Quel impact les élections provinciales du Kwilu auront-elles sur la gouvernance et la confiance des citoyens ?

### Élections au Kwilu : Un tournant décisif pour l’avenir politique de la province

Le 28 mars 2025 marquera une étape cruciale pour la province du Kwilu, avec l’élection tant attendue du bureau définitif de son Assemblée provinciale, mettant un terme à plus d’un an de stagnation qui a paralysé l’action politique de cette région. Cette situation souligne non seulement la vulnérabilité institutionnelle, mais aussi l’importance des structures de gouvernance dans la stabilité politique d’un territoire.

Au cœur de ces élections, un total de 11 candidatures a été déposé pour les cinq postes à pourvoir. Parmi celles-ci, Oscar N’saman, ancien président du bureau d’âge, se trouve en première ligne pour le poste de président, confronté à des adversaires significatifs tels que Claude Kumpel et Félicien Lupemba, ce dernier ayant précédemment occupé le rôle de rapporteur dans la législature écoulée. On observe ici un mélange d’expérience et de nouveauté, avec des acteurs politiques qui viennent réaffirmer leur pertinence dans le débat public local.

#### La dynamique des candidats : un reflet des enjeux locaux

L’élection de Paulin Kiyankay, vice-président de la législature précédente, face à Serge Maseka pour son ancien poste, illustre, quant à elle, un cercle vicieux de continuité qui pourrait être interprété comme un choix par défaut d’une classe politique qui peine à rajeunir. Ce phénomène de récurrence des mêmes figures peut être analysé à la lumière des tendances observées dans d’autres contextes africains, où le renouvellement des élites est souvent entravé par des processus électoraux peu inclusifs et une mobilisation citoyenne parfois désinvolte.

Le consensus autour de Désiré Iyemvela, unique candidat au poste de rapporteur, pourrait être perçu comme une forme d’apaisement, mais aussi comme un signe de faiblesse dans un paysage politique qui a besoin d’une véritable diversité d’opinions et de représentativité. Cette évidence souligne une constante dans les systèmes politiques post-conflit, où l’inclusion et la légitimité sont des préoccupations majeures pour éviter un nouveau cycle de conflits.

#### Décrispation politique et perspectives d’avenir

Le contrôle du renouvellement institutionnel par le bureau définitif est une condition sine qua non pour qu’une nouvelle ère de gouvernance puisse émerger. Les élections à venir des gouverneurs et des sénateurs représentent un enjeu stratégique. Ces trois scrutins sont effectivement interconnectés et toute défaillance ou malentendu dans la première élection pourrait avoir un impact disproportionné sur les deux suivantes.

La province du Kwilu, après avoir été régie par un gouverneur intérimaire pendant plus d’un an, nécessite une gouvernance stable capable de restaurer la confiance des citoyens et de générer une dynamique de développement socio-économique. En effet, la confiance des investisseurs et des acteurs économiques, souvent indissociable d’une gouvernance claire et stable, pourrait être compromise si le processus électoral est perçu comme opaque.

#### Le rôle des institutions dans la stabilité institutionnelle

Le blocage observé dans l’élection des institutions précédentes pourrait bien se voir comme une métaphore de la fragilité des systèmes démocratiques, même au sein des mécanismes supposément robustes tels que les commissions électorales. La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) n’aura pas seulement à gérer le processus électoral dans ce contexte, mais également à instaurer un climat de confiance nécessaire pour garantir la légitimité des votes.

En fin de compte, l’élection prévue ce 28 mars représente bien plus qu’un simple renouvellement d’élu; elle est le reflet des aspirations d’une population qui a soif de changement et d’une gouvernance responsable, capable de répondre à ses défis quotidiens. Le Kwilu, comme d’autres provinces congolaises, est à un carrefour décisif, où les choix faits aujourd’hui pourraient influencer son avenir pour les décennies à venir.

En somme, cet événement pourra-t-il marquer le renouveau des institutions et conduire à un changement véritable dans la politique provinciale, ou bien serons-nous témoins d’un nouveau cycle de stagnation? Les yeux sont rivés sur le processus électoral et sur son impact potentiel sur la vie des citoyens du Kwilu. Seule l’histoire pourra en juger, mais les événements à venir n’en resteront pas moins déterminants.

*Jonathan Mesa – Fatshimetrie*

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