**Kinshasa face aux défis environnementaux : Le Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération (Sosak) comme boussole d’aménagement urbain**
Le 15 avril 2025, au cours d’une discussion avec un élu provincial de Bumbu, l’importance du plan dénommé « Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération de Kinshasa » (Sosak) a été mise en avant en tant que réponse essentielle aux inondations fréquentes que subit la capitale de la République Démocratique du Congo. Ce plan, élaboré avec le soutien de l’agence japonaise de coopération (Jica), se présente comme un outil ambitieux, destiné à orienter le développement urbain de la ville, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux cruciaux.
### Un plan ambitieux face à des défis structurels
Le Sosak a pour objectif de structurer l’expansion de Kinshasa de manière harmonieuse et durable. En effet, la métropole, avec ses 15 millions d’habitants, est confrontée à des défis considérables, notamment en matière d’urbanisme et d’environnements sensibles aux catastrophes naturelles. Les inondations, souvent causées par des pluies torrentielles, ont un impact dévastateur, entraînant des pertes humaines et matérielles. Ce contexte soulève des questions sur la capacité de la ville à évoluer sans un cadre stratégique robuste.
Roland Kisamba, député provincial, a souligné que l’application du plan Sosak reste encore timide et très souvent ignorée dans des projets publics et privés. Cela souligne un enjeu fondamental : la manière dont les bâtiments et infrastructures sont conçus et construits à Kinshasa pourrait grandement influencer la vulnérabilité de la ville face aux catastrophes. L’absence de respect des principes du plan Sosak pourrait aggraver les impacts des inondations, comme l’atteste le cas de la baie de Ngaliema, où des constructions anarchiques se sont multipliées.
### Les répercussions d’un urbanisme désordonné
L’urbanisation non régulée de Kinshasa a des conséquences tangibles. Des habitations construites à proximité immédiate des rivières, comme la rivière Ndjili, violent souvent les règlements établis sur la gestion des lits d’eau. Ces violations compromettent la sécurité des populations et accentuent la menace d’inondations. La recommandation de laisser un espace de respiration pour les cours d’eau a été largement négligée, entraînant des obstructions qui aggravent les conséquences lors des crues.
Cette situation soulève la question de la responsabilité des acteurs institutionnels et du citoyen. Si le gouvernement provincial ne parvient pas à garantir la mise en œuvre du plan Sosak comme cadre de référence pour tous les projets d’aménagement, il serait pertinent de s’interroger sur les ressources, la sensibilisation et l’éducation des citoyens face aux enjeux environnementaux actuels.
### Vers une prise en compte holistique des enjeux d’aménagement
L’approche préconisée par M. Kisamba de faire du Sosak une « boussole » pour l’urbanisme à Kinshasa est un appel réfléchi à la responsabilité collective. Ce plan ne devrait pas être considéré simplement comme un document administratif, mais comme un cadre stratégique essentiel pour la préservation d’un environnement urbain vivable et sûr. L’implication des secteurs d’activités dans son intégration est cruciale. Cela nécessite un dialogue ouvert entre les autorités, les développeurs privés et les communautés locales.
De plus, il est impératif que les autorités locales renforcent le cadre réglementaire et veillent à son application stricte. Cela pourrait passer par des initiatives éducatives pour sensibiliser la population sur l’importance de l’aménagement durable et des risques associés au non-respect des normes.
### Conclusion : Enjeux et perspectives
Le Schéma d’orientation stratégique de l’agglomération de Kinshasa est, sans conteste, un outil porteur d’espoir face aux défis environnementaux que rencontre la ville. Son succès repose cependant sur la capacité des acteurs impliqués à collaborer de manière constructive. À l’aube de changements climatiques et d’urbanisation rapide, il est plus que jamais urgent d’adopter un model plus résilient pour Kinshasa.
L’opportunité d’agir existe, mais elle nécessite une volonté collective, une vision partagée, et une mise en œuvre rigoureuse des principes énoncés dans le Sosak. La ville, mais aussi ses habitants, en sortiront renforcés et mieux préparés pour faire face aux défis de demain.