Comment l’appel à la paix du gouverneur de Maï-Ndombe peut-il apaiser les tensions entre les Teke et les Nunu ?

### Tensions ethniques à Maï-Ndombe : Un appel urgent à la paix

Le 8 avril, le gouverneur de Maï-Ndombe, Lebon Nkoso Kevani, a lancé un appel vibrant à la paix entre les communautés Teke et Nunu, alors que les tensions s
### Tensions communautaires à Maï-Ndombe : Un appel à la paix face à l’instrumentalisation politique

Le 8 avril, le gouverneur de la province de Maï-Ndombe, Lebon Nkoso Kevani, a lancé un appel pressant à la cohabitation pacifique entre les communautés Teke et Nunu, dont les relations sont devenues tendues. Ce discours, diffusé sur les ondes de Radio Okapi, fait écho à une problématique qui dépasse le cadre local et interroge les dynamiques sociales et politiques en République Démocratique du Congo (RDC).

#### Contexte historico-socio-économique

Pour mieux comprendre l’ampleur de la situation à Bolobo, il est crucial de replacer ces tensions dans un contexte plus large. La RDC, riche en ressources naturelles, est marquée par des décennies de conflits qui ont souvent été exacerbés par des rivalités entre différentes communautés ethniques. Dans le cas de Maï-Ndombe, ces rivalités se nourrissent d’un historique colonial et d’une marginalisation économique persistante. La lutte pour les ressources, qu’elles soient terrestres, hydriques ou culturelles, intensifie les rivalités et offre un terrain fertile pour une instrumentalisation politique.

#### L’instrumentalisation politique : Un phénomène alarmant

Le gouverneur Nkoso Kevani pointe du doigt une réalité ontologique : l’instrumentalisation des conflits ethniques par les politiciens pour des gains électoraux. Une telle affirmation, loin d’être anecdotique, mérite d’être analysée à travers le prisme des conflits ethniques récents en Afrique. Des études démontrent que dans des contextes similaires, comme au Burundi ou au Rwanda, les stratégies politiques peuvent mener à des escalades de violence lorsque les groupes se sentent manipulés.

Une enquête menée en 2021 par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) indique que 70 % des conflits intercommunautaires en RDC sont exacerbés par des acteurs politiques. L’implication de personnalités influentes dans la désignation de chefs de terre, comme le mentionne le gouverneur, montre à quel point les enjeux de pouvoir local peuvent être déterminants. En bloquant des intronisations, ces acteurs ne cherchent pas seulement à préserver leur influence, mais aussi à exacerber les rivalités entre communautés pour maintenir un contrôle social.

#### Vers un dialogue constructif

La sensibilisation du gouverneur à ne pas céder à l’instrumentalisation est une première étape, mais elle doit être suivie par des actions concrètes et inclusives. Il est impératif de mettre en place des plateformes de dialogue intercommunautaire qui impliquent non seulement les leaders politiques, mais aussi les membres de la société civile, les jeunes et les femmes. Des initiatives de médiation, comme celles déjà mises en œuvre par des ONG locales, peuvent servir de modèle.

De plus, la mise en place de programmes de développement communautaire, qui répondent spécifiquement aux besoins des communautés Teke et Nunu, pourrait constituer une réponse à long terme aux causes profondes des tensions. Par exemple, des projets de développement économique commun pourraient favoriser des échanges positifs, créant des interconnexions qui transcendent les clivages ethniques.

#### Réflexions et perspectives

À un moment où la RDC s’efforce de rétablir sa stabilité, l’appel à la paix de Lebon Nkoso Kevani est une invitation à réfléchir sur la manière dont les différends communautaires peuvent être résolus sans recourir à la violence. Alors que les tensions peuvent sembler irrémédiables, chaque conflit mal géré présente aussi une opportunité pour l’émergence de nouveaux modèles de coexistence pacifique.

En définitive, les événements de Bolobo illustrent une dynamique plus complexe au sein de la société congolaise, une dynamiques interconnectées entre histoire, politique et enjeux économiques. Pour assurer une cohabitation pacifique, il est vital d’encourager non seulement des appels symboliques à la paix, mais aussi des actions pragmatiques qui transformeront ces paroles en réalité tangible et durable.