la rdc face à un défi majeur : transformer les promesses en véritables partenariats économiques à abu dhabi

À Abu Dhabi, la Première ministre congolaise Judith Suminwa a promis des partenariats attrayants pour revitaliser la République Démocratique du Congo. Mais au-delà de la façade séduisante d’opportunités économiques, le pays fait face à des réalités complexes. Entre promesses d
### Kinshasa à Abu Dhabi : Promesses d’investissements, rêves et ambiguïtés

Kinshasa, 9 avril 2025. La Première ministre Judith Suminwa, haute voix du Congo, vient de plaider pour des partenariats qui résonnent comme de doux refrains à Abu Dhabi. Des promesses, des projets… tout le langage du monde économique s’agite comme une fine herbe sous un vent d’espoir. Mais derrière ces discours enchanteurs, une question s’impose : jusqu’où va réellement la transparence qu’on tente d’enrober dans cette rhétorique enjouée ?

L’image que la RDC veut projeter est séduisante. Une nation au cœur de l’Afrique, une population de 120 millions de consommateurs, des ressources naturelles à profusion. Oui, la République Démocratique du Congo est un eldorado potentiel pour ceux qui croient encore aux promesses de l’Afrique. Mais le mariage entre ambition politique et réalité économique peut souvent se révéler turbulent.

Passons en revue ce qui n’est pas dit. La ministre Suminwa a utilisé des termes comme « solidité » et « transparence », mais ces mots ne manquent pas d’un poids historique lourd. Les contrats miniers, les accords avec de grands groupes internationaux… la RDC a beau clamer une ouverture sans précédent pour les investisseurs, l’ombre des scandales de corruption et des abus des droits humains plane encore sur le pays. Le récent échec des projets d’infrastructures, souvent abandonnés ou mal exécutés, jette un voile de scepticisme sur la promesse d’un environnement d’affaires pur. Qui peut donc garantir que la transparence ne se dissipera pas dans les méandres des initiatives publiques-privées dont rêve le vice-Premier ministre Guylain Nyembo ?

Il y a également cette dichotomie entre les secteurs mis en avant — technologie, agriculture, industrie — et les véritables enjeux de terrain. La découverte de minerais stratégiques soulève l’enthousiasme des investisseurs, mais masquera-t-elle les lacunes monumentales des infrastructures nécessaires pour exploiter ces immenses richesses ? Le décalage entre les besoins d’investissement de 94 milliards USD, tel que mentionné par le directeur du portefeuille des projets de PPP, et les capacités de financement du gouvernement, qui plafonne à 54%, crie à l’urgence. Qui va réellement investir quand les retours ne sont toujours pas garantis et les méfiances historiques persistent ?

Parlons aussi de ce rendez-vous à Kinshasa pour les investisseurs. Bien sûr, il est essentiel d’ériger des ponts économiques pour la RDC. Mais quelle image du pays ces investisseurs vont-ils réellement découvrir ? Une terre fertile de promesses ou un terrain vague hanté par tant de promesses non tenues ? Les bailleurs de fonds, séduits par les discours enjoués, sont-ils suffisamment avertis des vérités plus sombres cachées sous les strass des présentations ?

À l’ère où l’Afrique cherche désespérément à dynamiser son image sur la scène mondiale, l’histoire du Congo soulève un défi. À quel moment la séduction des investisseurs se heurte-t-elle à l’authenticité de l’engagement d’un gouvernement longtemps critiqué pour sa gestion des ressources ? En portant son message sur les scènes internationales, la RDC doit-elle aussi prendre garde à ses vieux démons, ceux qui risquent de revenir la hanter, à savoir la corruption et le manque de structures solides ?

Alors que le monde défile et que des mains se tendent sur les marchés, la RDC doit se rappeler que les discords internes ne se résoudront pas en jouant le jeu du cash, ni en multipliant les conférences. La véritable opportunité réside non seulement dans les dollars amenés par les investisseurs, mais aussi dans la capacité à construire un cadre solide et durable, où ces dollars pourraient être utilisés pour bâtir un avenir inclusif pour son peuple.

L’histoire nous enseigne que les faux-semblants ne durent jamais. Les gouvernements, les entreprises et les citoyens doivent s’engager à transformer des promesses en actes, sans quoi la RDC, au lieu de devenir un phare d’opportunité, pourrait rejoindre la liste des contes de fées qui se révèlent rapidement être des cauchemars. Pour Kinshasa, l’avenir est en jeu, et l’authenticité faudra plus qu’un simple appel à l’investissement.

À Abu Dhabi, l’assistance a applaudi, mais derrière ces applaudissements se cache une réalité complexe. Alors, la RDC, quelles promesses tiennent-elles vraiment ? La route est longue, et le temps viendra où les mots devront enfin se traduire en actions.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *