Un ouvrage souligne les violations des droits humains à Goma et Bukavu et appelle à un dialogue pour la paix en RDC.

La République Démocratique du Congo (RDC) est marquée par une histoire complexe d’instabilité et de conflits armés, souvent influencée par des dynamiques géopolitiques intérieures et extérieures. Dans ce contexte, un ouvrage récent du Professeur Ntumba Luaba, coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l
### Les crimes graves et massifs à Goma et Bukavu : Un appel à la mémoire et à la paix

Le contexte dans lequel se déroulent les événements en République Démocratique du Congo (RDC) est marqué par une longue histoire de conflits armés, souvent exacerbés par des enjeux géopolitiques complexes. La récente présentation d’un ouvrage par le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, le Professeur Ntumba Luaba, concentre l’attention sur les tragédies humaines qui ont touché les villes de Goma et Bukavu, ainsi que d’autres localités des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ce document, qui recense les crimes commis par le Mouvement du 23 mars (M23) soutenu par les Forces de Défense rwandaises (RDF), s’inscrit dans un devoir de mémoire tout en soulevant des questions cruciales de paix et de réconciliation.

### Une tragédie humaine

Dans son intervention, le Professeur Luaba a évoqué des pertes humaines colossales, chiffrées à 12 millions de morts depuis le début des conflits au Congo, en grande partie attribués à des violences systématiques et à des actes d’agression. Les données présentées dans l’ouvrage révèlent une réalité tragique : massacres, violences sexuelles, déplacements forcés de populations et enrôlement d’enfants-soldats ne sont là que quelques exemples des horreurs vécues par les populations civiles. Ce bilan tragique soulève des interrogations sur les interactions entre la violence armée et les défis sociaux et économiques dans des régions déjà fragilisées.

### Mémoire et justice

La mémoire joue un rôle fondamental dans le processus de guérison. Le professeur Luaba soulève un point crucial : un peuple qui ne se souvient pas de son passé est condamné à le répéter. Ce propos rappelle l’importance de documenter les crimes afin de travailler vers une vérité partagée. L’ouvrage du Mécanisme national de suivi semble être une réponse à ce besoin de documentation et, par extension, un appel à la justice. Mais comment cette quête de vérité peut-elle se traduire en actions concrètes pour le rétablissement de la paix ? Il est impératif de réfléchir aux mécanismes qui permettront aux voix des victimes d’être entendues et aux responsables de répondre de leurs actes.

### Appel à la paix

Le plaidoyer du Professeur Luaba pour que les pays de la région poursuivent le processus de paix est également fondamental. Il met en lumière la nécessité d’abandonner les cycles de la violence et de la vengeance. La résolution adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies en février 2025 constitue un cadre dans lequel le Rwanda et ses voisins sont appelés à respecter les règles d’engagement et à adresser les conflits à travers le dialogue plutôt que par les armes.

Il est pertinent de se demander quelles mesures concrètes peuvent être mises en place pour encourager le dialogue interculturel et interethnique dans la région. Comment les États concernés peuvent-ils contribuer à construire un avenir où les griefs passés ne soient pas un prétexte pour maintenir les tensions ? Les acteurs locaux, nationaux et internationaux doivent s’engager dans une réflexion collective sur la sécurité.

### Vers un avenir commun

Il est important, dans ce débat, d’inclure des voix variées et de considérer les multiples dimensions de la paix. La RDC possède une richesse naturelle et humaine inestimable qui pourrait, dans un futur proche, servir de socle à un développement durable. Pour ce faire, il est impératif que la communauté internationale et les nations voisines sachent composer avec les intérêts divergents de manière constructive, afin d’éviter de nouveau les atrocités.

L’ouvrage présenté par le Mécanisme national de suivi, tout en ancrant la discussion dans un passé douloureux, ouvre la voie à une réflexion sur les voies de réconciliation. En agissant avec discernement et en mettant l’accent sur l’humanité partagée, il est possible de bâtir des ponts vers un avenir pacifié, où la mémoire des crimes commis ne serait pas seulement une source de division, mais également une base solide pour la construction d’une paix durable.

Ainsi, la question essentielle demeure : comment allier mémoire, vérité, justice et réconciliation dans un cadre non seulement national, mais aussi régional ? Ce défi invite à une réévaluation des relations, nourrie par un respect mutuel et une volonté commune de bâtir un meilleur avenir pour les générations futures.

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