### Transformations et Défis de la Sous-Traitance dans le Secteur Minier en République Démocratique du Congo
Le 16 mai 2025, lors de la sixième édition du Katanga Business Meeting (KBM) à Lubumbashi, un panel a été consacré à un sujet fondamental pour le développement économique et social de la République Démocratique du Congo (RDC) : « Industrialisation locale : Transformer les matières premières et développer une sous-traitance compétitive ». Ce dialogue a rassemblé des acteurs clés du secteur minier, dont des représentants de grandes entreprises comme GLENCORE et KAMOA COOPER, mais c’est surtout l’intervention de Kassongo Bin Nassor, président de la Chambre des Mines de la FEC (Fédération des Entreprises du Congo), qui a retenu l’attention.
#### Réévaluation de la Sous-Traitance
Kassongo Bin Nassor a plaidé pour une redéfinition significative du concept de sous-traitance en RDC. Historiquement, la sous-traitance a été perçue comme un simple mécanisme d’optimisation des coûts pour les entreprises, mais cette approche semble désormais insuffisante face aux exigences contemporaines en matière de durabilité, d’équité et de responsabilité sociale. Dans ses propos, il évoque la nécessité d’enjoliver cette notion pour qu’elle devienne un levier pour le développement durable et inclusif.
Cette idée soulève des questions cruciales : peut-on réellement passer d’une vision utilitariste de la sous-traitance à une approche qui valorise les partenariats stratégiques ? Quelles structures et processus seraient nécessaires pour rendre cela possible ?
#### Les Défis du Secteur Minier
Un des points saillants de l’intervention de Bin Nassor a été la mention des « tracasseries » auxquelles les entreprises minières doivent faire face, en particulier les normes imposées par le gouvernement et les organismes de réglementation. Ces exigences, bien que souvent justifiées par des considérations de sécurité et de conformité, sont souvent perçues comme des obstacles à la croissance et à l’innovation.
Il est également pertinent de se demander si ces recommandations ne doivent pas être repensées pour mieux accompagner le développement d’un secteur minier durable. Comment les entreprises et les réglementations peuvent-elles travailler ensemble pour favoriser un environnement propice à une véritable industrialisation locale ?
#### Vers une Nouvelle Vision Partenariale
Bin Nassor propose une vision où la sous-traitance doit passer d’une relation de simple exécutant à celle de partenaires partageant des valeurs communes. Cette approche pourrait en effet favoriser une co-création de solutions directement bénéfiques pour toutes les parties prenantes, y compris les communautés locales. Une telle transformation pourrait potentiellement engendrer un effet multiplicateur sur le tissu économique local, créé par des emplois et des formations adaptées aux besoins du secteur.
#### L’Importance du Développement des Compétences
Il souligne également la nécessité d’investir dans la formation et le développement des compétences au sein des communautés locales. Cette approche optimise non seulement la compétitivité industrielle, mais encourage également un tissu économique plus dynamique, capable de participer activement à la chaîne de valeur.
Les entreprises minières, en tant qu’acteurs majeurs, ont un rôle à jouer. Comment peuvent-elles s’engager de manière concrète dans ce processus ? Quelles initiatives existent déjà ou pourraient émerger pour rendre ce partenariat win-win viable ?
#### Conclusion
L’intervention de Kassongo Bin Nassor lors de ce panel sur l’industrialisation et la sous-traitance dans le secteur minier en RDC ouvre un vaste champ de réflexion. Sa proposition d’une redéfinition de la sous-traitance est non seulement pertinente mais nécessite une volonté collective de transformation, tant du côté des entreprises que des autorités.
Alors que la RDC continue de naviguer dans les défis liés à son développement économique et à ses ressources naturelles, il est crucial d’établir un dialogue constructif autour de ces enjeux. L’avenir de la sous-traitance en RDC pourrait bien ne pas résider dans la simple optimisation des coûts, mais dans une collaboration sincère qui place le développement durable et inclusif au cœur des préoccupations.
Ainsi, la question demeure : comment passer à l’action pour concrétiser cette vision collective d’un secteur minier qui bénéficie à tous et qui pourrait devenir un modèle de développement pour d’autres industries en RDC ?