Comment l’appel de Modeste Bahati pour un gouvernement d’union nationale pourrait-il transformer la RDC face aux défis actuels ?

**Une Accord au-delà des Frontières : La Cohésion et la Résilience face à l’Instabilité en RDC**

Le récent entretien entre Modeste Bahati Lukwebo, membre clé de l’Union Sacrée de la Nation (USN), et Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, conseiller spécial du Président Félix Tshisekedi sur des questions de sécurité, marque un tournant significatif dans la dynamique politique de la République Démocratique du Congo (RDC). Le 24 mars 2025, ce dialogue a révélé des enjeux cruciaux pour le pays, exacerbés par les menaces extérieures et les conflits internes. Au cœur de cette discorde se trouve une quête pour non seulement établir un gouvernement d’union nationale, mais aussi pour restaurer la paix dans un pays qui souffre des conséquences d’une instabilité persistante.

### Une Union à Redéfinir

Bahati Lukwebo, en tant qu’architecte de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés (AFDC-A), a souligné l’importance d’une cohésion nationale pour faire face à l’agression du M23, soutenue par le Rwanda. Son appel à la solidarité rappelle une réalité difficile : la situation de la RDC n’est pas seulement militaire, elle est également sociopolitique. Le climat d’agressivité extérieure impose une nécessité de rassemblement, mais les tensions internes au sein de l’USN, illustrées par ses commentaires sur le comportement d’André Mbata, mettent en lumière une division qui pourrait compromettre ces efforts. Un gouvernement consensuel doit surmonter les rivalités internes tout en affrontant les défis extérieurs.

### Vers une Stratégie Multidimensionnelle

Lukwebo a insisté sur la nécessité d’adopter une approche intégrée visant à résoudre simultanément les crises militaire et sociale. Cette dualité est cruciale dans un contexte où les solutions unidimensionnelles ont échoué. La proposition de constituer un « gouvernement de combat » s’accompagne d’une vision holistique, plaçant la bonne gouvernance au cœur des préoccupations. À cet égard, une réflexion sur la nature et la structure de cette gouvernance est impérative. Il est largement reconnu que les conflits armés exacerbent les problèmes sociaux, et vice versa. À titre d’exemple, des études ont montré que les conflits prolongés peuvent entraîner une régression dans les indicateurs de développement humain, aggravant ainsi la pauvreté et l’inégalité.

Le défi consiste à créer un cadre où la force militaire et un développement social inclusif ne s’excluent pas mutuellement. Une gestion éclairée en matière de défense et de sécurité serait donc nécessaire pour garantir la stabilité, tout en menant des réformes dans des domaines clés tels que l’éducation, la santé et l’emploi.

### La Réflexion sur les Propositions de paix

Bahati Lukwebo a évoqué diverses initiatives de paix, allant des négociations de base à des dialogues internationaux comme ceux de Doha, Luanda ou Nairobi. Cette pluralité de tactiques est essentielle dans le contexte congolais, où une approche unique semble inadaptée. En se penchant sur l’expérience d’autres pays confrontés à des conflits similaires, il apparaît que la combinaison de négociations internes et de médiations internationales peut offrir des résultats probants.

Des pays comme la Colombie ont démontré que les négociations, quand elles sont menées de manière inclusive et participative, peuvent aboutir à des solutions pacifiques durables. La lesson clé ici repose sur l’importance de l’inclusion de toutes les parties prenantes, y compris celles souvent marginalisées dans le processus politique, comme les groupes de la société civile et les femmes, qui peuvent apporter des perspectives nouvelles et constructives.

### Un Avenir à Construire

L’invitation de Lukwebo à « taire nos querelles » pour construire un avenir meilleur doit être entendue au-delà des salles du pouvoir. Une réconciliation réelle requiert un engagement de la base auprès des populations, en s’assurant que chaque citoyen se sente partie prenante dans le processus de reconstruction nationale. L’idée de préserver l’unité nationale dans le cadre de la réponse aux menaces extérieures doit être appliquée également à l’intérieur : cela passe par une représentation équitable des différentes provinces et des grands regroupements politiques au sein du gouvernement.

Ce chemin vers la paix et la stabilité en RDC est semé d’embûches, mais l’unité face à l’adversité externe pourrait être le catalyseur de changements significatifs. Notre regard doit aller au-delà de l’instant présent, vers un engagement sur le long terme où la résilience, unie à la bonne gouvernance, peut élever la RDC d’un « état fragile » à un acteur proactif sur la scène mondiale. Les politiques sécuritaires ne doivent pas être une fin en soi, mais plutôt un outil au service d’un développement durable, d’une vraie démocratie et d’une prospérité partagée.

Au fur et à mesure que ces discussions avancent, la société civile et les citoyens doivent rester vigilants et engagés, s’assurant que les promesses politiques se traduisent en actions concrètes pour un avenir meilleur. En fin de compte, le destin de la RDC repose non seulement entre les mains de ses leaders, mais aussi sur les épaules de chaque Congolais qui aspire à un pays pacifique et prospère.

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