Signature d’un protocole d’accord entre l’École nationale d’administration et la Caisse nationale de péréquation pour former 400 agents en République Démocratique du Congo.

Le partenariat récemment établi entre l
**Vers un renforcement des compétences : l’accord entre l’ENA et la Caisse nationale de péréquation**

Le 15 mai dernier, la signature d’un protocole d’accord entre l’École nationale d’administration (ENA) et la Caisse nationale de péréquation à Kinshasa a suscité un certain optimisme dans les milieux administratifs. Ce partenariat, qui vise à former pas moins de 400 agents et cadres de la Caisse nationale, ouvre la voie à une réflexion plus large sur le développement des compétences au sein du secteur public en République Démocratique du Congo (RDC).

### Un partenariat ambitieux

Le Directeur général de l’ENA, Tombola Muke, a souligné que cette collaboration s’inscrit dans une mission sociale plus vaste, celle de renforcer les capacités des agents publics. L’objectif affiché est de transformer les services publics en modèles de progrès, ce qui soulève des questions essentielles sur l’efficacité et la qualité de l’administration publique en RDC. Les formations qui débuteront dans quelques semaines s’articulent autour de plusieurs modules de gestion, permettant ainsi une approche adaptée aux besoins spécifiques de la Caisse nationale.

Cette initiative est, selon M. Mulongo, Directeur général de la Caisse, une étape capitale pour restaurer la confiance du Gouvernement et obtenir les financements nécessaires pour mettre en œuvre une politique de développement à la base. L’ambition de ce partenariat doit être mise en perspective avec les enjeux économiques et sociaux auxquels fait face le pays. En effet, l’article 181 de la Constitution stipule que la Caisse nationale a pour mission de financer des projets publics, et son succès pourrait concourir à une meilleure répartition des ressources entre provinces, souvent inégales en termes de développement.

### La nécessité d’une approche systémique

Cependant, il convient d’aborder ce partenariat avec une certaine prudence. Bien que le rapprochement entre l’ENA et la Caisse nationale de péréquation soit louable, il soulève des interrogations sur la pérennité et l’impact réel de telles formations. Il est essentiel de se demander si les contenus des modules de gestion proposés répondent effectivement aux enjeux spécifiques de la Caisse nationale et, par extension, aux problématiques locales.

Les défis auxquels fait face l’administration publique en RDC sont multiples. Ils vont des questions de gouvernance à la gestion des ressources humaines, en passant par la transparence dans l’affectation des fonds publics. Dans ce contexte, la formation des agents n’est qu’un aspect d’un processus de réforme plus large qui doit impérativement intégrer des éléments tels que la réglementation, le suivi des progrès et une culture de la responsabilité.

De plus, le succès de ce partenariat dépendra également des moyens qui seront effectivement alloués par le Gouvernement pour soutenir la mise en œuvre des politiques de développement. La question des financements reste un enjeu crucial, car sans une injection suffisante de ressources, même les meilleures formations peuvent être vouées à l’échec.

### Progrès à envisager

Une formation renforcée au sein de la Caisse nationale pourrait ouvrir la voie à une meilleure gestion des projets financés, favorisant ainsi un développement local plus équilibré et efficace. Cependant, cela ne pourra se faire sans un cadre de confiance mutuelle entre les différents acteurs du secteur public, une confiance qui doit également provenir de la société civile. La mobilisation des citoyens autour de ces projets peut dans une certaine mesure garantir une forme de contrôle populaire et une meilleure appropriation des initiatives locales.

En conclusion, le protocole d’accord entre l’ENA et la Caisse nationale de péréquation représente une avancée significative dans la tentative de transformation des services publics en RDC. Néanmoins, pour que cette initiative porte ses fruits, il est impératif d’adopter une approche intégrée qui aille au-delà de la simple formation, et qui s’attaque aux racines des problématiques rencontrées par l’administration publique. Le succès reposera sur une synergie entre le partage d’expériences, l’allocation de ressources adéquates et la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes. Le chemin est encore long, mais la volonté affichée par ces institutions est un pas dans la bonne direction.

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