boma entre renouveau et désillusion : le défi d’une réhabilitation portée par l’aide française

À Boma, une ville du Kongo Central, la promesse d
**Boma, un projet qui soulève des questions : Vers une renaissance ou une illusion d’optique ?**

Il était une fois Boma, au cœur du Kongo Central, ville marquée par son passé enivrant et un destin qui semble obscurci aujourd’hui. Le 9 avril 2025, un autre chapitre de cette histoire trépidante a commencé à s’écrire avec l’arrivée de Fabien Pronom, le nouveau chef de projet de l’Agence française de développement (AFD). À première vue, tout semble prometteur : réhabilitation de bâtiments, soutien aux jeunes, redynamisation des infrastructures culturelles et sportives… Que demander de plus ? Mais, derrière les promesses d’un retour à la « belle robe d’antan », se cache une question lancinante : Boma peut-elle renouer avec son passé glorieux ou est-elle destinée à vivre uniquement dans l’imaginaire collectif ?

Oui, le projet « villes durables » de l’AFD, en phase préliminaire, sonne comme une initiative salutaire. À l’instar des grands mouvements d’urbanisme des années 1970 en Europe, on pourrait espérer qu’une ville comme Boma devienne un modèle de renaissance, un phare d’espoir. Mais il reste une ombre qui plane sur cette initiative ambitieuse : celle de la dépendance à l’aide internationale. La ville, à l’image de nombreux lieux en République Démocratique du Congo, semble constamment à la merci des flux financiers extérieurs, des dictées des bailleurs de fonds. Un projet se transmet de main en main, mais qu’en sera-t-il lorsque les ingénieurs de l’AFD plieront bagage après leur mission, laissant derrière eux un sol fragile et une population désillusionnée ?

Nous avons tous entendu l’histoire du développement durable chantée à grands cris, où chaque nouvelle statue, chaque bâtiment flambant neuf est présenté comme un pas vers l’avant. Mais ces pierres ont-elles vraiment le pouvoir de créer le changement ? Car, après tout, les aménagements spectaculaires cachent souvent une réalité plus désenchantée. Les subventions aux jeunes, par exemple, quelle portée réelle auront-elles sur les générations qui, depuis trop longtemps déjà, se sentent oubliées par leur propre pays ? Dans un contexte où le chômage fait rage, où l’inégalité est plus palpante que jamais, la vraie question est : ces initiatives peuvent-elles réellement insuffler un changement structurel ?

Prenons le centre culturel. Quelle forme prendra-t-il ? Le centre sportif, un lieu où l’excitation pourrait enfin redynamiser une jeunesse sclérosée par la pauvreté, pourra-t-il véritablement être un espace d’épanouissement, ou sera-t-il à la merci des sponsors étrangers, transformé en un décor éphémère comme tant d’autres infrastructures récupérées par des intérêts particuliers ?

Et encore, que se cache-t-il derrière ces ambitions affichées ? Comme l’a rappelé le sociologue congolais Mwenda Nsalambi, ce qui manque souvent dans de telles initiatives, c’est « une véritable appréhension des besoins réels des populations locales ». On peut s’interroger sur l’implication des acteurs locaux dans ce projet. Seront-ils de véritables partenaires ou de simples figurants sur une scène que d’autres ont déjà écrite ?

Et voilà, au-delà des paroles bien rodées et des promesses ensoleillées de Fabien Pronom, la dichotomie se dessine. D’un côté, une vision, un rêve ambitieux d’une Boma renaissante. De l’autre, une réalité grise, marquée par l’incertitude et le scepticisme. Le temps fera son œuvre. Mais en attendant, alors que les batteries de la machine à promesses se chargent, il serait peut-être salutaire de se demander d’où vient réellement la lumière que l’on espère pour cette ville.

À Boma, le chemin vers la durabilité pourrait bien se transformer en une épreuve de force entre le désir de renouveau et la cruelle réalité d’un développement qui, trop souvent, s’illustre par des élans opportunistes plutôt que par des véritables engagements. Alors, ce projet sera-t-il le souffle d’un nouvel air, ou simplement un mirage dans le paysage tumultueux du Congo ? Seul l’avenir nous le dira.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *