**« Parole à la Femme » : Un Cri de Rassemblement pour la Résilience de la Femme Congolaise**
Au cœur de Kinshasa, la conférence « Parole à la Femme », organisée par l’ONG Leadership de la Femme des Médias (LFM), s’est tenue le 27 mars, marquant symboliquement la fin d’un mois consacré aux droits des femmes. Cet événement n’a pas simplement été une vitrine des luttes féministes en RDC ; il a été un véritable catalyseur de réflexions profondes sur le rôle des femmes en période de conflit, dans un contexte où leur voix est souvent étouffée par une réalité troublante.
À première vue, la problématique des violences faites aux femmes en période de guerre semble être une énième récurrence dans l’actualité. Pourtant, l’intervention de Grâce Shako met en lumière une réalité singulière et alarmante. En République Démocratique du Congo (RDC), les femmes et les enfants sont non seulement des victimes, mais elles devraient également être perçues comme des actrices essentielles dans le tissu socio-politique de leur pays. La guerre qui ravage le pays n’est pas seulement une lutte pour le territoire, c’est une guerre contre l’humanité, et les femmes doivent revendiquer leur juste place au centre de ce combat.
### Une Voix pour les Silencieuses
Il est crucial de reconnaître que le message de Grâce Shako, centrée sur l’éveil patriotique, se décline sur trois axes : l’auto-affirmation des femmes, la protection des droits humains et l’engagement actif dans la résolution des conflits. Statistiquement, les femmes en RDC sont 3,7 fois plus susceptibles d’être victimes de violences sexuelles en temps de guerre comparativement aux autres régions du monde, selon des études de l’ONU. Ces chiffres, bien qu’alarmants, doivent inciter à une réaction collective.
Les panelistes de renom qui ont participé à la conférence, notamment Dollie Tshilombo et le Colonel Ntumba, n’ont pas manqué d’apporter des perspectives variées, reliant le système judiciaire, la sécurité, et l’éducation. Les enfants, souvent laissés pour compte dans les discours sur la paix, ont également été au centre des préoccupations, en tant que gardiens de l’avenir du pays.
### Une Résilience Partagée
Les échanges lors de la conférence ont révélé une volonté d’unité parmi les femmes présentes. Cette dynamique est cruciale, car en période de crise, la solidarité devient un outil puissant. En encourageant les femmes à se rassembler, à partager leurs expériences et à élaborer des stratégies pour surmonter la douleur collective, LFM crée non seulement un soutien émotionnel, mais pose également les bases d’une mobilisation plus large et organisée.
La question de la réécriture de l’histoire de la femme congolaise, évoquée par les participantes, est tout aussi pertinente. En effet, inscrire le récit des femmes dans l’historiographie de la RDC permet non seulement de valoriser leur contribution, mais également de reconfigurer le discours national. Les histoires de résilience et de lutte des femmes doivent être mises en avant, car elles témoignent de leur force face à l’adversité.
### Vers des Solutions Durables
L’engagement des femmes ne se limite pas à un discours. C’est une démarche proactive vers l’implication des femmes dans la vie politique et civile. Avec plus de 150 femmes réunies lors de l’événement, l’idée de la collaboration intersectorielle a émergé comme une nécessité. L’appel à l’action a été entendu : il s’agit dorénavant de mettre en œuvre des initiatives concrètes qui aillent au-delà des bonnes intentions.
Certaines idées suggérées lors des discussions incluent la création de réseaux de soutien pour les survivantes de violences, des programmes d’éducation sur les droits humains et la mobilisation de fonds pour les projets dirigés par des femmes. Chacune de ces initiatives représente un pas vers la transformation sociale.
### Conclusion
La conférence « Parole à la Femme » n’a pas seulement rassemblé des voix féminines ; elle a initié un mouvement pour la reconnaissance et l’émancipation des femmes en RDC. Les enjeux, bien que complexes, ne doivent pas décourager l’action. En affirmant leur solidarité face aux injustices, en se plaçant au cœur des solutions et en revendiquant leur place dans la société, les femmes congolaises témoignent d’une résilience indéniable.
Le chemin est semé d’embûches, mais les événements comme celui-ci éclairent la voie d’un avenir où l’égalité des sexes ne sera plus seulement un idéal, mais une réalité tangible, au service d’une nation plus forte et unie. Ainsi, le cri de ralliement des femmes en faveur d’un Congo réinventé résonne avec force et passion, une mélodie qui ne fait que commencer à s’élever.