Le match du 12 avril 2025 entre le XV de France féminin et le pays de Galles a, sans conteste, marqué un moment fort du Tournoi des six nations féminin. Avec une victoire de 42 à 12 à Brive, les Bleues ont montré leur capacité à dominer et à scorer, mais cette rencontre soulève également une série de questions sur la performance globale de l’équipe et sur les défis à venir.
Dès les premières minutes, la France s’est illustrée avec des actions bien construites, notamment grâce à un doublé de l’ailière Emilie Boulard, qui a su tirer profit des opportunités offertes par ses coéquipières. Cependant, malgré ce départ prometteur, l’équipe a peiné à maintenir une pression constante et à développer son jeu, laissant ainsi échapper des occasions qui auraient pu élargir l’écart en première période.
Les co-sélectionneures Gaëlle Mignot et David Ortiz ont, à juste titre, exprimé des réserves sur la performance de leur formation. En effet, bien que le score final soit largement en leur faveur, la qualité du jeu n’a pas été à la hauteur des attentes. Les erreurs de main et les fautes répétées ont entravé le développement d’un jeu fluide et ambitieux, laissant transparaître, à certains moments, une vulnérabilité qui pourrait devenir problématique face à des adversaires de plus haut niveau, comme l’Angleterre, future adversaire du XV de France.
Un aspect notable de la rencontre a été la manière dont les Bleues ont répondu aux défis posés par l’équipe galloise. Bien que la défense faiblissante devant leur ligne d’en-but n’ait pas entraîné de conséquences catastrophiques lors de ce match, il est impératif d’interroger la solidité de la ligne défensive avant d’affronter des équipes plus expérimentées. La capacité à corriger ces faiblesses sera cruciale pour les prochains matchs, notamment celui prévu en Italie, qui ne doit pas être sous-estimé.
À partir de cette analyse, plusieurs pistes de réflexion se dessinent pour l’équipe. Tout d’abord, il serait bénéfique d’axer l’entraînement sur la précision des passes après contact, afin de réduire le taux de munition perdue. Par ailleurs, le choix de simplifier le jeu en seconde période s’est révélé payant, témoignant de l’importance d’adapter la stratégie en cours de match. Cela soulève la question de savoir si une approche plus pragmatique pourrait être adoptée dès le début des matches, plutôt que de s’en tenir à un schéma de jeu audacieux qui peut se montrer contre-productif face à une défense adverse bien organisée.
L’implication croissante des joueuses, comme en témoigne le retour d’Assia Khalfaoui après blessure, est également un élément à saluer. Cela constitue un atout pour l’équipe, soulignant l’importance de la profondeur de banc dans le rugby féminin. Renforcer cette synergie entre les titulaires et les remplaçants pourrait offrir une plus grande stabilité et flexibilité durant les matchs.
Les prochains matchs seront décisifs pour le XV de France féminin. Ils offrent une occasion en or de mesurer où se situe l’équipe par rapport à ses ambitions et à son potentiel. Si la victoire contre le pays de Galles a confirmé le savoir-faire des Bleues, elle a également mis en relief les zones d’ombre qui devront être adressées rapidement. En prenant le temps d’analyser ces éléments, l’équipe pourra se préparer au mieux pour aborder les défis à venir avec confiance et cohésion.
En somme, cette rencontre a renforcé l’idée que le rugby féminin français est en pleine évolution. Les chocs comme ceux-ci offrent l’opportunité de progresser, et d’apprendre à surmonter les faiblesses tout en capitalisant sur les forces. L’avenir se dessine avec une promesse de croissance et d’amélioration, mais l’équipe devra exhiber une volonté d’adaptation et d’apprentissage constante pour rivaliser avec les meilleures nations et atteindre ses objectifs.