**Vers une Union Sacrée : L’Appel à l’Unité face à l’Agression Rwandaise en RDC**
Le 4 avril 2025, Didier Budimbu, ministre des Sports et Loisirs ainsi qu’autorité morale du regroupement politique Autre Vision du Congo et Alliés (AVC-A), a tenu des propos forts lors de sa rencontre avec le Conseiller spécial du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi. Un message empreint d’urgence et de patriotisme, alors que la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise multidimensionnelle aggravée par l’agression du Rwanda.
Budimbu, en exhortant l’opposition à répondre à l’invitation présidentielle pour former un Gouvernement d’Union Nationale, semble incarner une approche pragmatique face à une réalité tumultueuse. Les blessures de la guerre encore visibles, la RDC se retrouve à un carrefour politique où l’unité pourrait être la clé de la survie nationale. Il va de soi que l’importance d’une réponse unie à la menace du M23 et aux défis de l’insécurité n’a jamais été aussi cruciale.
### Une Réflexion sur l’Histoire et la Politique Congolaise
Le plaidoyer de Didier Budimbu s’inscrit dans un contexte historique où la politique congolaise a souvent été marquée par la division et le fractionnisme. Historiquement, les gouvernements d’alliance, comme ceux de la transition post-conflit en 2003, ont montré que l’unité, même temporaire, peut conduire à des avancées significatives. Néanmoins, l’effritement des relations entre les partis politiques pourrait également être vu comme une conséquence d’une méfiance historique qui continue de hanter le paysage politique.
Budimbu lance un défi à ceux qui hésitent encore à emprunter ce chemin : « l’histoire finira par les juger ». C’est un avertissement puissant qui soulève des questions significatives sur la responsabilité collective des dirigeants. À l’instar du parcours tumultueux de nombreux pays du monde, la RDC a connu des périodes où l’unité politique fut plus une nécessité qu’une option, des périodes qui ont souvent déterminé l’avenir de la nation.
### La Priorité à l’Intérêt National
La mise en avant de l’intérêt général sur les agendas politiques individuels est un point central. En effet, dans les circonstances actuelles, continuer à privilégier les intérêts partisans au détriment de la sécurité nationale pourrait s’apparenter à un suicide collectif. L’analyse comparative avec d’autres pays en guerre révèle que ceux qui ont réussi à faire front commun face à l’agression ont souvent bénéficié d’une cohésion nationale d’une rare intensité. Prenons par exemple le cas du Rwanda, pays qui, après le génocide de 1994, a réussi à se réconcilier grâce à un discours d’unité.
Le ministre Budimbu préconise une approche plus inclusive, évoquant une « maison qui brûle ». Un appel à la solidarité qui n’est pas sans rappeler les slogans populaires d’autres mouvements dans le monde, lorsque des nations ont fait face à des menaces existentielles. Si l’analogie est valable, elle implique également un risque : celui que ceux qui se sentiront exclus n’attendent que l’occasion propice d’abandonner le navire.
### L’Engagement de l’Opposition et les Dissonances Existantes
Cependant, l’opposition demeure réticente. Parmi ses rangs, certains privilégient le « pacte social » promu par les églises catholiques et protestantes. Ce fossé montre que, malgré l’appel à l’unité, des divergences idéologiques persistent et qu’elles sont suffisamment solides pour entraver le dialogue. L’analyse des tendances historiques montre que les coalitions qui réussissent sont souvent celles où les divergences sont discutées frontalement et rapidement.
En confrontant la position de l’opposition, il convient de se demander si le refus de dialoguer pour des raisons de méfiance ou d’opportunité ne risque pas de coûteux retours en arrière. Des études montrent qu’une résistance à la collaboration peut prolonger les conflits et rendre les solutions durables plus difficiles à atteindre. Cela pourrait s’avérer non seulement une opportunité manquée pour l’opposition, mais également un obstacle à la paix.
### Conclusion
Dans un contexte où la RDC est sous la menace d’une agression extérieure, un appel à l’unité comme celui de Didier Budimbu est non seulement nécessaire, mais vital. Les enjeux dépassent les simples considérations politiques : ils touchent à l’intégrité nationale, à la sécurité des citoyens et à la pérennité de l’État congolais.
La véritable question qui se pose désormais n’est pas de savoir si l’opposition va saisir cette main tendue, mais quelle forme prendra le récit historique que les générations futures retiendront. Choisir de jouer un rôle actif dans la construction d’un avenir meilleur ne devrait pas être un acte de soumission, mais un acte de courage vis-à-vis d’une nation et d’un peuple qui ne demandent qu’à être réunis au-delà des divergences. Dans cette lutte, la RDC pourrait finalement apprendre une leçon précieuse : que, malgré la tempête, l’unité reste la plus grande force.