Un documentaire à Kinshasa met en lumière les souffrances des civils lors des violences armées à Goma et Bukavu en 2025.

Un documentaire récemment présenté à Kinshasa explore les événements tragiques survenus en janvier et mars 2025 dans l
**Un documentaire comme vecteur de mémoire en RDC : réflexions autour des atrocités de Goma et Bukavu**

Le 11 avril 2025, à Kinshasa, le Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba a présenté un documentaire poignant sur les événements tragiques survenus entre janvier et mars 2025 dans les villes de Goma et Bukavu, situées à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce travail, dirigé par le Professeur Ntumba Luaba, met en lumière les souffrances des populations civiles, notamment des femmes et des enfants, face à ce qui a été décrit comme une barbarie sans limite suite à l’agression de l’armée rwandaise et de ses alliés du M23.

Ce type d’initiative artistique, portant un témoignage visuel des atrocités, soulève plusieurs réflexions essentielles sur la mémoire collective, le plaidoyer pour la paix et la nécessité d’une justice durable.

### La mémoire collective face à l’oubli

La ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, Yolande Elebe, a souligné l’importance cruciale de ne pas oublier ces événements tragiques, qualifiant l’oubli d’« ennemi silencieux » de la justice. En effet, la mémoire collective joue un rôle fundamental dans la construction de l’identité d’un pays. En rappelant les atrocités subies, telles que celles révélées dans le documentaire, le partage de ce souvenir devient un acte de résistance face à l’injustice. Cela permet non seulement d’honorer les victimes mais aussi de créer un espace où la discussion sur les causes des conflits armés peut être approfondie.

### L’urgente nécessité de justice et de réparation

Le témoignage des atrocités ne doit pas se limiter à un simple recueil des faits : il soulève également des questions sur la responsabilité des acteurs impliqués. La ministre Elebe a plaidé pour l’arrestation des commanditaires des crimes, mettant en lumière un point central qui mérite d’être exploré. Comment établir un équilibre entre le besoin de justice pour les victimes et la résolution des conflits sous-jacents qui perpétuent cette cycle de violence ? Il est essentiel d’envisager des mécanismes de justice qui ne se contentent pas de punir mais qui visent également la réconciliation, permettant ainsi une véritable guérison sociale.

### L’art comme puissant outil de sensibilisation

Au-delà de son rôle de mémorial, le documentaire sert d’outil de sensibilisation. Son impact potentiel réside dans sa capacité à engager le public, à éveiller la conscience mondiale sur les réalités vécues par les Congolais face à la violence armée. Les œuvres artistiques et documentaires ont souvent eu un pouvoir mobilisateur, permettant de rassembler des voix autour d’une cause commune. Quelles stratégies pourraient être mises en place pour amplifier ces récits et s’assurer qu’ils atteignent un public international ?

### Vers une guérison collective

Le documentaire, comme mentionné par Mme Elebe, témoigne également de la résilience des Congolais face à l’adversité. Cependant, cette résilience doit s’accompagner d’un cadre propice à la guérison. Quel espace existe-t-il pour encourager les dialogues sur la paix entre les différents groupes en RDC et au-delà ? Il est primordial que les voix de toutes les parties prenantes soient entendues et prises en compte dans le processus de réconciliation.

### Conclusion : un appel à l’action réfléchie

La projection du documentaire par le Mécanisme national de suivi met en avant des questions cruciales pour l’avenir de la RDC. Si l’intention de rendre hommage aux victimes et de préserver leur mémoire est louable, il semble tout aussi vital d’initier un débat constructif sur les perspectives de paix et de justice. Que ce soit à travers des plateformes culturelles, des dialogues intercommunautaires ou des initiatives éducatives, chaque action devrait viser à construire un avenir où de telles violences ne sont pas seulement évitées, mais où la dignité humaine est constamment respectée et protégée.

La tâche qui attend la société congolaise, ainsi que la communauté internationale, est immense. Elle nécessite une approche collective et nuancée, capable de transformer ces tragédies en moteurs de changement positif, au service d’une paix durable et inclusive.

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