**La Fédération des Agriculteurs du Congo (FEAGRICO) : Une Voix Organisationnelle dans un Contexte de Défis Sécuritaires**
Le 11 avril 2025, la Fédération des Agriculteurs du Congo (FEAGRICO) a tenu son assemblée générale ordinaire à Butembo, une ville du Nord-Kivu, au cœur des défis que connaît l’agriculture congolaise. Cette rencontre a permis aux membres de se pencher sur des préoccupations de fond, notamment la situation des filières du café, du cacao et de la papaye, qui sont des piliers de l’économie locale.
**Une Reconnaissance Institutionnelle Marquante**
Un des points saillants de cette assemblée a été l’annonce de la reconnaissance officielle de la FEAGRICO, via un arrêté provincial signé par le gouverneur. Cette avancée, saluée par les participants, symbolise un tournant pour l’organisation. Comme l’a souligné Me Gédéon Mwasasi, rapporteur de la fédération, cette caractéristique juridique confère à la FEAGRICO une légitimité qui pourrait lui permettre d’agir plus efficacement au nom des agriculteurs. Ce type de structuration est crucial pour encourager une voix collective face aux nombreux défis à relever dans le secteur agricole.
**L’urgence de la Sécurité dans le Milieu Rural**
Cependant, il est difficile d’aborder la question de l’agriculture en République démocratique du Congo (RDC) sans mentionner l’insécurité qui affecte la vie quotidienne des agriculteurs. Au cours de l’assemblée, les membres ont exprimé leur préoccupation face à la violence persistante dans la région, un problème qui affecte directement leur capacité à travailler leurs terres. Les implications de cette situation sont profondes et comprennent l’abandon des cultures, une augmentation de la pauvreté et une détérioration de la sécurité alimentaire.
La revendication d’un rétablissement de la paix par les agriculteurs n’est pas simplement un cri de désespoir, mais un appel réfléchi à la responsabilité des autorités. Que peuvent faire les administrations locales et nationales pour répondre à cette crise de sécurité qui plombe l’économie et la stabilité sociale du milieu rural ?
**La FEAGRICO comme Outil d’Organisation**
Le rôle de la FEAGRICO pourrait être déterminant dans la réponse à ces questions. En offrant une plateforme pour que les agriculteurs expriment leurs préoccupations et revendiquent leurs droits, elle peut également jouer un rôle de médiateur entre les agriculteurs et les autorités. La création d’une structure de gouvernance interne, comme l’élection d’un secrétaire exécutif et la mise en place d’une commission de contrôle, témoigne de la volonté des membres de s’organiser de manière responsable. Cela pourrait engendrer un dialogue constructif et proactif avec les pouvoirs publics.
Il s’agit d’un défi complexe, car l’élément structurel n’est qu’un aspect de l’équation. La question de la durabilité de cette organisation, ainsi que sa capacité à mobiliser un plus grand nombre d’agriculteurs, devra également être examinée. Comment la FEAGRICO peut-elle s’assurer que chaque agriculteur, surtout ceux des régions les plus reculées, se sente représenté et soutenu ?
**Vers un Avenir Inclusif et Sûr**
À l’avenir, il est essentiel que la FEAGRICO, avec l’appui des autorités et des partenaires, développe des stratégies adaptées pour non seulement améliorer la productivité agricole, mais aussi pour favoriser un environnement plus sûr. Ce n’est qu’en intégrant des solutions de sécurité dans leurs initiatives de développement agricole que les membres de cette fédération pourront espérer un avenir où ils pourront retourner sur leurs terres en toute tranquilité.
La consolidation de la FEAGRICO pourrait ainsi être considérée comme une étape vers l’édification d’une agriculture résiliente, capable de s’adapter aux défis contemporains tout en préservant le tissu social et économique du milieu rural. En fin de compte, le chemin à parcourir est encore long, mais la première étape a été franchie par cette reconnaissance officielle qui pourrait servir de tremplin pour des changements significatifs.
Le plaidoyer des agriculteurs est désormais entre les mains des autorités, et il reste à voir comment cette dynamique se traduira sur le terrain. L’engagement des acteurs, qu’ils soient gouvernants ou agriculteurs, sera essentiel pour dessiner un avenir prometteur pour l’agriculture congolaise.