**Cohésion nationale et bonne gouvernance en République Démocratique du Congo : Une réflexion sur le New Public Management**
Le 14 avril 2025, Kinshasa a accueilli une conférence essentielle où des experts en économie ont appelé à revisiter les stratégies de gouvernance pour soutenir la cohésion nationale en République Démocratique du Congo (RDC). Au cœur des discussions, le « New Public Management » (NPM) a été mis en avant par Dédé Aliango, professeur d’économie, comme un outil prometteur pour améliorer les performances gouvernementales tout en favorisant un climat de confiance entre les gouvernants et les gouvernés.
### Une approche pragmatique pour la gouvernance
Le NPM est une approche qui vise à introduire des méthodes du secteur privé dans le secteur public, rendant l’administration plus efficace et orientée vers les résultats. Dédé Aliango a souligné que « l’amélioration de la production et des conditions de vie de la population » est une condition sine qua non pour établir les bases d’une véritable cohésion nationale. Cela soulève une question cruciale : comment les structures actuelles peuvent-elles s’adapter pour mieux servir les intérêts de l’ensemble de la population ?
Cette interrogation est d’autant plus pertinente dans le contexte congolais, où les défis liés à la gouvernance et aux services publics sont exacerbés par des décennies de conflits et d’instabilité. La mise en œuvre des principes de bonne gouvernance, tels que l’équité et la transparence, ne devrait pas rester de l’ordre du discours théorique, mais doit se traduire par des actions concrètes et mesurables. Comment inciter ainsi tous les acteurs de la société à participer activement à ce processus ?
### Justice distributive et cohésion sociale
L’intervention du professeur Elie Ngoma-Binda a mis l’accent sur un autre aspect fondamental : la justice distributive. Selon lui, « la rémunération équitable » et la « réduction des inégalités » sont essentielles pour renforcer la cohésion nationale. Les préoccupations soulevées par Ngoma-Binda touchent à l’essence même de la sociabilité congolaise, où le ressentiment face aux inégalités peut exacerber les tensions sociales. Les récentes critiques à l’égard des salaires jugés excessifs des anciens chefs d’État questionnent également l’arbitraire des décisions politiques et leur impact sur les citoyens ordinaires. Ces débats invitent à réfléchir sur le principe de l’égalité dans le traitement de tous les membres de la société.
La réforme des lois, notamment celle relative aux statuts des anciens chefs d’État, apparait incontournable. Quelle serait la meilleure manière de concilier respect des anciens dirigeants et exigence de justice sociale ? À quel point ces questions devraient-elles inspirer les politiques publiques à l’avenir pour répondre à une population qui souffre depuis trop longtemps ?
### Le rôle des acteurs sociaux
Une dimension souvent négligée dans le débat sur la cohésion nationale est celle des acteurs sociaux, y compris des institutions religieuses et universitaires. Le Révérend Eric Senga, en évoquant l’importance de l’éthique, a rappelé que le modelage d’une mémoire collective et la promotion de valeurs républicaines pourraient grandement contribuer à cimenter les liens sociaux. Il est juste de se demander dans quelle mesure ces institutions peuvent jouer un rôle catalyseur dans la transformation des mentalités et des comportements, en favorisant une culture de la paix et du dialogue.
La dynamique actuelle appelle à la responsabilité partagée, où les citoyens, la société civile, ainsi que les autorités doivent se mobiliser pour bâtir un projet commun. Quelles initiatives pourraient démontrer cette volonté partagée de bâtir un avenir meilleur pour la RDC ?
### Conclusion
La conférence à Kinshasa a mis en lumière des pistes de réflexion stratégiques en matière de gouvernance et de cohésion nationale. Tandis que le New Public Management s’impose comme une voie possible, son succès dépendra de l’engagement sincère des dirigeants et des citoyens. En intégrant la justice sociale, l’éthique et la recherche de l’équité dans les politiques publiques, la RDC pourrait non seulement surmonter ses défis actuels, mais également se doter des fondements d’une société plus unie et résiliente. Une telle évolution exige un effort concerté, tourné vers le respect des droits, la compréhension mutuelle et l’adhésion collective à un projet national d’espoir.