La République Démocratique du Congo adopte des décrets pour réformer le secteur du transport routier, dont la vidéoverbalisation et l’organisation des fourrières.

**Réflexion sur les Récents Projets de Décrets Financiers en République Démocratique du Congo : Une Nouvelle Approche de la Réglementation Routière et de la Gestion des Actifs Immobilisés**

La récente réunion du conseil des ministres de la République Démocratique du Congo, tenue le 11 avril 2025, a vu l’adoption de plusieurs textes législatifs dans le domaine des Finances, présentés par le ministre Doudou Fwamba. Ces projets de décrets abordent des thématiques cruciales, tant pour la gestion des contraventions routières que pour la réévaluation des actifs des entreprises. Analyser ces textes permet d’explorer leurs implications et les défis qu’ils pourraient poser dans le contexte congolais.

**La Vidéoverbalisation : Un Outil pour Améliorer la Sécurité Routière ?**

Le premier projet de décret concerne la réglementation de la vidéoverbalisation en matière de contraventions routières. Cette initiative vise à systématiser l’identification et la collecte des contraventions grâce à des mécanismes de vidéo-surveillance. Dans un pays où la gestion de la circulation routière est souvent entravée par des comportements peu respectueux des normes établies, une telle mesure pourrait favoriser la responsabilisation des conducteurs.

Cependant, plusieurs questions se posent. Comment garantir que ces technologies soient mises en œuvre de manière transparente et équitable ? La gestion des données recueillies doit respecter des normes de protection de la vie privée. Il est également essentiel de s’assurer que la vidéoverbalisation ne devienne pas un outil de répression, mais plutôt un moyen d’améliorer la sécurité sur les routes congolaises.

**L’Économie des Fourrières : Vers une Réforme Nécessaire ?**

Le second décret vise à établir les modalités d’exploitation et de fonctionnement des lieux de mise en fourrière des véhicules. Ce texte a pour objectif de clarifier les obligations des différents acteurs impliqués, des contrevenants aux agents de la circulation. La régulation de ces espaces pourrait contribuer à réduire les abus signalés, comme le phénomène « Kikalungu », qui expose les usagers à des pratiques peu scrupuleuses au moment de récupérer leurs véhicules.

Il est crucial que les autorités soient vigilantes face aux risques de corruption liés à l’exploitation des fourrières. La mise en place d’un cadre réglementaire rigoureux et d’un mécanisme de contrôle pourrait prévenir les situations où les contrevenants se trouvent dans une position de vulnérabilité face à des officiers aux connaissances disparates des procédures.

**La Réévaluation Légale des Actifs : Un Soutien aux Entreprises ?**

Enfin, le dernier projet de décret aborde la réévaluation légale des actifs immobilisés des entreprises, répondant ainsi aux défis posés par l’inflation et la dépréciation de la monnaie nationale. Une telle mesure pourrait permettre aux entreprises de faire face à des coûts croissants et d’ajuster leurs bilans de manière plus réaliste.

Cependant, la question de la mise en œuvre de cette réévaluation se pose. Les entreprises seront-elles correctement informées des modalités d’application ? Quelles seront les conséquences pour celles qui n’arriveront pas à s’adapter rapidement aux nouvelles exigences ? Par ailleurs, un accompagnement adéquat est essentiel pour préserver les petites et moyennes entreprises, souvent moins résilientes face à des changements réglementaires.

**Conclusion : Vers un Dialogue Constructif ?**

Les décrets adoptés lors de cette réunion du conseil des ministres représentent une avancée dans la régulation de secteurs clés en République Démocratique du Congo. Néanmoins, leur succès dépendra d’une mise en œuvre réfléchie, de la formation des acteurs concernés et, surtout, de la mise en place de mécanismes de contrôles impartiaux pour garantir le respect des nouvelles normes.

À ce stade, un dialogue constructif impliquant les différentes parties prenantes, y compris les chauffeurs, les citoyens et les autorités locales, apparaît indispensable pour garantir que ces réformes répondent véritablement aux besoins de la société. La voie est encore à tracer, et il est essentiel d’évaluer régulièrement l’impact de ces mesures pour en mesurer les effets sur la vie quotidienne des Congolais, et plus particulièrement à Kinshasa.

En définitive, ces initiatives offrent une occasion de réfléchir aux façons d’améliorer les systèmes en place, tout en restant conscient des défis qui peuvent surgir lors de leur mise en oeuvre. C’est une étape à suivre avec attention, en espérant qu’elle ouvre la voie à des pratiques plus justes et efficaces dans la gestion des questions routières et économiques au sein du pays.

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