Comment la RDC peut-elle mobiliser 43,75 milliards de dollars pour son Plan National Stratégique de Développement d’ici 2025 ?

**La République Démocratique du Congo : Un potentiel d
**La République Démocratique du Congo : Un potentiel d’investissement inexploré au cœur d’un défi financier**

Ce mardi 8 avril 2025, un discours poignant prononcé par Guy Nyembo, Vice-Premier Ministre et Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide internationale de la République Démocratique du Congo (RDC), a mis en lumière le Plan National Stratégique de Développement (PNSD) du pays. L’évaluation de ce plan s’élève à 94,30 milliards de dollars américains, dont le financement prévisible par le gouvernement n’atteint qu’un peu plus de 50% de ce total, créant ainsi un fossé de financement de près de 43,75 milliards de dollars.

Ce déficit de financement soulève des questions cruciales sur la manière dont la RDC peut, non seulement faire face à ses ambitions de développement, mais aussi attirer les investissements nécessaires pour combler cette lacune. En effet, lorsqu’on observe les chiffres, il est évident que la RDC détient un potentiel exceptionnel en termes de ressources naturelles, humaines et géographiques. Mais cette richesse s’accompagne de défis financiers et politiques qui nécessitent une attention accrue.

### Une opportunité déguisée dans la nécessité

Lors de son allocution à l’Annual Meeting Investment à Abu Dhabi, Nyembo a réussi à capturer l’attention des leaders mondiaux en déclarant que « la RDC est une terre d’investissements » où « le présent et l’avenir de notre planète se joue. » Ces mots résonnent d’une importance particulière dans le cadre du développement durable. En effet, comment pouvons-nous réconcilier un besoin urgent de développement avec les aspirations d’un avenir durable? La réponse pourrait se trouver dans l’engagement concret envers le partenariat public-privé (PPP), un concept qui a fait ses preuves dans de nombreux pays à travers le monde.

Les PPP offrent une avenue prometteuse pour injecter des capitaux privés dans l’économie, tout en minimisant les risques pour le gouvernement. Selon une étude de la Banque mondiale, les PPP ont attiré plus de 1 300 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures dans les pays en développement entre 1990 et 2016. La mise en place d’un cadre transparent et efficace pour faciliter ces partenariats pourrait donc transformer la dynamique actuelle de financement en RDC.

### Un enjeu géopolitique

L’annonce de la tenue d’une conférence des investisseurs à Kinshasa au second semestre de 2025 vise à renforcer les capacités de mobilisation des ressources. Toutefois, il est indispensable de considérer cet événement dans un contexte géopolitique plus large. La RDC est située au cœur de l’Afrique, entourée de pays aux intérêts économiques variés. Cela signifie que les réussites ou les échecs du PNSD pourraient avoir des conséquences régionales significatives. Si la RDC réussit à transcender ses défis internes et à devenir un pôle d’investissement attractif, elle pourrait également servir de modèle pour d’autres nations du continent.

### L’importance des indicateurs de gouvernance

Un des piliers fondamentaux du PNSD réside dans l’amélioration de la gouvernance. Sans une gestion rigoureuse et transparente, les investissements risquent de s’évaporer dans un océan de corruption et d’inefficacité. Des initiatives similaires dans d’autres nations, telles que le Rwanda, illustrent comment un engagement fort en faveur de la bonne gouvernance peut redynamiser l’économie. À ce sujet, la RDC doit également s’intéresser à la mise en place de plateformes technologiques qui renforcent l’accès à l’information et la participation citoyenne.

### Le développement du capital humain, une priorité cruciale

Au-delà de la gouvernance, la diversification de l’économie et le développement du capital humain représentent des enjeux cruciaux pour l’avenir de la RDC. Actuellement, le pays oscille entre une dépendance excessive aux exportations de matières premières et un désir d’incubation de nouvelles industries. L’éducation, la formation professionnelle et l’amélioration de la santé publique apparaissent alors comme des investissements fondamentaux à réaliser pour profiter des opportunités de croissance.

### Vers un modèle inclusif

Un autre aspect clé du PNSD est le développement durable et équilibré des provinces. En mettant l’accent sur un développement inclusif qui tient compte des particularités de chaque région, la RDC pourrait éviter les tensions sociales qui découlent souvent d’inégalités économiques. Ce type de stratégie, basé sur la répartition des richesses et la création d’opportunités économiques locales, pourrait également renforcer la cohésion nationale et favoriser la paix, un objectif essentiel dans un pays qui a connu des conflits prolongés.

### Conclusion : Une invitation à investir

En fin de compte, le défi majeur pour la RDC, comme souligné par Guy Nyembo, sera de convaincre les investisseurs mondiaux de prendre le risque d’entrer sur un marché aux perspectives encore largement inexplorées. Sa riche biodiversité, ses vastes ressources naturelles et sa population jeune offrent une toile de fond impressionnante pour construire un avenir prospère. Les engagements pris lors de la conférence à Kinshasa pourraient potentiellement transformer non seulement la RDC, mais aussi influencer la dynamique économique du continent africain.

La République Démocratique du Congo est au carrefour de son destin et, avec une mobilisation efficace des ressources, elle pourrait se positionner comme un phare d’espoir pour les nations en développement. Les mots de Guy Nyembo, « C’est donc maintenant le bon moment de prendre le risque », résonnent comme un appel à l’action pour le monde entier, soulignant que chaque opportunité d’investissement est également une occasion de transformer des vies.