Le gouvernement congolais renforce les sanctions contre les permis de construire illégaux dans des zones à risque à Kinshasa.

La récente décision du ministère de l
### Sécuriser Kinshasa : Les enjeux de l’interdiction des constructions dans les zones non aedificandi

Le 11 avril 2025, une décision importante a été annoncée par le ministère de l’Urbanisme et habitat de la République démocratique du Congo (RDC) : les fonctionnaires impliqués dans la délivrance de permis de construire frauduleux au sein des zones non autorisées pourraient faire face à de sévères sanctions, y compris la révocation. Cette annonce survient dans un contexte d’inondations préoccupantes à Kinshasa, exacerbées par des constructions illégales dans des zones pourtant classées comme dangereuses pour l’urbanisme et la sécurité publique.

#### Emergence des zones non aedificandi

Les zones non aedificandi, définies comme des espaces où aucune construction ne devrait être autorisée, sont souvent choisies en raison de leur vulnérabilité naturelle. Cela inclut les bords de rivières comme Ndjili et Lukunga, ainsi que des quartiers comme le Gombe et Limete. Dans un climat où les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes, la protection de ces zones revêt une importance cruciale. Les décisions de construction, lorsqu’elles ignorent ces classifications, mettent non seulement en péril l’intégrité des structures érigées, mais aussi la sécurité de la population locale.

#### Les mesures de prévention et leur mise en œuvre

Suite aux inondations récentes, le communiqué du ministère appelle à une responsabilisation stricte des fonctionnaires de l’urbanisme. Cette initiative pourrait sembler être une étape nécessaire pour promouvoir une gestion plus rigoureuse des pratiques urbanistiques. La promesse d’une circulaire interdisant les constructions dans les zones problématiques est un signal fort, mais elle soulève aussi des questions sur la capacité réelle de ces mesures à être appliquées au quotidien. Quelles seront les ressources et le soutien politique pour garantir que ces interdictions ne restent pas simplement des déclarations de principe ?

La création d’une commission interministérielle dédiée à la surveillance des constructions anarchiques mérite également d’être mentionnée. Cela pourrait être perçu comme une avancée vers une gouvernance plus collaborative. Toutefois, il est légitime de se demander si cette commission possédera les moyens nécessaires pour exercer un contrôle efficace.

#### L’éducation et la sensibilisation, une nécessité

Le communiqué souligne l’importance d’éduquer le public sur la gestion des déchets et le respect des normes urbanistiques. C’est un aspect souvent négligé dans les politiques publiques et pourtant, il est fondamental. L’implication des citoyens dans la préservation de leur environnement et leur sensibilisation aux conséquences des constructions illégales pourrait réellement transformer la dynamique entre l’État et les populations. Comment peut-on instaurer un dialogue continu entre les autorités et la population pour renforcer cette sensibilisation ?

### Un défi multidimensionnel

La question des constructions frauduleuses dans des zones à risque est symptomatique de défis plus larges que rencontre la RDC, notamment la gouvernance, la corruption et l’infrastructure urbaine. La recommandation d’une collaboration avec des agences comme la Régie des Voies Fluviales et la Ville de Kinshasa est une approche qui, si mise en œuvre de manière pragmatique, pourrait permettre une intervention systémique pour traiter les causes profondes du problème.

Cependant, la mise en œuvre de telles mesures nécessite un suivi rigoureux et un engagement à long terme de la part des autorités locales et nationales. Les défis urbains ne peuvent pas être uniquement abordés par des mesures répressives ; une approche préventive, intégrant urbanisme durable et sensibilisation citoyenne, serait nécessaire pour éviter que la situation ne se reproduise à l’avenir.

### Conclusion

Bien que la décision de sanctionner les fonctionnaires impliqués dans des pratiques de délivrance de permis frauduleux soit un pas vers une meilleure gouvernance urbaine, il est crucial de considérer cette mesure dans une perspective plus large. La véritable transformation du paysage urbain à Kinshasa repose sur une combinaison de mesures administratives, d’éducation civique, et d’une collaboration active entre les différentes parties prenantes. Ainsi, la RDC pourrait non seulement prévenir les désastres environnementaux, mais également construire un futur urbain plus sûr et durable pour ses citoyens.

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