Le rapport du CREFDL souligne l’inefficacité du PNUD et de la CFEF dans la mise en œuvre du Programme de Développement Local dans les provinces du Kasaï et du Kongo-Central.

**Analyse du rapport du CREFDL sur le Programme de Développement Local des 145 Territoires : Entre espoirs déçus et attentes pressantes**

La publication du rapport du Centre de recherche en Finances publiques et développement local (CREFDL) le 16 mai 2025 soulève des questions cruciales sur la mise en œuvre du Programme de Développement Local (PDL) des 145 Territoires, en particulier dans les provinces du Kongo-Central, Kwango, Kwilu et Kasaï. La superficie et la diversité de ces régions témoignent de la complexité des défis auxquels elles font face, tant au niveau des infrastructures que des services de base. Toutefois, les constats du CREFDL vis-à-vis des agences exécutantes, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Cellule d’Exécution des Financements en faveur des Etats Fragiles (CFEF), soulèvent des inquiétudes quant à l’efficacité des efforts déployés.

### Un tableau préoccupant

Le rapport du CREFDL évalue à 0% le taux de livraison des ouvrages du PNUD dans la province du Kasaï, alors même que le gouvernement a injecté des fonds substantiels, à hauteur de 70 millions USD, pour soutenir ces projets. Sur les 69 ouvrages prévus, seuls 35 ont été lancés, et un seul serait sur le point d’être livré. Ce manque de progression est d’autant plus problématique que le PDL a officiellement débuté il y a deux ans. À première vue, ce constat engendre des interrogations légitimes sur la capacité du PNUD à répondre aux attentes de développement dans une province dont les besoins sont immenses.

À cela s’ajoute la situation de la CFEF, dont le taux d’exécution est évalué à environ 65%. Malgré ce résultat, le CREFDL souligne le retard accumulé par rapport aux échéances de livraison, un élément qui pourrait avoir des répercussions sur la conformité avec la législation nationale en matière de marchés publics. Ces retards, qui atteignent près de deux ans, alimentent une critique plus large sur la gestion des projets et la responsabilité des agences publiques.

### Contexte et enjeux

La situation observée dans le Kasaï ne peut pas être dissociée du contexte socio-économique plus large de la région, qui fait face à des défis historiques. Le manque d’infrastructures adéquates et de services de base, conjugué à des crises passées, rend le développement de ce territoire encore plus crucial. Dans ce cadre, comment maximiser l’impact des fonds investis dans le but d’améliorer la vie des citoyens ?

Les recommandations du CREFDL, qui appellent à la suspension de l’exécution du volet 1 du PDL-145T et à la récupération des fonds non utilisés, représentent un défi pour le gouvernement. Cette proposition soulève des questions sur la faisabilité d’un retour en arrière dans un programme déjà en place, ainsi que sur les implications pour les populations locales qui pourraient se retrouver sans le soutien de ces projets ambitieux.

### Vers une réflexion constructive

Face à ces dérives apparentes, il est important d’adopter une posture qui cherche à explorer les causes sous-jacentes et les solutions potentielles. Pourquoi ces retards se sont-ils accumulés ? Manque de coordination entre les différents acteurs ? Inadéquation des ressources humaines ou techniques mobilisées ? Une évaluation honnête et rigoureuse de ces questions pourrait offrir des pistes d’amélioration. Une telle démarche requiert une volonté de dialogue ouverte entre les acteurs institutionnels, les bénéficiaires et les partenaires internationaux.

Il existe également un besoin pressant de renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics et de veiller à une application stricte des réglementations en matière de passation des marchés. Une meilleure communication entre le gouvernement, le PNUD, la CFEF et les autorités locales pourrait aussi contribuer à créer un climat de confiance. De plus, la participation active des communautés dans la planification et l’exécution des projets pourrait favoriser une meilleure appropriation des enjeux locaux.

### Conclusion

Le rapport du CREFDL sur le PDL-145T a le mérite de mettre en lumière des réalités difficiles à ignorer. Bien qu’il soulève des critiques fondées sur la performance des agences exécutantes, il ouvre également la voie à une réflexion sur l’amélioration des mécanismes de développement local. En définitive, la clé réside peut-être dans une approche collaborative et soucieuse des besoins des populations, afin de transformer les défis rencontrés en opportunités de renouveau et de développement durable pour ces territoires. La route est semée d’embûches, mais avec un engagement véritable, des solutions peuvent émerger.

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