L’élection du président de la Banque africaine de développement marque un tournant pour l’avenir économique du continent.

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### L’élection à la tête de la Banque africaine de développement : enjeux et perspectives

Le 29 mai, la Banque africaine de développement (BAD) sera au centre des attentions, avec l’élection de son nouveau président, destiné à succéder au Nigérian Akinwumi Adesina. Cette instance, première institution financière continentale, joue un rôle crucial dans le financement de projets de développement à travers l’Afrique. Alors que cinq candidats se présentent avec des visions hautement diversifiées, il est essentiel de contextualiser cette élection dans un environnement complexe, marqué par les enjeux économiques, sociaux et politiques actuels du continent.

#### Les candidats en lice: des parcours variés

1. **Amadou Hott** (Sénégal) : Ancien ministre de l’Économie et vice-président à la BAD, Hott mise sur sa connaissance institutionnelle et souhaite prioriser le financement des infrastructures. Sa volonté de créer des emplois souligne l’importance qu’il accorde à la croissance inclusive.

2. **Samuel Munzele Maimbo** (Zambie) : Avec une longue expérience à la Banque mondiale, Maimbo promeut la suppression des barrières douanières intra-africaines et l’inclusion économique des jeunes et des femmes. Il vise une amélioration de l’impact des actions de la BAD, soulignant ici l’une des préoccupations majeures des pays africains : le désir d’une croissance économique qui profite à tous.

3. **Sidi Ould Tah** (Mauritanie) : Ancien ministre et dirigeant de la Banque arabe pour le développement en Afrique, Ould Tah propose un programme basé sur l’innovation financière et l’industrialisation de l’Afrique. Ses antécédents dans le secteur financier lui confèrent un certain crédit qu’il pourrait mettre à profit pour mobiliser des ressources.

4. **Abbas Mahamat Tolli** (Tchad) : L’ancien gouverneur de la Banque centrale des États d’Afrique centrale, malgré les critiques qu’il a subies, met l’accent sur la sécurité alimentaire et la gouvernance. Sa vision de réformer l’infrastructure financière est un point clé dans une Afrique où les structures économiques doivent encore beaucoup à améliorer.

5. **Bajabulile Swazi Tshabalala** (Afrique du Sud) : Vice-présidente de la BAD, Tshabalala représente une continuité avec des efforts de transformation interne, visant à aligner les projets avec les besoins locaux.

Chacun de ces candidats présente des atouts indéniables, mais aussi des défis à relever. Leurs propositions, bien que distinctes, se rejoignent souvent sur des thèmes communs : le financement des infrastructures, la croissance inclusive et le besoin de synergie entre les institutions financières africaines.

#### Un scrutin avec des implications largement ressenties

Le processus électoral s’annonce déjà complexe, car le résultat dépendra non seulement de la majorité des votes africains, qui comptent pour 60 % du capital de la BAD, mais aussi du soutien des actionnaires non régionaux, notamment le Nigeria et les États-Unis. Dans ce cadre, la dynamique de compromis et de collaboration sera primordiale pour déterminer quel candidat aura les coudées franches pour conduire la banque vers l’avenir.

L’importance de cette élection transcende le simple résultat ; elle interpelle également sur la manière dont la BAD peut relever les défis auxquels le continent est confronté, en particulier face à des crises comme le changement climatique, les inégalités croissantes et les impacts résiduels de la pandémie de COVID-19.

#### Réflexion sur l’avenir

Comment la BAD peut-elle optimiser son rôle en tant que chef de file du développement sur le continent ? Cela nécessite une réflexion approfondie sur la manière de financer des projets qui viendront à bout des immenses défis structurels. Si certains candidats ont des antécédents solides, la capacité de chacun d’eux à mobiliser les ressources et à réaliser des transformations durables reste à prouver.

En outre, il est indispensable que le futur président de la BAD prenne en compte l’urgence d’un financement directionnel, orienté vers le soutien des infrastructures liées à l’agriculture, à la santé et à l’éducation. En effet, le développement de ces secteurs est crucial pour soutenir la résilience économique et sociale des pays africains.

### Conclusion

L’élection du président de la Banque africaine de développement représente un tournant quotidien pour l’avenir économique de l’Afrique. À travers des candidates et candidats aux parcours variés, il sera primordial d’écouter les voix qui émergent. Cette diversité de perspectives pourrait bien ouvrir des fenêtres sur de nouvelles opportunités et approches, accélérant ainsi la réalisation des objectifs de développement durable de l’Afrique. La responsabilité incombe désormais aux votants : choisir un leader capable de fédérer et d’innover, tout en tenant compte des besoins réels du continent.

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