**Kinshasa, le 9 avril 2025 : la façade de Bandalungwa affiche le changement, mais qu’en est-il vraiment de l’assainissement ?**
Bandalungwa, sous le ciel lourd et chargé de Kinshasa, se dessine comme une zone de tension permanente. Mercredi, lors d’une plénière avec les élus locaux, un discours prometteur a résonné : “La population de Bandalungwa a placé sa confiance en nous.” Mais on peut se demander : cette foi est-elle vraiment justifiée ? Le changement, le vrai, est-il réellement à l’horizon, ou ne s’agit-il que d’un mirage pressant en pleine canicule politique ?
Les mots de Baruche Kinsumba, président du Conseil communal, résonnent comme un serment, comme ces billes de couleurs vives sur les murs patinés des maisons en tôle. Au fond, peu importe le vernis que l’on décide d’y appliquer, la question brûlante reste : qui se soucie vraiment de ces marchés, de ces lieux de négoce qui devraient être les poumons économiques de la commune ? Les promesses de nettoyage et de réorganisation, aussi séduisantes soient-elles, soulèvent une interpellation essentielle.
D’un côté, nous avons ce discours affûté sur l’assainissement et la volonté d’en finir avec la manière « jungle » dont les affaires se gèrent. De l’autre, la réalité crue défile sous nos yeux. On découvre qu’au moment crucial, les administrateurs mandatés n’ont pas daigné se présenter avec les documents nécessaires. S’agit-il d’insouciance ou d’un jeu d’acteurs fou ? Une pièce de théâtre où chacun, muet ou en décalage, cherche à masquer ses lacunes derrière des discours creux. Kinsumba prône un changement de comportement, tandis que son sous-fifre fait écho à un constat peu reluisant.
La réalité est plus complexe. Élie Mfuamba, rapporteur lors de cette plénière, mentionne des incohérences criantes, mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? En effet, ces incohérences, comme une mélodie dissonante, vont bien au-delà de simples retards comptables. Elles révèlent une insatisfaction sourde, un malaise qui, jour après jour, entache les fondations mêmes d’une administration déjà chahutée. Ces marchés, censés être des espaces de croissance, se transforment peu à peu en labyrinthes de corruption, où l’intérêt personnel prime régulièrement sur l’intérêt général.
Les marchés de Lumumba et de Synkin, mentionnés comme des moteurs de la vie économique locale, illustrent cette dualité entre promesses et réalité. Combien de temps encore les habitants devront-ils vivre cette dissonance inacceptable ? Les décideurs se retrouvent dans leurs bureaux, contemplant des chiffres aléatoires, tandis que les marchands, ces héros du quotidien, peinent à naviguer dans cette mer de formalités.
Le rendez-vous de la semaine prochaine promet de changer la donne. Mais, pour qui ? Pour quoi ? À l’heure où l’on attend une harmonisation des pratiques, qu’adviendra-t-il des voix des acteurs qui, sur le terrain, livrent bataille pour survivre ? Les promesses de réformes sont aussi éphémères qu’un souffle ; une belle affiche, mais derrière, la rancœur des oubliés.
Il est temps d’oser le questionnement profond : cette confiance placée par le peuple de Bandalungwa est-elle une forme d’aveuglement collectif, ou une lueur d’espoir tenace ? Certainement, les élu·e·s doivent se ressaisir, donner une vraie substance à ces promesses. Combien de temps encore Bandalungwa devra-t-elle faire des pieds et des mains pour voir émerger un véritable changement d’optique dans cette jungle urbaine ?
Car au-delà des discours qui s’émaillent de nobles intentions, il y a des réalités concrètes à appréhender. Les citoyens attendent plus que des paroles ; ils aspirent à des actes. Et ce changement doit être palpable, car aujourd’hui plus qu’hier, un vent de mécontentement souffle subtilement dans les marchés où se mêlent cris de joie et plaintes désespérées.