**Sécurité et Inclusion : La Voix des Jeunes Congolais face aux Consultations Politiques à Kinshasa**
Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, la question de l’inclusion des jeunes dans le processus de prise de décision politique ne peut être ignorée. À Kinshasa, les réticences exprimées par les jeunes lors des récentes consultations politiques initiées par le Cabinet présidentiel témoignent d’une frustration croissante face à l’absence de voix jeunes dans les discussions qui façonnent l’avenir du pays. La nécessité d’un gouvernement d’union nationale, proposé par le président Félix Tshisekedi, semble être en désaccord avec une réalité où les jeunes sont souvent considérés comme des simples spectateurs des événements politiques plutôt que comme des acteurs clé.
Le communiqué de la composante jeunesse congolaise est sans équivoque : elle demande la reconnaissance des jeunes en tant que force motrice dans l’élaboration des décisions stratégiques. En effet, les crises récurrentes en République Démocratique du Congo (RDC), notamment la crise sécuritaire dans l’Est, nécessitent une approche holistique prenant en compte le capital humain que représentent les jeunes. Leur exclusion des consultatoires publics, et par extension du processus décisionnel, pourrait être particulièrement préjudiciable pour l’avenir à long terme du pays.
### Une Histoire de Déceptions
Le témoignage de Mukenge Totoro évoque une histoire de déceptions répétées où les jeunes sont appelés à jouer un rôle actif lors des mobilisations, pour ensuite se voir écartés des tables de négociations. Cette dynamique n’est pas unique à la RDC, mais elle fait écho à des tendances observées dans d’autres pays africains, où les jeunes, en tant que fervents acteurs du changement social, sont souvent laissés pour compte par une élite politique préoccupée principalement par la préservation du statu quo.
Il est essentiel de comprendre que les jeunes constituent non seulement la majorité de la population, mais aussi un potentiel inexploité en matière d’innovation et de pensée critique. Les données de l’UNICEF indiquent que 93 % des jeunes en RDC souhaitent avoir leur mot à dire dans la gouvernance de leur pays. Ignorer cette aspiration pourrait s’avérer être une grave erreur, comme l’alerte l’expert Didier Bitaki, ajoutant une couche de complexité à une situation déjà tumultueuse.
### La Dimension sécuritaire : enjeux contemporains
La référence à la menace du M23 dans les déclarations de Bitaki illustre un sentiment d’urgence. Au-delà du débat sur l’inclusion, les implications sécuritaires se révèlent redoutables. Face à une insurrection qui défie l’autorité de l’État, la fragilité de la prise de décision politique devient manifeste. Si le nouveau gouvernement d’union nationale, qui émerge de ces consultations, ne parvient pas à traiter les racines du problème sécuritaire avec pragmatisme, il pourrait être confronté à des défis insurmontables.
Une résolution efficace des conflits en RDC nécessite une convergence d’efforts où les jeunes, armés de nouvelles idées et d’approches innovantes, doivent prendre part activement. Les processus de désarmement, le développement communautaire et l’éducation à la paix doivent être intégrés dans les stratégies nationales.
### Vers une True Inclusion
Pour aller au-delà des discours traditionnels, il est tant que les consultations politiques se traduisent par des mesures concrètes d’inclusion. Cela pourrait passer par la création de véritables espaces de dialogue où les jeunes auraient non seulement la possibilité de s’exprimer, mais aussi de participer activement aux décisions. À cet effet, des initiatives telles que des forums ouverts, des plateformes numériques dédiées au dialogue intergénérationnel et des programmes éducatifs ciblés dans les écoles et universités devraient être soutenus.
### Conclusion : Une Opportunité à Saisir
La situation actuelle à Kinshasa offre une occasion sans précédent de redéfinir les contours de la gouvernance en RDC. Plutôt que d’être perçue comme un simple slogan, l’intégration des jeunes aux processus politiques pourrait bien devenir une stratégie cruciale pour un développement durable et une paix durable. Les signaux d’alarme émis par les représentants de la jeunesse ne devraient pas être minimisés, mais au contraire, servir de tremplin pour bâtir une société où chaque voix compte, notamment celle des jeunes qui, par leurs initiatives et leur engagement, peuvent porter l’espoir d’un avenir meilleur pour la RDC.
La route est certes semée d’embûches, mais le dialogue inclusif est le premier pas vers un changement significatif et durable. Le défi pour le président Tshisekedi et son équipe sera désormais de transformer ces consultations en une réelle opportunité d’engagement signe d’un retour vers une gouvernance participative. Fatshimetrie sera là pour veiller à ce que cette histoire ne reste pas un récit délaissé dans les pages oubliées de l’histoire congolaise.