Médecins Sans Frontières met fin à son intervention contre le Mpox à Budjala après une réduction significative des cas, mais des défis persistent dans la santé publique locale.

L’intervention de Médecins Sans Frontières (MSF) dans la lutte contre le Mpox à Budjala, en République Démocratique du Congo, soulève des questions essentielles sur la dynamique de la santé publique locale et l’impact des efforts humanitaires. Alors que MSF a récemment annoncé la fin de ses activités dans cette région, marquée par une baisse significative des cas, il est pertinent de se pencher sur les réussites de cette intervention, qui a permis de réduire drastiquement le taux de létalité de la maladie, mais aussi sur les défis qui demeurent. Les enjeux liés à la durabilité des soins, la préparation des infrastructures locales et le soutien aux patients ayant des séquelles constituent des aspects cruciaux à considérer. Cette situation met en lumière la nécessité d
### Tirer les leçons de l’intervention de Médecins Sans Frontières contre le Mpox à Budjala : Un retour sur les réussites et les défis

Le 13 mai 2025, Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la fin de ses interventions dans la prise en charge du Mpox (anciennement connu sous le nom de monkeypox) dans la zone de santé de Budjala, au Sud-Ubangi, en République Démocratique du Congo (RDC). Ce choix, bien que douloureux pour de nombreux acteurs de la santé publique, s’inscrit dans un contexte où les cas de cette maladie infectieuse ont considérablement diminué. En effet, seules 178 infections avaient été confirmées au 6 avril dernier, sans aucun décès rapporté. Toutefois, cette décision soulève des questions importantes sur la pérennité des efforts déployés et sur l’état futur de la santé publique dans cette région.

#### Un retour positif sur l’intervention

L’intervention de MSF a débuté en juin 2024, alors que la zone de santé de Budjala connaissait une flambée d’épidémie. Les résultats obtenus par l’organisation humanitaire ont été significatifs : le suivi à domicile de 1 373 cas, la prise en charge de plus de 3 054 patients, et la mise en place de consultations en santé mentale soulignent les multiples facettes de cette réponse sanitaire. Le Dr Coulibaly Ouonna, Coordinateur d’urgence de MSF à Budjala, a noté que le taux de létalité a chuté de 4,9 % à 0,09 %, un indicateur marquant d’une amélioration des systèmes de soins.

Le partenariat avec le ministère de la Santé et l’engagement des communautés locales ont joué un rôle central dans cette réussite. Les efforts de sensibilisation et la mobilisation des leaders communautaires ont permis de générer une action coordonnée, essentielle pour contenir et contrôler l’épidémie. Ces éléments rappellent l’importance de l’approche collaborative dans la gestion des crises sanitaires.

#### Des défis persistants

Si la réduction des cas de Mpox est une avancée notable, la conclusion des interventions de MSF laisse apparaître des défis qui demeurent. La montée en compétence des acteurs locaux est un aspect positif, mais est-elle suffisante pour garantir la continuité des soins et une réponse rapide en cas de résurgence de la maladie ? Les infrastructures de santé locales sont-elles réellement prêtes à prendre en charge cette transition sans une assistance extérieure ?

De plus, le Dr Coulibaly a souligné la nécessité d’un soutien à long terme pour les patients ayant subi des complications, notamment oculaires, à la suite du Mpox. Environ une centaine de personnes se retrouvent aujourd’hui avec des handicaps visuels graves, ce qui soulève d’importantes questions sur la réhabilitation et l’intégration des personnes handicapées dans la communauté.

#### La nécessité d’un soutien continu

Les enseignements tirés de l’intervention de MSF soulignent l’importance de maintenir une vigilance accrue. En effet, bien que les statistiques actuelles soient encourageantes, la nature épidémique de maladies infectieuses comme le Mpox est souvent imprévisible. Cela soulève une question fondamentale : comment les autorités locales et les organisations humanitaires peuvent-elles collaborer pour garantir que les systèmes de santé restent résilients et capables de répondre à des crises futures ?

Les efforts de sensibilisation et d’éducation doivent continuer pour informer les communautés des risques futurs et des modes de transmission du Mpox, afin d’éviter une nouvelle flambée. Cela doit inclure la mise en place de programmes de suivi et de traitement adaptés pour les patients ayant des séquelles.

#### En résumé

La décision de MSF de mettre fin à son intervention à Budjala marque une étape importante dans la lutte contre le Mpox dans la région. Elle témoigne d’une réussite collective, mais elle fait également émerger des défis qu’il ne faut pas ignorer. La continuité et la durabilité des efforts doivent être au cœur des préoccupations des acteurs de la santé locale et internationale. Un engagement mutuel pour la réhabilitation des patients handicapés, ainsi qu’un suivi des capacités des infrastructures de santé, seront primordiaux pour un avenir où des crises comparables puissent être gérées avec encore plus d’efficacité.

La situation à Budjala est un rappel poignant que si des progrès peuvent être réalisés, la lutte contre les maladies infectieuses est un combat continu qui nécessite la coopération, la préparation et un soutien indéfectible à tous les niveaux.

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