L’intégration des technologies de l’information et de la communication dans l’éducation en République démocratique du Congo soulève des enjeux cruciaux pour l’avenir du système éducatif.

Le 26 mai 2025, un débat important a eu lieu à Kinshasa, réunissant des responsables politiques autour de l
**Vers une intégration des technologies dans l’éducation : enjeux et perspectives en RDC**

Le 26 mai 2025, à Kinshasa, s’est tenu un échange marquant concernant l’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans l’éducation nationale en République démocratique du Congo (RDC). En présence du ministre des Postes et télécommunications, Kibasa Maliba, et de la ministre d’État à l’Éducation, Raïssa Malu, les participants ont débattu des avancées législatives récentes qui posent les bases d’un cadre réglementaire pour l’enseignement à distance. Ce moment clé ouvre des perspectives encourageantes mais soulève également des questions quant à son impact réel sur le système éducatif congolais.

**Un cadre réglementaire en éclosion**

Raïssa Malu a souligné que l’adoption de deux arrêtés ministériels en 2025 marquait une avancée significative dans la reconnaissance de l’enseignement à distance. Ces textes établissent un cadre réglementaire clair, favorisant une approche systématique de l’intégration numérique dans le secteur éducatif. L’enseignement à distance a pris une importance cruciale, notamment suite à la pandémie de COVID-19, qui a mis en lumière les inégalités d’accès et la nécessité d’adapter les méthodes d’enseignement.

Cependant, cette avancée doit être mise en perspective. En intégrant le numérique dans un système éducatif longtemps considéré comme fragmenté, il est essentiel de questionner si les outils et infrastructures envisagés seront effectivement accessibles à tous. La promesse d’équiper 60 % des écoles congolaises d’ici 2029, bien qu’ambitieuse, nécessite des précisions sur les moyens à mettre en œuvre. Quels seront les critères d’évaluation du succès de cette politique ? Quelles ressources seront affectées pour garantir que cette intégration ne reproduise pas les inégalités existantes ?

**La collaboration inter-ministérielle comme levier**

L’implication du ministère des Postes et télécommunications de Kibasa Maliba est un élément central de cette initiative. La collaboration entre différents ministères constitue une approche prometteuse pour aligner les objectifs technologiques et éducatifs. Cependant, la mise en œuvre de cette coopération soulève des questions sur la coordination et les responsabilités de chaque entité. Comment garantir que les solutions technologiques proposées répondent réellement aux besoins des enseignants et des élèves sur le terrain ? Une consultation régulière avec les acteurs de l’éducation et les experts en technologies éducatives pourrait s’avérer bénéfique.

**L’accompagnement et la formation comme priorités**

Au-delà de l’acquisition de nouveaux outils, il est essentiel de se concentrer sur l’accompagnement des enseignants et des élèves. L’intégration des TIC ne peut être efficace sans une formation adéquate qui permette aux utilisateurs de maîtriser les outils mis à leur disposition. Quelles initiatives seront prises pour assurer que les enseignants se sentent capables d’utiliser ces nouvelles technologies de manière pertinente et efficace ?

Un aspect crucial réside également dans l’instauration d’une culture numérique responsable, garantissant que les élèves puissent naviguer dans l’environnement numérique de manière sécurisée et critique. La formation ne doit pas se limiter à l’usage technique, mais également promouvoir des compétences numériques essentielles, comme la pensée critique et la créativité.

**Conclusion : vers un avenir éclairé par le numérique**

L’intégration des TIC dans le système éducatif congolais représente une opportunité enrichissante pour moderniser l’enseignement et préparer les jeunes aux défis contemporains. Cependant, elle nécessite des choix stratégiques réfléchis, un engagement sincère des décideurs et une attention particulière aux inégalités d’accès et de compétences.

Il est crucial de continuer à observer et à évaluer l’impact de ces politiques sur le terrain, pour en ajuster les orientations au besoin. La maturité de ce processus sera déterminée par la capacité de toutes les parties prenantes à collaborer et à innover de manière inclusive. Ainsi, la RDC pourra espérer un système éducatif à la hauteur des défis du 21ème siècle, capable de former des citoyens éclairés et engagés dans leur développement socio-économique.

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