**En Afrique du Sud, les violences faites aux femmes suscitent l’indignation et appellent à l’action**
Le 11 avril 2025, environ 200 personnes se sont réunies à Pretoria pour protester contre les violences faites aux femmes, un problème endémique en Afrique du Sud. Ce rassemblement, qui avait pour cadre symbolique la pelouse au pied des bâtiments de la présidence, rappelle les luttes historiques des femmes contre l’apartheid, mais se concentre cette fois sur une question tragiquement actuelle. Les statistiques sont troublantes : près de 10 femmes sont tuées chaque jour, principalement par des partenaires, et les manifestations qui se tiennent ici sont le reflet d’une frustration grandissante face à l’inaction des pouvoirs publics.
Les témoignages des manifestantes, comme celui d’Oreneile, 20 ans, évoquent une réalité inquiétante où la peur et la précaution sont devenues des compagnons de route, impactant leur quotidien et leur liberté. « Maintenant, je sors toujours avec un taser », déclare-t-elle, illustrant ainsi l’état d’esprit défensif et désespéré des femmes face à une violence omniprésente. Ce sentiment d’emprisonnement psychologique est partagé par de nombreuses participantes, qui interrogent leur propre sécurité avec la question « Am I next ? » (Suis-je la prochaine ?), un cri de désespoir qui résonne encore plus fort après de récents incidents tragiques, tels que le viol d’une enfant de sept ans.
La manifestation, organisée par Tumi Lesala et l’organisation Women for Change, vise à appeler le gouvernement à une réponse plus adéquate face à cette crise. Les participantes n’expriment pas seulement leur colère, mais aussi leur fatigue face à des mesures gouvernementales qui n’ont pas apporté les résultats escomptés. L’avocate Tamika Thumbiran souligne, par exemple, que même si des lois ont été adoptées pour protéger les survivantes, l’application effective de ces mesures reste défaillante. Cette incohérence entre le cadre législatif et la réalité sur le terrain soulève des questions cruciales sur l’efficacité de l’intervention étatique en matière de violence domestique.
Le gouvernement sud-africain, sous la direction de Cyril Ramaphosa, a promis des améliorations. Toutefois, les chants de révolte dans les rues de Pretoria mettent en lumière un ras-le-bol général face à l’inefficacité des politiques mises en place. Le fait que des pétitions circulent pour demander la déclaration d’un état de « catastrophe nationale » témoigne d’un besoin urgent d’accorder plus d’attention et de ressources à ce fléau.
Il est impératif de se pencher sur les causes plus profondes de cette violence. L’ancrage culturel, les normes de genre et l’absence de structures de soutien solides pour les victimes constituent des éléments à considérer. La sensibilisation et l’éducation sont essentielles pour changer les mentalités à long terme et prévenir la violence. De plus, les victimes doivent être au centre des préoccupations, puisque leur parcours après une agression peut être jalonné de nombreux obstacles, non seulement juridiques, mais aussi sociaux.
Les manifestations comme celle de Pretoria posent également des questions sur le rôle de la société civile et des organisations non gouvernementales dans la lutte contre ce fléau. Leur contribution est souvent déterminante dans la mise en œuvre des politiques, notamment en matière de sensibilisation et de soutien aux victimes.
En somme, la situation des violences faites aux femmes en Afrique du Sud appelle à une réflexion collective. En revenant aux valeurs de solidarité et de respect des droits de toutes les personnes, il est nécessaire d’envisager des approches synergiques réunissant les acteurs gouvernementaux, la société civile, les éducateurs et les communautés locales. Car au-delà des cris de colère, il y a un appel à la responsabilité collective pour construire un avenir où la sécurité des femmes ne soit plus un sujet de crainte, mais une réalité pour toutes.