Formation de l’Inspection générale de la Police nationale congolaise pour renforcer les compétences et le respect des droits humains dans un contexte de tensions avec la population.

Le séminaire de formation qui s
**Kinshasa : Vers une Police Nationale Professionnelle et Respectueuse des Droits Humains ?**

Le 27 mai 2025, un séminaire de formation s’est tenu au centre de Kinshasa, dans la commune de Kisenso, visant à renforcer les capacités des policiers de sous-commissariats. Cette initiative, saluée par le bourgmestre Godé Athswel comme une étape historique, s’inscrit dans un contexte plus large de professionnalisation de la Police nationale congolaise (PNC). Le rôle de l’Inspection générale, souvent perçu comme une entité à la fois critique et régulatrice, s’est vu reconfiguré comme un partenaire dans la quête d’une police plus efficace et respectueuse des droits humains.

### Un Constat Partagé : Les Défis de la Police Congolaise

La formation dirigée par la commissaire principale Mireille Ngoy a abordé des sujets variés, dont le cadre légal de la PNC ainsi que les rôles spécifiques de l’Inspection générale. Cela soulève des questions essentielles : quelle est vraiment la perception des forces de l’ordre par les citoyens ? Comment ces dernières peuvent-elles évoluer vers un modèle d’efficacité qui soit également en accord avec les droits fondamentaux des personnes qu’elles sont censées protéger ?

L’histoire de la PNC, particulièrement marquée par des dérapages et des critiques sur le respect des droits humains, rend d’autant plus pertinent cet appel à la professionnalisation. En effet, nombre d’organisations nationales et internationales ont dénoncé des abus, créant un fossé de confiance entre la police et la population. Ce séminaire pourrait être un des nombreux pas nécessaires pour réduire cet écart, mais se limite-t-il à un exercice symbolique ou trace-t-il une ferme volonté de réforme tangible ?

### La Dimension de la Formation : Une Outil pour le Changement ?

Le contenu de la formation, tel qu’exposé par Mme Ngoy, inclut des rappels historiques et le processus d’accompagnement des forces de l’ordre par l’Inspection générale. En promouvant la police comme un « partenaire de taille », une nouvelle dynamique de collaboration est envisagée. Ce changement de paradigme pour voir l’Inspection non pas comme un ennemi, mais comme un allié, pourrait permettre une culture de responsabilité et une mise en avant des attentes en matière de professionnalisme.

Il est cependant crucial d’interroger la profondeur de cette formation. Se limitera-t-elle à des notions théoriques ou sera-t-elle accompagnée d’un engagement fort à tous les niveaux de la hiérarchie policière pour une mise en œuvre sur le terrain ? Les réussites de telles initiatives reposent souvent sur la volonté de changement et sur la transparence de leurs effets.

### La Responsabilité Collective : Enjeux et Perspectives

Les mots du bourgmestre Athswel sur l’ambition d’obtenir « une police de renaissance, professionnelle » résonnent fortement. Toutefois, la question de l’implication citoyenne dans ce processus ne peut être négligée. Pour qu’une police soit véritablement proche des citoyens, un dialogue constant est nécessaire. Les formations, bien que essentielles, ne sauraient remplacer l’écoute et l’intégration des préoccupations locales dans les pratiques policières.

Les ressources allouées, les moyens technologiques et logistiques, ainsi que le soutien politique sont tout autant des éléments vitaux pour s’assurer que les formations portent leurs fruits sur le long terme. L’historiographie de la police en République Démocratique du Congo nous rappelle que des promesses similaires ont pu être avancées par le passé sans se concrétiser en actes. Quelle stratégie d’évaluation sera mise en place pour mesurer l’impact de ces formations sur les comportements des policiers sur le terrain ?

### Conclusion : Une Quête de Confiance Mutuelle

En somme, au-delà de la mise en place de séminaires et d’initiatives, la question fondamentale demeure : comment bâtir une police qui soit à la fois efficace, respectueuse des droits humains et en phase avec les attentes des citoyens ? L’initiative de Kisenso, tout en offrant un cadre privilégié pour une réflexion sur la police, doit être vue comme une partie d’un effort plus large, incluant des engagements clairs, la formation continue et un réel dialogue entre la police et la société civile.

La voie vers une police professionnelle et respectueuse semble long et semé d’embûches, mais c’est un chemin nécessaire pour restaurer la confiance et construire une société où l’ordre est synonyme de protection et de respect des droits fondamentaux de chaque individu. Le séminaire de Kisenso pourrait bien être l’un des éléments catalyseurs d’un changement plus profond.

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