Adoption d’un relevé de conclusions entre l’AES et la CEDEAO pour amorcer des négociations sur la coopération régionale.

Les récentes négociations entre la Confédération des États du Sahel (AES) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ouvrent un chapitre important dans les dynamiques régionales, à un moment où la coopération interétatique est mise à l’épreuve par des tensions persistantes. Le 23 mai 2025, à Bamako, ces deux entités ont adopté un relevé de conclusions qui marque le début d
**Réflexions sur les Négociations entre la Confédération des États du Sahel (AES) et la CEDEAO : Vers une Nouvelle Dynamique Régionale ?**

Le 23 mai 2025, à Bamako, la Confédération des États du Sahel (AES) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont franchi une étape significative en adoptant un relevé de conclusions qui marque le début formel des négociations entre ces deux entités. Cette initiative arrive à un moment crucial pour la région, où des tensions latentes continuent de fragiliser les dynamiques de coopération interétatique.

**Contexte et enjeux du retrait de l’AES**

Le récent retrait de l’AES constitue indéniablement un tournant sur le plan politique et institutionnel. Ce retrait soulève des questions sur la nature des relations entre les États sahéliens et ouest-africains, sur les mécanismes de coopération existants, et sur les nouveaux arrangements diplomatiques susceptibles de naître de cette situation. Il apparaît que, malgré ce repli apparent, les deux entités restent conscientes des enjeux stratégiques qui les unissent, notamment en matière de sécurité et de développement socioéconomique.

En effet, les échanges entre les représentants des deux blocs ont mis en lumière leur volonté de préserver des acquis fondamentaux, comme la libre circulation des biens et des personnes. Ce principe, pilier des accords régionaux, semble être un enjeu majeur pour garantir la prospérité des populations au-delà des divisions politiques.

**Un front commun contre l’insécurité : Une nécessité impérieuse**

La question de la sécurité demeure au cœur des préoccupations des dirigeants de la région. La menace terroriste, qui révélait des divisions profondes entre l’AES et la CEDEAO, apparaît aujourd’hui comme un défi nécessitant une réponse conjointe. La dégradation de la situation sécuritaire dans la région sahélienne a des répercussions directes sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest, rendant vital un front uni contre cette menace.

Les discussions à Bamako ont fait émerger la nécessité de développer des formes de coopération innovantes. Alors que les contraintes institutionnelles peuvent sembler inhiber une réponse rapide et adaptée, le pragmatisme affiché par les deux parties pourrait effectivement favoriser la mise en place de partenariats flexibles, adaptés aux réalités hétérogènes des États de la région.

**Un tournant vers le dialogue et la compréhension mutuelle**

Un aspect notable de cette rencontre réside dans le changement de ton des discussions. Les termes tels que « fraternité » et « responsabilité » laissent entrevoir une volonté d’apaisement, contrastant avec la rhétorique plus belliqueuse des mois écoulés. Ce changement de discours peut également être interprété comme une prise de conscience commune des risques d’une escalade des tensions qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la stabilité régionale.

Il est impératif de souligner que la réunion de Bamako ne doit pas être perçue comme un aboutissement, mais comme un début. Le processus de négociation qui s’ouvre est encore fragile et nécessite une approche mesurée et respectueuse des intérêts de chaque partie. La reconnaissance mutuelle des préoccupations et des ambitions stratégiques est une condition sine qua non pour réussir à établir un cadre de dialogue durable.

**Vers des solutions pérennes : la nécessité d’une vision partagée**

Alors que les négociations s’amorcent, plusieurs questions essentielles se posent. Comment faire cohabiter des trajectoires politiques parfois divergentes entre les États ? Quelles formes de coopération peuvent être envisagées sans nécessiter une homogénéité institutionnelle qui peut s’avérer peu réaliste ? En outre, un engagement renouvelé envers le développement socioéconomique des populations est crucial pour donner un sens à cette dynamique de coopération.

En conclusion, l’adoption du relevé de conclusions par la CEDEAO et l’AES représente une étape dans la recherche d’un nouveau cadre de coopération. Si cette initiative est conduite avec discernement et inclusivité, elle pourrait redéfinir les relations entre les pays de la région et renforcer les capacités de réponse face à des défis communs. Les enjeux sont multiples et complexes, mais il apparaît essentiel de poursuivre ce dialogue en le nourrissant de la sagesse politique nécessaire pour naviguer dans un paysage géopolitique aussi instable.

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