Le FMI appelle la RDC à adopter des réformes structurelles pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales.

**La Mission du FMI en République Démocratique du Congo : Vers une Réforme Nécessaire mais Périlleuse**

La République Démocratique du Congo (RDC) se trouve à un carrefour critique de son histoire économique et politique. À l’issue d’une récente mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Calixte Ahokpossi, il est clairement apparu que la nécessité de réformer les mécanismes économiques en place est plus pressante que jamais. Alors que le pays est confronté à des défis significatifs, exacerbés par des conflits persistants et des réalités socio-économiques complexes, ces discussions revêtent une importance considérable.

### Un Constat Alarmant

Lors de cette mission, menée du 30 avril au 13 mai 2025, le FMI a exposé un constat sans appel : des mesures crédibles doivent être adoptées pour renforcer la mobilisation des recettes budgétaires tout en rationalisant les dépenses non prioritaires. Ce besoin urgent découle de l’urgence de la situation économique, accentuée par une intensification des conflits internes, qui impactent la stabilité économique du pays.

Les implications de ce diagnostic vont bien au-delà des simples chiffres budgétaires. Ils touchent la vie quotidienne des Congolais, où une gestion transparente et efficace des finances publiques peut déterminer l’accès aux services essentiels pour la population. La question qui se pose alors est : quelles sont les solutions pratiques qui peuvent être mises en œuvre pour répondre à ces défis sans acculer davantage les citoyens déjà en proie à des difficultés ?

### Des Progrès Encouragements, mais des Efforts Insuffisants

M. Ahokpossi a fait état des progrès réalisés dans le cadre des réformes structurelles engagées. L’amélioration de la gestion des finances publiques (GFP) a commencé à montrer des signes positifs, notamment à travers le renforcement du cadre juridique et la mise en place d’un compte unique du Trésor. Cependant, sa mise en œuvre demeure une tâche complexe qui nécessite une vigilance et une rigueur accrues.

L’implémentation de ces réformes ne doit pas uniquement être considérée sous l’angle des obligations imposées par des institutions internationales, mais comme une opportunité réelle de transformation. Les efforts pour moderniser la GFP et accroître l’efficacité des dépenses publiques sont essentiels, mais ils doivent s’accompagner d’un engagement véritable des autorités congolaises. Comment garantir que ces réformes ne restent pas à l’état de promesses et qu’elles produisent réellement des effets palpables sur le terrain ?

### Mobilisation des Ressources et Lutte Contre la Corruption

Le FMI a également souligné la nécessité d’intensifier les efforts de mobilisation des recettes intérieures. Cela passe notamment par l’implémentation d’un système de facturation normalisée de la TVA et par la rationalisation des exonérations fiscales. Dans un pays où l’économie informelle représente une part significative des transactions, comment réussir à capturer une part équitable des revenus ?

L’éradication de l’évasion fiscale et de la fraude douanière sont des priorités impérieuses. Il est notoire que la corruption et une gouvernance opaque alimentent le cycle de pauvreté et d’inégalité. Les mesures de transparence et de bonne gouvernance doivent être intégrées de manière proactive avec la stratégie de mobilisation des ressources. Cela requiert un engagement non seulement des autorités politiques, mais également une sensibilisation accrue de la population sur ses droits et devoirs.

### Un Soutien International Ralenti par des Réalités Locales

Le soutien des partenaires au développement, tel que mentionné par le FMI, est crucial pour la reconstruction économique de la RDC. Cependant, cette aide doit être conditionnée par des résultats tangibles dans les domaines de la transparence et de la gestion financière. Comment instaurer un mécanisme de suivi efficace qui assure que ces fonds ne soient pas détournés et atteignent réellement leurs bénéficiaires ?

La RDC, tout en cherchant son chemin vers une économie durable, doit également naviguer au cœur d’un espace international où les attentes sont croissantes face aux engagements liés aux changements climatiques. La promesse d’un rôle renforcé de « pays solution » dans la transition vers une économie à faible émission de carbone pourrait constituer un biotope fertile pour l’innovation économique. Cependant, cela nécessite une vision à long terme et un engagement à résoudre les problèmes immédiats en parallèle.

### Conclusion

Il est évident que la RDC fait face à des défis multidimensionnels qui nécessitent une approche cohérente et intégrée. Alors que les discussions autour des réformes se poursuivent, un consensus s’impose : des mesures concrètes, audacieuses et transparentes doivent être mises en œuvre rapidement. Ces réformes ne doivent pas uniquement répondre aux exigences du FMI, mais également être des réponses adaptées aux besoins et aux réalités du peuple congolais.

La responsabilité revient non seulement aux autorités nationales, mais aussi à la communauté internationale, de veiller à ce que les engagements pris doivent se traduire par des actions concrètes sur le terrain. La route est semée d’embûches, mais elle peut également mener à une transformation significative si toutes les parties prenantes parviennent à travailler ensemble dans un cadre de confiance et de responsabilité partagée.

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