La lutte contre le mariage précoce se renforce au Kwilu, avec un appel à la sensibilisation sur ses conséquences pour les jeunes filles.

Le mariage précoce constitue un enjeu social complexe, particulièrement dans la province du Kwilu en République Démocratique du Congo. Avec près de 40% des filles mariées avant l’âge de 18 ans, ce phénomène soulève des questions cruciales sur les traditions culturelles, les pressions économiques et les inégalités de genre qui perdurent dans cette région. Le renouvellement de cet appel à la sensibilisation, émis par la division provinciale du Genre, Famille et Enfant, met en lumière la nécessité d
**Mariage précoce au Kwilu : un appel à la prise de conscience pour protéger l’avenir des jeunes filles**

Le 13 mai 2025, la division provinciale du Genre, Famille et Enfant (Gefae) du Kwilu a lancé un appel marquant à la population de cette région de la République Démocratique du Congo (RDC) pour lutter contre un phénomène préoccupant : le mariage précoce. Sophie Matari, chargée de la protection de l’enfant au Gefae/Kwilu, a souligné l’urgence de cette problématique, considérée comme un frein à l’épanouissement des jeunes filles et un vecteur de dégradation de la santé des enfants.

### Le contexte local et les enjeux sociétaux

Le mariage précoce, qui se définit comme l’union avant l’âge légal, affecte non seulement les filles, mais a des répercussions profondes sur les familles et les communautés. Selon des données de l’UNICEF de 2023, la RDC serait l’un des pays où le mariage des enfants est le plus répandu, avec près de 40% des filles mariées avant l’âge de 18 ans. Dans la province du Kwilu, où des traditions profondément ancrées et des inégalités de genre persistent, le phénomène semble particulièrement aigu, créant un cercle vicieux de pauvreté et de dépendance.

Les raisons de ce phénomène sont multiples et complexes. En premier lieu, des facteurs économiques jouent un rôle déterminant. Dans un contexte où les ressources matérielles sont limitées, le mariage précoce est souvent perçu comme une solution pour alléger le fardeau financier sur les familles. Les jeunes filles sont parfois considérées comme des « marchandises », dont le mariage peut améliorer la situation économique de la famille. Cette perception doit être interrogée et comprise pour proposer des alternatives viables.

### L’importance de la sensibilisation et de l’éducation

L’appel à la prise de conscience énoncé par Mme Matari met en lumière l’absolue nécessité d’une sensibilisation accrue à ce sujet. La vulgarisation de la loi portant interdiction du mariage précoce constitue un aspect essentiel de cette prise de conscience collective. La population doit non seulement être informée des lois existantes, mais également sensibilisée aux effets néfastes du mariage précoce sur la santé mentale et physique des filles, ainsi que sur leur avenir, souvent compromis par une éducation interrompue.

La voix des notables locaux est cruciale dans ce processus. En tant que figures d’autorité et de sagesse, ils ont le pouvoir d’influencer les mentalités et de favoriser un dialogue constructif autour de cette question. Recréer une culture où l’épanouissement des jeunes filles est valorisé, au lieu de les marier prématurément, nécessite un effort concerté de tous les acteurs de la société.

### La nécessité d’interventions politiques et sociales

Au-delà de la sensibilisation, il est également nécessaire de mettre en place des politiques sociales solides et des programmes éducatifs adaptés. Les initiatives de formation pour les parents et communautés, visant à augmenter la sensibilisation aux droits des enfants, sont essentielles. De plus, développer des alternatives économiques pour les familles pourrait limiter la pression de recourir au mariage précoce comme solution économique.

Des partenariats avec des organisations non gouvernementales et des initiatives locales pourraient également aider à renforcer les capacités de la communauté pour lutter contre ce fléau. Les stories de réussite d’autres régions ayant réussi à réduire le mariage précoce grâce à des programmes éducatifs et de soutien communautaire pourraient servir de modèles inspirants.

### Conclusion

Il est évident que le mariage précoce, au Kwilu comme ailleurs, requiert une attention urgente et une réponse collective. En réunissant les efforts des autorités locales, des organisations communautaires et de la population elle-même, il est possible de jeter les bases d’un avenir où les jeunes filles ne sont plus contraintes à abandonner leurs espoirs et rêves. L’érosion de ces pratiques néfastes ne se fera pas du jour au lendemain, mais chaque pas vers la sensibilisation et l’éducation peut constituer une pierre angulaire sur le chemin d’un changement positif, bénéfique non seulement pour les individus, mais pour l’ensemble de la société.

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