Le gouvernorat du Nord-Kivu engage un dialogue participatif sur l’amélioration des infrastructures routières à Beni.

La question de l
**État des Routes au Nord-Kivu : Vers une Gestion Participative et Durable ?**

Le gouvernorat du Nord-Kivu a récemment tenu une réunion essentielle à Beni, présidée par le général Evariste Kakule Somo. En réunissant divers acteurs – des concessionnaires aux acteurs humanitaires, en passant par les services de sécurité et les structures citoyennes – cette rencontre représente un jalon dans la démarche d’évaluation et d’amélioration des infrastructures routières de la région. Ce défi d’importance capitale interpelle sur l’état des routes, des axes essentiels pour le développement économique et social du Nord-Kivu, qui dépend en grande partie de la circulation fluide des marchandises et des personnes.

**Une Auto-Évaluation Douloureuse mais Nécessaire**

Lors de ses interventions, le général Kakule a mis en exergue la nécessité d’une auto-évaluation rigoureuse. Cette invitation à l’introspection fait écho à une problématique plus vaste : l’état des infrastructures en République Démocratique du Congo (RDC) est souvent considéré comme un symptôme de défaillances systémiques plus profondes, qui englobent la gestion des ressources, la gouvernance ainsi que l’engagement des différents acteurs concernés.

Kakule a souligné l’importance de ne pas se contenter d’une approche superficielle. Cette perspective invite à s’interroger sur le rôle que chacun des intervenants doit jouer dans l’entretien et l’évolution des infrastructures. L’exploitation des routes n’est pas uniquement une question de travaux physiques mais également de responsabilité partagée, de collaboration et d’adhésion aux contrats établis entre les attributaires et l’État.

**Vers une Réorientation des Ressources**

Une des recommandations émergentes de cette rencontre était la réorientation des recettes tirées de certaines routes, en particulier celles gérées par la société indienne Dott Services. Ce point souligne un aspect crucial de la gestion des infrastructures : l’utilisation efficace des ressources financières. Cette réorientation pourrait permettre de financer des travaux d’entretien plus réguliers et plus adaptés aux besoins réels des usagers.

Cependant, la réallocation des recettes doit être abordée avec prudence. Elle soulève des questions sur la transparence et la gestion des fonds publics. Cela amène également à réfléchir sur la création d’un cadre de gestion inclusive, où les usagers des routes pourraient être invités à donner leur avis sur les priorités d’investissement et les types d’interventions nécessaires.

**Le Rôle d’une Approche Participative**

L’appel à une démarche participative dans la gestion des infrastructures n’est pas seulement un effet de mode. Il représente une reconnaissance de la diversité des savoirs et des expériences des différents acteurs impliqués dans ce processus. Les témoignages tels que celui de Paulin Makasi, représentant de l’entreprise BEC Sarl, montrent que des discussions ouvertes peuvent conduire à une meilleure compréhension des défis auxquels chacun fait face. Cela soulève la question suivante : comment intégrer les contributions des usagers et des acteurs locaux dans le processus décisionnel au-delà de simples réunions d’évaluation ?

**Conclusions et Perspectives d’Amélioration**

Le constat amer de l’état des routes au Nord-Kivu, souvent parcourues par des usagers désabusés, rappelle l’urgence d’une action concertée. La rencontre organisée par le général Kakule est un premier pas vers une réflexion collective sur la gestion des infrastructures et met en lumière les défis persistants. L’expression du besoin d’auto-évaluation doit aussi inciter à envisager des solutions innovantes et durables.

Par conséquent, une question demeure : comment mettre en place un mécanisme efficace qui permettrait de combiner l’expertise technique des concessionnaires aux aspirations des communautés locales pour une meilleure gestion des infrastructures ? À travers un dialogue continu et une approche participative, il serait possible de poser les fondements d’une stratégie qui traite non seulement des symptômes mais également des causes profondes des dysfonctionnements observés dans la gestion des routes. Ce chemin vers une amélioration des infrastructures est essentiel pour bâtir un cadre de vie favorable à tous les citoyens du Nord-Kivu, indispensable à l’essor économique et à la cohésion sociale dans la région.

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