### Tensions internes et unité nationale : la danse délicate du pouvoir en RDC
Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) se trouve plongée dans une crise sécuritaire exacerbée par l’agression rwandaise à travers la rébellion du M23 dans l’Est, un autre front se dessine au sein de la famille politique du président Félix-Antoine Tshisekedi. La nécessité d’une cohésion interne se heurte à des tensions croissantes qui menacent la stabilité du pouvoir, un reflet de la complexité des équilibres politiques dans un contexte de crise.
#### Les fissures au sein de la famille politique
Loin des manœuvres diplomatiques que le président invite à observer face à l’ennemi extérieur, des voix discordantes commencent à s’exprimer au sein même des rangs qui soutiennent son administration. Les consultations politiques orchestrées par le Conseiller Spécial en matière de sécurité, et portant sur la paix et la cohésion, ont néanmoins révélé des « fissures » notables au sein du parti présidentiel, l’UDPS, et de l’Union Sacrée de la Nation.
Augustin Kabuya, le secrétaire général de l’UDPS, a exprimé son inquiétude face à un climat où les frustrations politiques s’accumulent. Ce type de mécontentement, souvent sous-estimé, peut rapidement se transformer en une crise ouverte si des solutions ne sont pas rapidement trouvées. L’illustration de cette tension est donnée par les critiques acerbes de Modeste Bahati Lukwebo, qui s’est exprimé contre la direction de l’Union sacrée de la Nation, accusant ses représentants d’agir de manière autoritaire et déconnectée des réalités des acteurs politiques de base.
#### La nécessité d’union face à l’adversité
Pour des pays comme la RDC, où l’histoire politique a souvent été marquée par des conflits internes, l’unité au sein de l’élite politique est essentielle, surtout en période de crise. Analyser le poids de cette unité dans le contexte actuel est crucial. Un parallèle peut être établi avec d’autres nations qui ont fait face à des menaces extérieures tout en traversant des turbulences politiques internes, comme l’Ukraine. Dans ces contextes, le rassemblement des forces politiques autour d’un leadership reconnu est souvent devenu une condition sine qua non pour faire face à des adversités extérieures.
Il est essentiel que l’approche de la RDC évite les erreurs du passé, où les divisions internes ont été exploitées par des puissances étrangères, en renforçant les alliances stratégiques internes. Une gouvernance inclusive et participative, comme l’encourage M. Kolongele, doit également répondre à un impératif : donner une voix aux différentes composantes de la société congolaise, incluant les groupes souvent négligés tels que les jeunes et les femmes.
#### Vers un nouveau modèle de gouvernance politique
Les récents événements renforcent l’importance d’adapter le modèle de gouvernance de la RDC à la réalité dynamique du contexte politique actuel. La RDC, riche en ressources naturelles et en potentiel humain, a besoin d’un changement de paradigme vers une gouvernance véritablement participative, où les décisions politiques ne sont pas seulement prises par un petit cercle d’élus, mais incluent la voix du peuple. En ce sens, les mécanismes de nouvelles technologies, tels que la démocratie numérique participative, pourraient servir de pont entre les leaders politiques et la population.
L’initiative de concertation ne devrait pas se limiter à des discussions internes, mais s’étendre à une forme de consultations publiques plus larges, afin de garantir que tous les acteurs de la société soient représentés. Ce serait un gage de légitimité et une manière efficace de contrer les discours populistes et anti-système qui profitent des périodes d’incertitude.
#### Conclusion : Cohésion ou division ?
Le défi pour Félix Tshisekedi et son administration est clair : parvenir à garder un cap unificateur face aux menaces extérieures et à des dissensions internes potentiellement dévastatrices. Les voiles de l’unité qui doivent se lever autour de la sécurité du pays ne doivent pas s’envoler au gré des vents de la discorde politique.
L’avenir de la RDC dépendra non seulement de sa capacité à se défendre contre des agressions extérieures, mais aussi de son aptitude à construire une cohésion interne autour d’un projet commun. Le temps des faux-semblants est révolu ; la voix du peuple, des partis d’opposition, et des indépendants devrait désormais compter, car c’est ensemble que le pays pourra faire face à ses nombreux défis.