Près de 28 millions de Congolais menacés par l’insécurité alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial.

La République démocratique du Congo (RDC) traverse une phase critique marquée par une insécurité alimentaire croissante, touchant près de 28 millions de ses habitants, surtout dans l
### L’insécurité alimentaire en République démocratique du Congo : Un défi aux multiples facettes

La République démocratique du Congo (RDC) se trouve à un carrefour dramatique, confrontée à une crise humanitaire qui n’a cessé de s’aggraver au cours des dernières années. Près de 28 millions de Congolais, dont une majorité réside dans les provinces de l’Est telles que l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Tanganyika, font face à une insécurité alimentaire aiguë. Ce tableau alarmant, révélé par le Programme alimentaire mondial (PAM), soulève des questions profondes sur les causes et les conséquences d’une telle situation, ainsi que sur les réponses possibles.

#### Les racines de la crise

Le volet le plus visible de cette crise réside dans l’exacerbation des conflits armés qui continuent d’affecter la région depuis plusieurs décennies. De récentes escalades de violence ont engendré des déplacements massifs de populations, aggravant ainsi la situation alimentaire. L’augmentation significative des prix des denrées alimentaires, particulièrement dans les provinces touchées par les conflits, a limité l’accès des ménages à des produits de base.

Un rapport du PAM indique qu’au cours des premiers mois de 2025, le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a grimpé à 7,9 millions, soit une augmentation notable par rapport aux 6,6 millions d’un an plus tôt. Cette dérive est également causée par des enjeux structurels, tels que la défaillance des infrastructures de transport, souvent rendues impraticables par le manque de sécurité. En conséquence, la production et la distribution alimentaires, notamment dans le grand nord du Nord-Kivu — un centre de production agricole important — se retrouvent gravement perturbées.

#### Les populations les plus vulnérables

L’impact de cette crise n’est pas le même pour tous. Les femmes, les enfants et les personnes âgées, qui représentent souvent les groupes les plus vulnérables, se retrouvent dans des situations critiques, vivant dans des sites de déplacement souvent surpeuplés. Dans ce contexte, l’état de santé des populations se détériore, aggravant la malnutrition qui touche déjà de nombreux enfants dans ces régions.

Le phénomène de déplacement ne se limite pas à l’intérieur du pays. De plus en plus, des Congolais fuyant les conflits cherchent refuge dans les pays voisins, amplifiant ainsi la pression sur les ressources humanitaires dans ces territoires. Le PAM estime que près de 140 000 Congolais ont migré vers ces régions durant les quatre premiers mois de l’année 2025.

#### La réponse humanitaire : Défis et pistes d’amélioration

Face à cette crise sans précédent, le PAM a tenté d’apporter une assistance à environ 1,1 million de personnes dans l’Est du pays entre janvier et mars 2025. Toutefois, cette réponse adequat fait face à des obstacles de taille. L’insécurité persistante complique l’accès des aides humanitaires aux populations dans le besoin. La fermeture de l’aéroport de Goma, considéré comme un hub humanitaire essentiel, complique davantage les opérations de secours.

Il est crucial de se demander comment améliorer l’efficacité des interventions humanitaires dans un contexte aussi complexe. Peut-être serait-il pertinent de renforcer la coopération entre les différentes agences humanitaires, les gouvernements locaux et les ONG afin de constituer un cadre de travail plus intégré. L’intégration d’approches durables, favorisant la résilience des communautés locales, pourrait également s’avérer bénéfique.

Enfin, améliorer les infrastructures de transport et garantir la sécurité dans les zones agricoles pourraient permettre de stabiliser les marchés et d’atténuer les hausses de prix. La mise en place de systèmes de soutien à la production locale pourrait également aider à répondre aux besoins alimentaires de la population de manière plus autonome et durable.

#### Conclusion : Vers une réponse collective

La crise de l’insécurité alimentaire en RDC est le reflet d’un réseau de défis interconnectés, allant de la violence des conflits à l’érosion des systèmes économiques locaux. La situation nécessite une attention accrue, non seulement de la part des agences humanitaires, mais aussi de la communauté internationale et des gouvernements concernés.

Il est essentiel de réfléchir à des solutions qui non seulement apportent une aide immédiate, mais qui construisent également un avenir plus résilient pour les Congolais. La responsabilité collective d’améliorer les conditions de vie et de dire halte à la violence doit primer, car en définitive, c’est de la dignité humaine dont il s’agit.

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