Une action humanitaire à Katanda soutient les femmes victimes des conflits intercommunautaires dans le Kasaï Oriental.

### Un Geste de Solidarité : L’Action Humanitaire de l’Université Officielle de Mbuji-Mayi au Profit des Femmes de Katanda

Le 18 mai 2025, un événement marquant a eu lieu à Katanda, dans le Kasaï Oriental, en République Démocratique du Congo (RDC). Une initiative lancée par l’Université Officielle de Mbuji-Mayi (UOM) en collaboration avec la Caritas a permis de soulager en partie les souffrances des femmes victimes des conflits communautaires. Cette action, bien que significative, nous invite à réfléchir sur les dynamiques sous-jacentes qui nourrissent ces situations de crise humanitaire.

#### Contexte des Conflits à Katanda

Les conflits communautaires, souvent liés aux questions foncières, ont profondément marqué la région du Kasaï Oriental. Ces tensions ont des racines historiques complexes, mêlant rivalités tribales, enjeux économiques, et conséquences de l’exploitation des ressources naturelles. Les conséquences de ces conflits ne touchent pas uniquement les territoires concernés, mais provoquent également des déplacements de populations, des pertes humaines et exacerbent la vulnérabilité des plus faibles, dont les femmes, qui se trouvent souvent en première ligne face à ces violences.

#### L’Initiative et Son Impact

Pour répondre à cette situation alarmante, le professeur Cibaka Cikongo, à la tête du comité de gestion de l’UOM, a lancé en mars 2025 une collecte de fonds. La somme de 11 355 dollars américains a été mobilisée pour l’achat de biens de première nécessité, telle que de la nourriture et des articles destinés à faciliter le quotidien des femmes touchées par ces crises. La remise de ces dons en mai dernier a non seulement apporté un soutien matériel, mais a aussi revêtu une importance symbolique forte, comme l’a souligné l’Abbé Jean-Pierre Mudiayi : il s’agit d’un acte de compassion et de solidarité, traduisant un engagement envers les plus vulnérables.

Les femmes bénéficiaires, souvent oubliées des politiques de réhabilitation et de soutien, ont exprimé leur reconnaissance envers cette initiative. Pour ces femmes, ce geste cristallise l’espoir d’un changement, même si l’aide humanitaire ne peut suffire à elle seule face à l’ampleur des défis à relever dans la région.

#### Vers une Réflexion Approfondie

Tout en saluant cette action humanitaire, il est opportun de questionner l’efficacité de telles initiatives sur le long terme. Bien que des gestes de solidarité soient cruciaux, ils ne peuvent remplacer des solutions structurelles. Comment les acteurs institutionnels et communautaires peuvent-ils travailler conjointement pour instaurer une paix durable et un véritable développement dans cette région ? Quelles mesures peuvent être mises en place pour s’attaquer aux causes profondes des conflits ?

Il est également essentiel de considérer comment cette dynamique d’aide humanitaire peut évoluer pour impliquer davantage les femmes dans des projets de réhabilitation basés sur leurs besoins spécifiques. La valorisation et le renforcement du rôle des femmes en tant qu’actrices du changement constituent des pistes potentielles pour un avenir moins conflictuel.

#### Le Rôle des Institutions Éducatives

Le geste de l’UOM témoigne de son rôle croissant en tant qu’acteur social dans le Grand Kasaï. Toutefois, il soulève la question de la responsabilité des institutions académiques face aux défis sociaux qui les entourent. Comment peuvent-elles, au-delà de leur mission pédagogique, jouer un rôle mobilisateur pour adresser des enjeux aussi critiques que la violence à l’égard des femmes et la paix communautaire ?

Collaborations et formations au sein de ces institutions pourraient en faire des catalyseurs de changement, non seulement en fournissant de l’assistance, mais aussi en promouvant l’éducation et la sensibilisation autour de la résolution des conflits et des droits des femmes.

#### Conclusion

Le geste de solidarité manifesté par l’Université Officielle de Mbuji-Mayi est un rappel de l’importance de l’action communautaire face aux crises humanitaires. Tout en étant une réponse immédiate aux besoins des plus vulnérables, il est essentiel de maintenir une perspective à long terme, cherchant non seulement à soulager la souffrance actuelle, mais aussi à bâtir une société plus résiliente et pacifique. La voie vers une résolution durable des conflits passe par l’implication des femmes, la coopération entre les acteurs de la société civile et des initiatives qui s’attaquent aux véritables racines de ces tensions. Les enjeux restent nombreux, mais chaque geste de solidarité peut être une pierre angulaire vers une reconstruction nécessaire.

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