### Plaidoyer pour un abattoir à Kikwit : un enjeu de santé publique et de développement local
Le 19 mai 2025, à Kikwit, une ville du sud-ouest de la République démocratique du Congo, un appel a résonné dans les allées du grand marché : celui des vendeurs de viandes, parmi lesquels Mme Blandine Mushila, qui a plaidé pour la construction d’un abattoir. Cette initiative, loin d’être anecdotique, soulève des questions fondamentales sur les conditions de travail, la santé publique et le développement économique local.
#### Un besoin de conditions de travail dignes
Dans son intervention, Mme Mushila a mis en lumière une réalité préoccupante : l’absence d’abattoir dans le marché de Kikwit oblige les bouchers à parcourir une distance conséquente pour se fournir en viandes, ce qui entraîne non seulement un manque d’efficacité dans leur travail, mais aussi des défis majeurs sur le plan hygiénique. Dépiécer des animaux sur place, une pratique courante dans ce contexte, peut engendrer des conséquences sanitaires telles que la propagation d’agents pathogènes. Cette situation ne fait pas que compromettre la santé des consommateurs ; elle met aussi en péril la réputation des vendeurs et, par extension, l’économie locale.
#### Les implications sur la santé publique
La question de l’hygiène est d’une importance critique dans la vente de viandes. Dans un pays où les infrastructures de santé peuvent être limitées, l’absence de normes sanitaires adéquates dans la manipulation des aliments peut conduire à des épidémies de maladies d’origine alimentaire. Les acteurs du marché, en l’absence d’un cadre formel, se trouvent dans une position vulnérable. Un abattoir moderne et bien réglementé pourrait non seulement assurer des conditions de travail plus hygiéniques, mais également améliorer la qualité des produits offerts, favorisant ainsi un climat de confiance entre les consommateurs et les vendeurs.
#### Un projet aux multiples retombées
La construction d’un abattoir ne se limite pas à un simple aménagement physique. Elle pourrait également engendrer des retombées économiques significatives. Un abattoir, en tant qu’infrastructure locale, pourrait créer des emplois non seulement pour les bouchers et vendeurs, mais également pour les équipes de nettoyage, de transport et de maintenance. En intégrant des pratiques durables et respectueuses de l’environnement, ce projet pourrait également promouvoir une approche de développement local favorable aux petits producteurs et aux artisans de la viande.
#### Les obstacles à surmonter
Cependant, pour voir ce rêve se concrétiser, plusieurs défis devront être relevés. La mobilisation des ressources financières pour sa construction est primordiale. Le gouvernement local et national, de même que les partenaires internationaux, pourraient jouer un rôle clé en soutenant ce type d’initiatives qui répondent à des besoins fondamentaux. De plus, la sensibilisation des communautés et l’implication des parties prenantes dans le processus décisionnel seront essentielles pour garantir l’adhésion à ce projet.
#### Conclusion
Le plaidoyer des vendeurs de viandes de Kikwit pour un abattoir n’est pas seulement une demande logistique; c’est un appel à l’action collective pour améliorer les conditions de vie et de travail d’une communauté. En prenant en compte la santé publique, l’économie locale et les normes d’hygiène, la construction d’un abattoir pourrait symboliser un pas en avant vers un développement durable et inclusif.
La question se pose alors : comment pouvons-nous, en tant que société, répondre à des besoins localisés tout en plaçant l’humain et la santé au centre de nos préoccupations ? Les enjeux sont nombreux, mais la volonté de changement des acteurs locaux est un héritage prometteur pour l’avenir de Kikwit.