aspects sociaux et humains.
En parallèle, la question des violences faites aux femmes et aux filles en zone de conflit ne devraient pas être négligée. La prévention de ces violences doit être intégrée dans toute stratégie de paix durable. C’est une démarche essentielle non seulement pour protéger les droits fondamentaux des femmes, mais également pour assurer un avenir stable et pacifié.
À ce stade, plusieurs points méritent d’être approfondis pour garantir une véritable avancée vers un climat de paix et de réconciliation en RDC. Quelles stratégies pourrait-on employer pour instaurer un dialogue véritablement inclusif qui intègre toutes les voix du pays, en particulier celles souvent marginalisées ? Comment les engagements internationaux peuvent-ils être traduits en actions concrètes sur le terrain afin de répondre aux attentes de la population congolaise ?
Il est essentiel que l’ensemble des acteurs politiques, y compris ceux de l’opposition, se concertent sur une feuille de route claire et partagée, qui conduit à des avancées tangibles. La responsabilité est collective, et chacun doit s’interroger sur son rôle dans ce processus. Les efforts de la mission de l’APF représentent une chance, mais ils doivent s’accompagner de la volonté politique des Congolais d’avancer ensemble, instruits par les luttes du passé et les aspirations d’un avenir pacifique.
En embrassant un processus de dialogue inclusif, tout en restant vigilant sur les engagements respectés, la RDC pourrait non seulement aspirer à une stabilité durable, mais également devenir un exemple de résilience et de coopération dans la région des Grands Lacs. C’est là une aspiration qui mérite d’être portée collectivement.