Quels défis doivent être surmontés pour assurer une gouvernance inclusive de l’Union Nationale en RDC ?

**Vers une Gouvernance Inclusive : Les Défis de l
**Vers une Gouvernance Inclusive : Les Défis de l’Union Nationale en République Démocratique du Congo**

Le 24 mars 2025, Kinshasa était le théâtre de discussions clés pour l’avenir politique de la République Démocratique du Congo (RDC), à la suite des consultations engagées par Désiré-Cashmir Eberande Kolongele, conseiller en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi. Les réunions avec les hauts responsables de l’Union sacrée, notamment Jean-Michel Sama Lukonde, Judith Suminwa, et Augustin Kabuya, révèlent une volonté évidente d’instaurer une gouvernance inclusive. Pourtant, derrière ces apparences de dialogue et d’union se cachent des défis politiques, sociaux et économiques d’une ampleur considérable.

### Une Nécessité Politique Fondamentale

La formation d’un gouvernement d’union nationale n’est pas seulement une question de convenance politique; elle est devenue une absolue nécessité pour affronter les crises multiples qui assaillent la RDC. La détérioration de la sécurité dans l’est du pays, exacerbée par des conflits armés et des groupes armés qui se disputent le contrôle des ressources naturelles, impose une réponse unie de la classe politique. Le président Tshisekedi l’a lui-même souligné : il s’agit de renforcer la cohésion nationale pour endiguer la violence et construire un État stable.

Le phénomène des gouvernements d’union nationale n’est pas unique à la RDC. Des pays comme le Liban, l’Afrique du Sud ou encore l’Allemagne ont expérimenté ces configurations pour unifier des forces politiques disparates. Cependant, la réussite dans le contexte congolais nécessite une approche adaptative face à des réalités locales divergentes, ancrées dans un passé colonial délicat et des tensions ethniques profondes.

### Les Obstacles à l’Inclusivité

L’un des principaux défis auxquels fait face cette démarche est la question de la représentation. En effet, la RDC est une mosaïque de plus de 200 groupes ethniques. Comment établir une représentation qui soit véritablement inclusive et satisfaisante pour toutes les parties ? L’expérience dans d’autres pays a montré que l’inclusion peut conduire à des luttes internes ou à la marginalisation d’autres groupes, si la faisabilité d’un équilibre n’est pas soigneusement gérée.

Également, les oppositions politiques peuvent s’avérer réticentes. Bien que le président ait manifesté sa volonté de tendre la main à l’opposition, la méfiance règne souvent lorsque le terme « gouvernement d’union » est évoqué. Les acteurs politiques pourraient craindre que ce ne soit qu’un stratagème pour réduire la portée de leurs critiques tout en leur transférant une part de responsabilité quant aux questions non résolues.

### Un Engagement Civique Renouvelé

Au-delà des acteurs politiques, l’inclusion des voix de la société civile est essentielle. Des organisations non gouvernementales, des mouvements citoyens et des syndicats doivent être intégrés dans le processus. L’impact de la société civile sur la gouvernance a été illustré dans plusieurs pays où des mouvements populaires ont réussi à transformer les dynamiques d’engagement politique.

Les élections de 2023 ont déjà vu une montée de l’engagement civique en RDC. Les jeunes, qui représentent une part croissante de la population, réclament plus de transparence et d’intégrité dans la gouvernance. L’essor des réseaux sociaux a également redynamisé le débat public, rendant plus difficile pour les dirigeants d’ignorer les revendications populaires. Par conséquent, le soutien à des structures qui permettent d’intégrer ces voix dans le processus de décision sera crucial pour la légitimité du futur gouvernement.

### Vers une Nouvelle Approche Économique

Économiquement, la RDC est riche en ressources, mais sa gestion reste déficiente et souvent entachée de corruption. La création d’un gouvernement d’union nationale doit impérativement s’accompagner d’une volonté collective de repenser la gestion des ressources naturelles du pays. La transparence et la redevabilité dans l’exploitation minière, qui représente plus de 90 % des exportations du pays, peuvent favoriser une meilleure éducation, santé, et infrastructures.

De plus, la nécessité de diversifier l’économie au-delà de l’extraction minière est pressante. L’agriculture durable, le tourisme et l’entrepreneuriat local méritent une attention accrue, afin de réduire la dépendance vis-à-vis des matières premières, vulnérables aux fluctuations des marchés mondiaux.

### Conclusion

Les consultations menées par Désiré-Cashmir Eberande Kolongele marquent un tournant potentiel pour la RDC, où la formation d’un gouvernement d’union nationale pourrait être la clé pour surmonter les crises actuelles. Mais cette démarche doit être envisagée avec prudence, en intégrant tous les acteurs concernés, en inclusant les voix sous-représentées et en adoptant une approche économique plus holistique. La complexité de la situation congolaises appelle à une gouvernance qui soit non seulement inclusive, mais aussi résiliente et visionnaire. La route vers une paix durable et un développement équitable est encore longue, mais une détermination collective et éclairée pourrait ouvrir la voie vers une RDC nouvelle et rénovée.