**Réception d’un don significatif à l’hôpital militaire de garnison de Mambango : une lueur d’espoir pour Béni**
Le 14 mai 2025, une délégation gouvernementale a remis 20 tonnes de médicaments à l’Hôpital militaire de garnison de Mambango à Béni, au Nord-Kivu. Cet évènement, bien qu’important, s’inscrit dans un contexte où les défis sanitaires et humanitaires sont nombreux et pressants. La réception de ces médicaments est saluée par le personnel médical et les bénéficiaires, mais elle soulève également des interrogations sur la durabilité de l’approvisionnement en soins de santé dans cette région en proie à des crises successives.
Le Dr Léonard Kabelengenze, médecin directeur de l’hôpital, a exprimé sa gratitude envers le gouvernement, soulignant combien cette aide représente un « ouf de soulagement » face aux urgences sanitaires qui affectent non seulement les militaires blessés au front, mais aussi leurs familles. Cette déclaration met en lumière une réalité souvent méconnue : la charge que représentent les soins de santé pour les militaires et leurs dépendants, qui sont souvent exposés à des conditions extrêmement difficiles.
Il convient de rappeler que le Nord-Kivu a été le théâtre de conflits armés prolongés, entraînant un déplacement massif de populations et une dégradation des infrastructures sanitaires. Dans ce contexte, l’appel constant à l’assistance humanitaire est devenu le quotidien des acteurs impliqués dans la réponse aux crises. Mme Estimée Lekopole, chef de division intérimaire des Affaires sociales et actions humanitaires au Nord-Kivu, a déclaré que le ministère cherche à améliorer son aide aux populations, un objectif louable qui mérite d’être examiné de près.
Le don reçu par l’hôpital est également en lien avec une autre action humanitaire récente : la distribution de tôles et de pagnes aux déplacés de la région de Beni, notamment aux populations Pygmées. Cette initiative est essentielle, car elle répond à un besoin immédiat de relogement et de dignité pour des responsables humains souvent marginalisés. Cependant, il est crucial de réfléchir à la pérennité de ces efforts. Les dons ponctuels, même s’ils apportent une aide bienvenue, ne sauraient remplacer des politiques durables et une infrastructure de santé robuste.
La question de l’accès aux soins médicaux dans les zones de conflit est un défi majeur. Bien que cette distribution de médicaments soit un pas dans la bonne direction, elle soulève la nécessité d’un engagement à long terme pour sécuriser des ressources médicales régulières. Les populations, en particulier celles les plus vulnérables, doivent pouvoir compter sur une continuité des soins, indépendamment des fluctuations de l’aide humanitaire.
Il est essentiel, dans ce contexte, de considérer la manière dont la communauté internationale et le gouvernement congolais peuvent collaborer pour établir un cadre qui favorise l’autosuffisance dans le domaine de la santé. Cela pourrait passer par des programmes de renforcement des capacités, des partenariats avec des organisations non gouvernementales et une implication active des communautés locales.
La situation à Béni et dans le Nord-Kivu souligne l’importance d’un engagement plus profond envers une approche systémique des défis sanitaires. L’armée, bien qu’elle joue un rôle crucial durant les crises, pourrait bénéficier de la synergie avec des acteurs civils pour adresser les problèmes de santé dans un cadre de confiance et de coopération.
En conclusion, la remise de 20 tonnes de médicaments à l’hôpital militaire de garnison de Mambango est un acte positif et symbolique, mais il doit être le catalyseur de réflexions et d’actions plus vastes sur la manière dont on peut garantir un accès juste et équitable aux soins de santé pour tous, même dans les zones les plus touchées par des conflits. Ce n’est qu’en mettant en lumière et en abordant ces enjeux de manière holistique que l’on pourra espérer améliorer la qualité de vie des populations du Nord-Kivu et construire un avenir plus prometteur.